C’est au Badaboum que Speakeasy nous donne rendez-vous pour la dernière date de la tournée européenne réunissant Lower Than Atlantis et Young Guns. Ayant tous deux fait escale à Paris il y a moins de six mois, respectivement en première partie de You Me At Six et de Billy Talent, les formations britanniques reviennent chacune avec un nouvel album à défendre. Retour sur un concert décevant.
20h30. Sous les applaudissements d’une salle bien remplie, YOUNG GUNS refoule les planches d’un Badaboum (ex-Scène Bastille) qui l’avait déjà accueilli pour sa dernière tête d’affiche parisienne en date, il y a maintenant plus de quatre ans. Devant une franche poignée de fans fidèles, le quintette entame son set sur “Mad World”, extrait de son nouvel opus “Echoes” (2016). Si sur scène la bande se montre d’ores et déjà dynamique et motivée, côté fosse, le public se contente pour le moment d’hocher la tête ou se secouer timidement, comportement plus ou moins habituel pour un début de concert, le temps que l’ambiance se trame. Malheureusement, cette dernière, tant espérée, ne verra jamais le jour.
Au fur et à mesure des titres, la formation, affichant pourtant toute la bonne volonté du monde, ne parvient pas à faire décoller quoique ce soit. Gus, qui tâche néanmoins de communiquer autant que possible avec l’assemblée, bataille pour atteindre les notes les plus aigües, et le groupe se verra clairement pénalisé par le son terrible de la salle. Seules les singles phares (“Weight Of The World”, “You Are Not”, “Stitches”, “Bones”) et les titres plus pop (“Speaking In Tongues”, “I Want Out”) de la bande fonctionnent plus ou moins en live, permettant au quintette de voir son audience bouger un tant soit peu. Malgré la joie d’être de retour et la gratitude exprimées, Young Guns s’éclipse après une heure de set, laissant derrière lui l’image d’un groupe qui s’essouffle.
Une demi-heure plus tard, place à la deuxième partie de soirée de ce co-headline. Dans une salle n’ayant pas désempli, LOWER THAN ATLANTIS fait son entrée sur les notes de la vibrante “Had Enough”, tirée de son nouvel album “Safe In Sound” duquel plusieurs chansons de la setlist seront extraites (“Dumb”, “Boomerang”, “Work For It”). Si la formation, malgré sa fatigue indéniable, affiche une meilleure maîtrise et plus grande efficacité que la formation précédente, elle ne sera malheureusement pas moins pénalisée par la mauvaise qualité de son. En conséquence, des morceaux comme “Words Don’t Come So Easily” ou encore “Criminal” perdront de leur ampleur. Malgré ce point malus, l’auditoire se montrera cependant plus réceptif que pour Young Guns.
Sans pour autant afficher un entrain conséquent, il semble passer un moment plus ou moins plaisant et exécutera les ordres donnés par le frontman Mike Duce, demandant à la foule de s’asseoir, de sauter ou encore d’assurer les chœurs. Ce dernier, chargé de la communication entre le groupe et le public, livrera une prestation vocale plutôt juste. Il se montrera aussi parfois plaisantin, dédiant “Emily” à une fan anglaise du même nom présente dans l’audience, ou en arborant fièrement sur sa tête un béret rouge récupéré au premier rang. Mais si l’ambiance se veut tout de même meilleure qu’en première partie de soirée, elle n’atteindra cependant pas des sommets. Plus d’une heure plus tard, la soirée se termine sur deux des singles à succès de la bande, “English Kids in America” puis “Here We Go”, sonnant la fin d’une soirée en demi-teinte.
Ce qui s’imposait alors comme une affiche prometteuse s’est conclue en un bilan maussade, happé par la fadeur de deux prestations manquant d’envergure et largement défavorisées par la mauvaise qualité de son de la salle. La déception l’emporte sur les quelques points positifs et moments agréables de la soirée, n’intensifiant que l’envie de revoir les deux groupes talentueux que sont Lower Than Atlantis et Young Guns sous un meilleur jour.