Ce 6 décembre, le Bataclan a été le théâtre d’une déferlante death exceptionnelle lors du Pain Remains Tour de Lorna Shore, LA sensation deathcore du moment. Dès les premiers instants de cette soirée mémorable, le public plonge dans un univers sonore intense et diversifié.
Distant
La soirée débute avec DISTANT, un choix stratégique captivant l’attention de tous.tes. L’entrée sur la bande originale de Bob l’Éponge surprend, créant une rupture audacieuse avant de plonger dans une intensité musicale saisissante. Sous la direction du charismatique chanteur Alan Grnja, le groupe sait captiver l’audience, incitant même la foule à se lancer dans un mouvement frénétique, entre circle pit et wall of death, rappelant l’énergie de la tête d’affiche.
Ingested
INGESTED prend ensuite le relais, plongeant le Bataclan dans un océan de tonalités rouges et de rythmes implacables. La prestation de trente minutes se révèle être un concentré de puissance, incitant la foule à se joindre à des moments intenses, oscillant entre cris gutturaux, headbangs et séquences de cardio collectif. En même temps, les Anglais nous avaient prévenus : “Nous sommes là pour écraser vos crânes, briser vos os et collecter vos âmes !” Mission accomplie !
Rivers Of Nihil
Puis vient le tour de RIVERS OF NIHIL, qui fait une entrée grandiose, marquée par une introduction triomphante résonnant dans tout le Bataclan avant l’arrivée du batteur suivi de ses comparses. Au fil des trois quarts d’heure de set, le concert évolue vers une expérience de plus en plus mélodique, offrant un contraste saisissant avec les performances précédentes. Cette transition prépare habilement le terrain pour une montée progressive de l’émotion et de la technicité musicale.
Lorna Shore
LORNA SHORE, déjà remarquée pour son ouverture de Parkway Drive au Zénith Paris – La Villette en 2022, confirme son ascension fulgurante dans l’univers du metal en revenant dans la capitale pour sa plus grosse date française en headliner. Ce concert, complet depuis plusieurs mois, était très attendu et cela se ressent. Devant un public survolté, les cinq musiciens du quintette américain deathcore arrivent sur scène. D’emblée, l’ambiance au Bataclan change radicalement, dépassant largement celle des premières parties qui n’étaient, au final, qu’un simple échauffement. Le set devient rapidement un festival de crowdsurf, débordant les agents de sécurité, au sens propre comme au sens figuré !
Comment résumer le show de Lorna Shore ? En un mot : Will Ramos. Il incarne l’essence même du groupe. Avec un sourire constant, le frontman irradie de charisme. Tel un véritable chef d’orchestre, il guide ses acolytes avec une aisance incroyable. Pour sublimer la prestation scénique, le groupe utilise des effets pyrotechniques tels que des étincelles ou de la fumée. Même s’il n’en a pas vraiment besoin. Juste de ses bandes son peut-être.
Si tous les regards sont évidemment tournés vers le chanteur, qui peut passer du growl aigu au grave avec une facilité déconcertante sans aucun signe de fatigue apparente, les autres membres ne sont pas en reste. Chaque instrument, des guitares de Adam De Micco et Andrew O’Connor à la basse de Michael Yager en passant par la batterie surélevée d’Austin Archey, s’exécute avec une précision chirurgicale, conférant à la musique de Lorna Shore une puissance de feu.
À noter également la participation vocale du chanteur de Distant, Alan, sur “Of The Abyss”, tiré de l’EP …And I Return To Nothingness (2021).
Ce contraste entre la pyrotechnie et la maîtrise technique de Lorna Shore crée une ambiance indescriptible. Les paroles des chansons, en particulier celles du bridge de “Pain Remains I: Dancing Like Flames”, résonnent en symbiose avec l’assistance, créant des moments de pure communion qui prennent aux tripes.
Parlons justement de la partie Pain Remains (2022) en guise de rappel, ponctuées par des effets visuels époustouflants. Ces derniers élèvent le set à une dimension presque théâtrale. La mousse en guise de neige sur “Pain Remains II: After All I’ve Done, I Disappear” et “Pain Remains III: In A Sea Of Fire” encadre parfaitement le tumulte émotionnel que le groupe insuffle dans chaque note. Cette capacité à transcender la simple performance musicale pour offrir une expérience sensorielle totale est l’une des marques de fabrique de Lorna Shore.
Dans ce tourbillon d’émotions et de sons, l’énergie de la formation ne faiblit jamais. Les échanges d’émotions entre les musiciens et le public sont palpables. Les cris, les sauts, les gestes de reconnaissance entre les membres et les fans établissent une connexion profonde, métamorphosant ce concert en un moment d’harmonie artistique mémorable et poignant. Peu de groupes de deathcore parviennent à transmettre des émotions aussi bien que Lorna Shore.
Cette véritable catharsis vient conclure une soirée marquée par une variété de styles et d’énergies. Chaque groupe, de Distant à Rivers Of Nihil, en passant par Ingested, a apporté sa pierre à l’édifice d’une nuit mémorable, marquée par une montée en puissance constante. Lorna Shore a été l’apogée, propulsant l’audience dans une transe musicale inégalée.
Cette soirée au Bataclan restera ancrée dans les mémoires comme un moment charnière de l’histoire du metal. La capacité de Lorna Shore à transporter son public dans un tourbillon d’émotions intenses et sa maîtrise scénique hors norme ont placé ce groupe en tête d’une nouvelle génération de maîtres de la scène. Il est indéniable que son ascension fulgurante est le signe annonciateur d’une carrière prometteuse et d’un impact durable sur la scène musicale actuelle.
