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LOUIS BERTIGNAC @ Le Grand Rex (14/01/15)

Le 14 janvier dernier, le Grand Rex a ouvert ses portes à Monsieur Louis Bertignac, seulement quelques mois après un Divan Du Monde sold out. Mais avant cela, la première partie était assurée par les Sirius Plan.

Il est 20h, le public est serein et la salle est remplie. Derniers petits réglages pour l’équipe technique et la lumière s’assombrit. Les protagonistes féminines SIRIUS PLAN entrent en scène sous un tonnerre d’applaudissements. Tout le crédit de la foule leur est donné et c’est parti pour trente minutes de découverte. Elles ont peu de temps pour prendre soin de nous et c’est sans se débattre que l’on se laissera faire. Ce trio est un combo d’allure de tigresse, des rythmes tribaux, des voix posées et suaves, des déhanchés lancinants et le public est conquis. On y découvre des titres comme “L’Ailleurs M’Attend” ou encore “Old Men”, sans oublier “Come Together” des Beatles. Sacré culot pour ces nanas qui ont osé se frotter à l’un des morceaux les plus monstrueux et dangereux pour une reprise. Ce sera haut la main qu’elles casseront la baraque. Cette formation est fraîche, légère, pétillante et c’est sans artifice qu’elles nous embarquent dans leur univers rock français mêlé de blues paumé du Texas.

 

 

La première partie achevée, un entracte s’impose avant que le maître de cérémonie éteigne la lumière et s’annonce. LOUIS BERTIGNAC alias le loup blanc du rock français passe le rideau et entre en scène en hurlant : “Rock n’roll”. C’est autour de l’album “Suis-Moi” que le bonhomme à la toison poivre-sel nous jouera des tours. Il attaque son show avec des nouveaux titres tels que l’éponyme “Suis-Moi” et “Cathédrales”. Sa plume est imbibée d’une encre d’étoiles, de contes en folie. Il illumine ses titres avec des riffs de guitare épidermiques. Louis Bertignac est un pantin authentique, il balance entre des textes oniriques et exaltés sur une couche épaisse de rock craquelé. Les deux doigts dans la prise, c’est la décharge électrique. Les lumières dansent dans l’ambulance car si “Cendrillon” part, on s’exile avec elle. Une jolie petite histoire connue de tous, sans omettre un solo de guitare stupéfiant. A genoux mesdames ! Et si vous êtes sages, il y claquera ses dents pour y graver quelques notes. Il achève la princesse déchue avec un coup de “So Lonely” de The Police. Retenez bien que le rock français est encore bien loin de son caveau. Overdose du bordel parisien, direction “New York Avec Toi”. La complicité avec le public est immense, on voyage, on disparaît et c’est ce qu’il nous fallait. La foule en a marre d’être bien élevée et se lève pour y laisser une écorce de peau. Ses acolytes, aussi talentueux que sympathiques, quittent le podium pour y laisser le professeur et son instrument. Il se jette dans un set de reprises dicté par ses élèves, il amorce avec humour “Knockin’ On Heaven’s Door” du maestro Bob Dylan, il prend son pied et nous embarque avec lui. Il n’est pas prêt de s’arrêter là et il y ferait pleurer les plus timides qui se laissent séduire par ses notes tombées du ciel. Il réajuste ses cordes en plein vol et nous branche pour “Have You Ever Loved A Woman” de Freddie King. Ses marques sont indélébiles et ses influences sont clairement affichées avec des essences de Lynyrd Skynyrd pour “T’En Fais Pas”. Sir Bertignac nous confie que lorsqu’il était mouflet, il rêvait d’avoir des ailes pour s’envoler et que maintenant il en a trois : Lili, Lola, Laeticia, “Minilou” c’est pour elles. C’est beau, tendre et plein d’amour. Les cravates des costards sautent et le Grand Rex prend littéralement feu avec “Ca, (C’est Vraiment Toi)”, la température explose, les corps se déchaînent et c’est sans limite que ce soir le rock atteint le sommet. Il lâche les pédales et nous fait perdre la tête avec “Memory Hotel” des Rolling Stones, “Flipper/ Voodoo Child” et bien sûr l’une des plus attendue, l’incontournable titre de Téléphone “Un Autre Monde”. Nous l’avons prié, notre vœu a été exaucé.

 

 

Soit disant les anges n’aiment pas devenir vieux, entorse majeure au règlement messieurs car maître Bertignac est bel et bien vivant. Cet ange de miséricorde a fait vibrer le Grand Rex jusqu’à y exploser les cloisons. Merci !

Setlist :

Suis-Moi
Confidences De Ma Junior
Je Joue
Laisse-Moi Dormir
Cathédrales
Bientôt Les Clones
Tu T’Endors
Cendrillon
New York Avec Toi
Chagrin D’Amour
Knockin’ On Heaven’s Door
Love In Vain
T’En Fais Pas
Have You Ever Loved A Woman
Embrasse-Moi
Mes Icônes
Minilou
Ça (C’est Vraiment Toi)
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Memory Motel
Je Dis Oui
Le Pouvoir De Dire Non
Flipper / Voodoo Child
Vas-Y Guitare
Un Autre Monde
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Ces Idées-Là
Qui A Vu Ma Guitare ?