En attendant la sortie de “One More Light”, le septième album de Linkin Park prévu pour le 19 mai, des centaines de chanceux ont pu assister à un showcase Virgin Radio du groupe dans l’intimiste 118, au sein des locaux parisien de Warner. Au programme : des révélations sur le nouvel album, quelques morceaux en version épurée et beaucoup de bonne humeur.
Le virage pop teasé par Linkin Park sur les deux premiers singles de “One More Light” ne semble pas avoir refroidi ses fans, puisqu’une longue file d’attente s’étend devant les locaux de Warner Music France. Certains sont même sur le pied de guerre depuis les premières heures du jour. Si les fans sont si nombreux à trépigner d’impatience, c’est parce que, loin de Bercy et des festivals gigantesques, c’est dans une toute petite salle qu’ils vont pouvoir approcher Chester Bennington et Mike Shinoda. Tout sourire et lunettes sur le nez pour le chanteur, les deux leaders grimpent sur la scène du 118 vers 18h, sous les acclamations enthousiastes de la poignée de chanceux qui sont là ce soir.
Avant d’interpréter pour la première fois en France deux titres de “One More Light”, le tiers de Linkin Park répond à quelques questions de fans. Sans surprise, la première qui arrive : à quand un concert en France ? Si rien n’est réellement prévu pour l’instant, en dehors du Hellfest et du Download Festival France, Chester ravit tout le monde en promettant de revenir sans tarder. Après avoir évoqué le processus de création de l’album, Mike Shinoda s’installe derrière son clavier et Chester Bennington derrière son micro, à quelques centimètres du premier rang, pour offrir deux versions épurées de “Heavy” et “Battle Symphony”. Délestée des nappes de synthés, les deux morceaux prennent une autre dimension, uniquement portés par la voix puissante du chanteur et les murmures timides de l’audience. “Battle Symphony”, joué pour la toute première fois sur scène, résonne particulièrement fort dans cette version acoustique brute.
Les deux Américains reprennent place sur le canapé pour répondre aux questions de Virgin Radio, en plaisantant que le set au Hellfest se ferait dans cette configuration. Entre quelques blagues, ils reviennent sur l’année difficile qu’a été 2015 pour eux. En plus de l’annulation de la tournée américaine en raison de la jambe cassée de Chester Bennington, le groupe a perdu plusieurs proches à cause du cancer. Le chanteur avoue même avoir traversé plusieurs moments où il souhaitait simplement s’isoler et tout abandonner. La lutte contre ces émotions négatives, le frontman l’a transformée en “Battle Symphony”. Ces moments difficiles ont été l’occasion pour la formation de se serrer les coudes, et l’opus évoque cet état d’esprit. Selon Mike Shinoda, le morceau “One More Light” en est particulièrement représentatif, et c’est pour ça que, pour la première fois, le sextette a nommé son disque d’après le nom d’une chanson.
Plutôt habitués à commencer l’écriture d’un nouveau chapitre par la musique, Mike explique que cette fois, ils ont fait l’inverse et que ce sont les paroles qui ont inspiré la musique. Si elles sont particulièrement sombres, les tonalités plus pop et lumineuses de cet effort studio permettent de contrebalancer et de le rendre plus positif. Interrogé sur ce tournant moins heavy, le duo plaisante en racontant que, lors de l’écriture de l’essai, ils se sont dit “mais il n’y a pas de guitares, qu’est-ce que Brad (Delson, le guitariste du groupe), va bien pouvoir faire ?”. Finalement, Chester explique que l’album recèle de parties de guitare, qui sont simplement camouflées par des pédales et des effets. Il invite d’ailleurs à une écoute attentive de l’ensemble, qu’il qualifie de complexe et élaboré sur le plan sonore.
Il faudra encore attendre pour pouvoir le faire car on n’entendra pas de nouveaux morceaux de “One More Light” mais les deux acolytes reprennent place sur scène pour jouer les incontournables “What I’ve Done” et “Burn It Down”. Pour terminer ce showcase, Chester et Mike se prêtent au jeu du “qui est le plus… “. De celui qui est le plus pénible en studio (les deux) à celui qui fait le plus la fête (Mike) à l’anecdote la plus embarrassante sur l’autre (Chester qui pleure au cinéma devant “Logan”), les deux amis y vont de bon coeur pour se charrier et taquiner les membres absents. Si l’humeur n’était pas au beau fixe pendant la composition du disque, le groupe rayonne aujourd’hui et c’est avec des autographes et des photos à la pelle que les deux musiciens terminent ce joli moment.
Malgré son statut de formation internationale incontournable, Linkin Park sait rester proche de ses fans et le montre encore ce soir. Alors que la sortie de “One More Light” approche à grands pas, cet avant-goût n’a fait qu’augmenter l’impatience de l’entendre.
Setlist :
Heavy
Battle Symphony
What I’ve Done
Burn It Down