En pleine tournée anglaise et européenne, Liferuiner vient garer son van et accorder ses guitares dans la capitale en ce mardi 13 aout pour un show organisé à la dernière minute. Après d’importants changements de line up, le groupe straight edge originaire de Toronto prend en 2011 un tournant musical nécessaire en oubliant son aspect satirique de la scène mainstream straight edge, pour préférer prêcher des messages plus positifs et s’armer d’une image plus sérieuse. Il est alors l’heure pour le quintette de se jeter à l’eau et de défendre leur dernier opus, “Future Revisionists”.
Il est 20h et c’est devant une salle encore peu remplie que les parisiens de BUFFORD TANNEN se doivent d’assurer la première partie. La jeune formation donne son maximum pour faire ses preuves devant une audience qui pour la majeure partie ne les connait pas. Avec un post hardcore/hardcore mélodique, très émouvant par moment, la bande délivre une bonne énergie sur scène; ça se déplace dynamiquement sur la minuscule scène du Batofar du côté des musiciens pendant que certains s’éclatent dans le moshpit vide devenu un terrain à pogos et bières renversées… le public remue la tête et semble vraiment apprécier le groupe qui repartira sûrement avec de nouveaux fans dans la poche.
L’ambiance monte d’un gros cran avec l’arrivée de THE BUTCHER’S RODEO sur scène. Groupe émergent de la scène française qui a déjà son petit lot de fans, la boucherie commence dans une salle déjà plus remplie. Dès les cinq premières secondes, Vince, qui assure le chant non seulement pour TBR mais également pour AqME, nous livre la première claque musicale de cette soirée et possède une telle présence scènique qu’il nous rappellerait presque Mitch Lucker. Le public parisien a affaire à un combo surchauffé et décidé à retourner ce Batofar, et afin de motiver la foule, l’un des guitaristes viendra même s’infiltrer dans le public et pousser certains à se remuer. Dans une scène française qui donne naissance à de plus en plus de groupes tendant à se ressembler musicalement, The Butcher’s Rodeo se démarque et promet un futur prometteur, avec notamment un EP “Ghosts In The Weirdest Places” à paraître en octobre prochain.
Quelques dizaines de minutes et un album de Being As An Ocean qui tourne en boucle plus tard, il est l’heure pour la tête d’affiche de la soirée de montrer le bout de son nez. Les musiciens, placés sur scène, sont prêts à commencer les hostilités, pendant que leur frontman Jonny O’Callaghan reste dans le pit au contact direct d’un public impatient d’hurler les paroles du quintette canadien.
Le show commence. Aucun besoin d’une mise en bouche, les amateurs de hardcore sont déjà à fond dès les premiers riffs de guitare ! La setlist sera fortement influencée par leur EP “Sons Of Straight Edge”, sorti en 2011 et marquant le renouveau de LIFERUINER, ainsi que le dernier album disponible depuis juin dernier, intitulé “Future Revisionists”. “Vacant”, “S.O.S.E”, “Dreamcatcher”, “Self-Purgatory”… à coups de breakdowns ahurissants et moshparts extrêmement efficaces, tout est bon prétexte à faire remuer le pit et les dizaines de personnes, plus sages, restées quelque peu en retrait dans la salle (ou simplement au bar pour un bon pichet de bière !). Le set touche bientôt à sa fin et Liferuiner décide de prendre en charge la minute pop punk de la soirée : après quelques mots échangés avec le public, le frontman propose une cover de Blink-182 qui mettra tout le monde d’accord pour la plus grande joie des fans du trio californien légendaire. Le riff de “Dammit” retentit et réveillera alors brusquement les fans des kings of pop punk et les incitera à faire du two-step frénétiquement sur le sol du Batofar. Le moment fatidique arrive, c’est la dernière chanson pour les straight edge canadiens. Quoi de mieux que de conclure quarante-cinq minutes de pure hardcore par son titre phare ? Les notes de “1990” résonnent sur les flots de la Seine, le public en profite une dernière fois et chante à l’unisson avant que le chanteur ne sépare la fosse tel un prophète du hardcore et quitte la salle. Parfaite communion.
C’est un last minute show digne de ce nom qui aura prit place sur la péniche du Batofar en ce mardi soir. Deux bonnes premières parties et une performance remarquable de la part de la tête d’affiche, tout ceci sous fond de vraie ambiance hardcore qui aura permis à Liferuiner de faire de son mieux et aux bandes de potes présentes de s’éclater pendant des heures à coups de danse non identifiables et de bonne humeur.
Crédit photos : Fanny Schneider