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LORSQUE LES VOLCANS DORMENT @ La Mécanique Ondulatoire (13/03/25)

Éruption en plein quartier de Bastille ! La Mécanique Ondulatoire accueillait la release party du collectif féminin/iste Lorsque Les Volcans Dorment. RockUrLife a assisté pour vous à cette émergence d’un nouveau projet post rock exaltant.

Le collectif musical féministe aux formes multiples (poésie, performance théâtrale, slam, etc.), fête ce soir-là la sortie de son premier album éponyme aux forts accents post rock et indus. Dans le sous-sol de la Mécanique Ondulatoire, les minorités (de genre et d’autres) sont en majorité. L’ambiance est bienveillante et chaleureuse du début à la fin comme une bulle imperméable au monde extérieur.

Un air de fin du monde

Première invitée de ce soir, WOHOSHENI s’approprie la scène armée de sa guitare et d’un archet. L’image rappelle immédiatement Jónsi de Sigur Rós. Et effectivement, avec ses compositions metal infusées de quelques influences post rock, il y a bien une certaine proximité. L’étroite salle qu’est La Mécanique se remplit doucement tout au long du set tandis que la seule silhouette de la musicienne captive l’auditoire.  Les compositions sont à la fois mélancoliques et empreintes d’un côté assez… apocalyptique, marquent les esprits. Il y a aussi comme une certaine mélancolie qui s’empare de nous à quelques instants. Une belle palette d’émotions pour une superbe entrée en matière.

Rêve party

Pour la seconde première partie, ce n’est autre que PAUL PARKING, que l’on connaît aussi pour faire partie des Psychotic Monks qui prend possession de la scène. Armé notamment de synthé modulaires, de sa trompette, d’un micro et de sa plume, le parisien livre une prestation hallucinante. Tout au long du set, on bascule entre ambient planant, chanson française feel good et véritable rave techno. Le final est même tout à fait cathartique et La Mécanique se transforme le temps de quelques minutes en dancefloor magnifiques.

Réveiller les volcans

Lorsque sonne 21h30, la foule est compacte dans la salle. La température monte progressivement avec la fébrilité. LORSQUE LES VOLCANS DORMENT s’installe sur scène sous les applaudissements chaleureux de l’assemblée. Release party oblige, le groupe nous offre l’intégralité de son premier album, éponyme, sur scène. Les instrumentaux sont froids et percutants, la boîte à rythme précise et lancinante.

Un contraste intéressant se forme entre les compositions brutes, industrielles du collectif, ainsi que les paroles parfois houleuses comme des tempêtes, et l’énergie bienveillante du public. Car oui, qui dit collectif féministe, dont le but est de mettre en avant la parole des minorités de genre, dit paroles engagées. L’occasion n’est que trop belle pour ne pas faire monter sur scène les différent.e.s invité.e.s à interpréter leur texte. Et c’est là où le live prend le dessus sur (l’excellent) album.

L’intensité de la musique s’allie à l’intensité de l’interprétation. Les mots des différent.e.s artiste.s qui renvoient chacun à des expériences, traumatismes tout personnels. Des textes poignants, déclamés avec force et courage dont l’intensité monte à mesure que les minutes défilent. Et avec en fil rouge le “zine” du collectif, recueil que les participant.e.s emmènent avec ielles sur scène tel un bâton de relais.

L’effet est viscéral et poignant. Alors que se clôt la soirée, c’est au morceau final “La Chute Du Pélican”, interprété par Aline Boussaroque (Përl, Shall We Fall), de finir en apothéose. Une interprétation habitée et marquante, à l’image du reste de la soirée. La bulle de bienveillance et d’engagement reste suspendue dans le temps et l’on aimerait bien rester s’y cocooner plus longtemps surtout par les temps qui courent. 

Lorsque Les Volcans Dorment Setlist La Mécanique Ondulatoire, Paris, France 2025

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Corentin Vilsalmon
J'aime la musique, j'aime écrire, pourquoi ne pas allier les deux ?