Après moult rebondissements, Machine Head est finalement de passage à Paris dans le sublime Trianon avec son “An Evening With Machine Head” qui promettait du très lourd. On y était, et les promesses ont été tenues.
Initialement prévue au Bataclan le 16 février dernier, la date n’avait pas pu être reportée faute de salle disponible. Puis suite à la maladie du frontman Robb Flynn à Clermont-Ferrand, et l’annulation de plusieurs dates reprogrammées par la suite, le groupe en avait profité pour ajouter une date à Paris au Cabaret Sauvage. Et suite à une grosse demande, et pour mieux coller à la production des Américains, la date était finalement déplacée au Trianon. Autant dire que cette soirée était plus qu’attendue par les fans.
Pas de première partie, le concept “An Evening With …” nous embarque pour un long show avec MACHINE HEAD, et rien que Machine Head. Les quatre américains sont sur scène dès 19h45, couvre feu oblige, et nous balancent d’emblée l’énorme “Clenching The Fists Of Dissent” (“The Blackening”, 2007). Une grosse inquiétude se fait directement sentir : la qualité du son… Celui-ci, bien trop fort et mal équilibré, viendra malheureusement gâcher une bonne partie du concert. D’emblée, on s’en prend plein la figure à tous les niveaux, le jeu de lumières étant éblouissant, au propre comme au figuré. Il en est même difficile de distinguer les musiciens, tant la lumière est parfois claire, parfois sombre, mais toujours forte. Ces deux défauts majeurs ne s’arrangeront malheureusement pas au cours du set. Mais la formation, malgré une fatigue légitime après des semaines de tournée à 2h45 de show chaque soir ou presque, est bien présente et est heureuse de jouer ce soir à Paris. Le leader Robb Flynn, visiblement ému, rappellera que le concert devait initialement se jouer au Bataclan. Il avouera d’ailleurs plus tard sur les réseaux sociaux avoir pleuré plusieurs fois au cours de ce qui s’avère être l’un des shows les plus forts émotionnellement qu’ait joué Machine Head. Le poignant “Descend The Shades Of Night” (“Through The Ashes Of Empires”, 2003) joué en premier rappel, pourrait résumer à lui seul l’émotion ressentie par le combo et bon nombre des personnes présentes ce soir.
Niveau public, ce dernier est impressionnant et plus que réceptif. Il bougera et donnera de la voix tout au long du concert. Pas un titre ne sera joué sans que l’audience ne participe pleinement à l’action. Sans compter que ce n’est pas une petite partie de la fosse, mais bien une bonne moitié qui se bouge !
Côté setlist, l’audience parisienne a droit à un très joli best of, mais également à des raretés comme “Left Unfinished” (“Through The Ashes Of Empires”, 2003) pas joué en concert depuis 2004 ! Quoiqu’il en soit, avec une prestation de pas moins de 2h45 et vingt-quatre morceaux tirés de l’intégralité de la discographie du groupe (huit albums), nul doute que chaque personne présente dans la salle ce soir y aura trouvé son compte.
Si tout n’aura pas été parfait ce soir et que l’ensemble pourrait être qualifié de “too much” (son, lumières, attitude), Machine Head aura délivré ce soir un gros show qui aura ravi les fans. Le fait que ce concert ait failli ne pas avoir lieu y est sûrement pour quelque chose. En tout cas, les Américains ont montré qu’il était tout à fait possible de réaliser une tournée de plusieurs semaines en jouant près de 3h par soir. Et rien que pour ça, chapeau et merci.
Setlist :
Clenching The Fists Of Dissent
Beautiful Mourning
Now We Die
Take My Scars
Left Unfinished
Locust
From This Day
Ten Ton Hammer
This Is The End
Desire To Fire
The Blood, The Sweat, The Tears
Guitar solo
Darkness Within
Bulldozer
Killers & Kings
Davidian
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Descend The Shades Of Night
Now I Lay Thee Down
Imperium
—-
Aesthetics Of Hate
Game Over
Block
Halo