Reports

MADINA LAKE @ Nouveau Casino (20/11/11)

On peut s’estimer chanceux de pouvoir assister à un concert de Madina Lake, quand on sait à quel point le groupe a traversé des moments difficiles il y a peu. Suite à l’agression de Matthew Leone (basse) fin juin 2010, le laissant dans un état critique, il paraissait bien difficile de présager du futur de l’ensemble rock. Néanmoins, les quatre garçons de Chicago sont bel et bien de retour avec un nouvel album, “World War III”, et une tournée mondiale. L’occasion de constater que le quatuor revient plus motivé que jamais, et accompagné de très bonnes premières parties.

 

C’est The Super Happy Fun Club qui ouvre la danse vers 19h15, avec pour mission de réchauffer un public pour l’instant en petit nombre, et assez dispersé en ce début de soirée. Même si le groupe originaire de Chicago ne peut pas compter sur une quelconque popularité dans l’hexagone, sa pop punk énergique et décalée parvient à rassembler et à faire bouger quelques têtes, ce qui est déjà pas mal pour un début de soirée. Pour les six camarades, qui ont récemment sorti leur premier EP (“Go Fun Yourself”) et passent pour la première fois par la France, on a l’impression que c’est un peu Noël cette tournée avec Madina Lake.

 

 

Après un set de 30 minutes, les américains passent la main aux français de Mary Has A Gun, qui ne sont clairement pas inconnus d’une bonne partie du public. Alors que plusieurs petits groupes d’adolescentes se resserrent devant la scène, les cinq garçons d’Aix-en-Provence s’attaquent à leur répertoire pop punk, alternant le chant en français et en anglais avec une aisance impressionnante. Malgré des réglages franchement moyens, notamment en ce qui concerne la voix, grâce à ses tubes “Alice” ou encore “En Silence”, le groupe parvient à bien animer le public, qui commence enfin à emplir la salle. Cette première performance des Mary Has A Gun au Nouveau Casino se révèle donc concluante, et vu les fans qui se sont déplacés exprès pour le groupe ce soir, on ne doute pas que les français iront loin.

 

 

Vers 20h45, c’est au tour de My Passion de faire son entrée. Très populaire outre-Manche, le groupe évolue dans le style post punk/électro rock et est particulièrement connu pour ses performances très théâtrales. On ne s’étonnera donc pas de voir les cinq comparses débouler entièrement vêtus de noir et de blanc, coiffés et maquillés dans un style post apocalyptique. Mais qu’on ne s’y trompe pas, si les britanniques misent beaucoup sur leur look, il s’agit bel et bien d’un groupe de scène, et dès les premières minutes de leur set, cela devient évident. Tous se déplacent, sautent dans tous les sens, et chacun a une personnalité bien affirmée. A noter que ce soir, le batteur Jamie Nicholls, blessé, a du échanger sa place avec Jonathan Gaskin [Synthé, guitare], ce qui n’empêchera pas le groupe de livrer une performance impeccable à tous points de vue. Au bout d’une demi-heure, My Passion dit au revoir au public français, visiblement conquis, pour laisser place aux headliners de la soirée.

 

 

A 21h50, ceux que tous attendaient font enfin leur entrée en scène dans une ambiance assez particulière : une mélodie onirique joue en fond, tandis que des projections révèlent le visage d’une jeune fille, le tout renvoyant directement à l’univers crée par le groupe autour de ses albums. Bien qu’il ne soit pas absolument nécessaire d’être familier de cette mythologie propre à Madina Lake pour apprécier leur musique, c’est dans ces moments là qu’on se rend compte que pour en comprendre les subtilités, mieux vaut venir un minimum renseigné. Alors que le quatuor rock ouvre son set avec “Imagineer”, tiré de “World War III”, une véritable liesse s’empare du public. Affublé de blasons custom, le groupe parait de fort bonne humeur, et les frères Leone offriront de grands sourires à leurs fans de bout en bout. Avec une énergie rare, les américains vont puiser dans leurs deux premiers albums leurs plus grands tubes, citons notamment “Never Take Us Alive”, “Let’s Get Outta Here”, “House Of Cards” ou encore “Here I Stand”. En bon frontman, Nathan Leone occupe très bien l’espace, fait le show et se révèle très proche de son public, passant une bonne partie de son temps en bord de scène à donner la main aux fans, qui s’en donnent à cœur joie. Il descendra même dans la salle après s’être fait porter par le public quelques brefs instants. De son coté, Matthew Leone (basse) semble tout simplement très heureux d’être là, et prouve qu’il a la forme en bondissant partout et en donnant le meilleur de lui-même. Nathan remerciera le public d’être encore présent pour le groupe après les épreuves traversées, avant de dédier “Howdy Neighbor !”, tirée du nouvel opus, à son frère. Du même effort, on entendra également le single “Hey Superstar” et “They’re Coming For Me”. Dans la salle, ça chante pas mal, même si la barrière de la langue induit souvent que seuls les refrains sont vraiment maitrisés, mais peu importe, ce qui compte ce soir, c’est de s’amuser, et avec le lâcher de ballons qui survient en plein milieu du set, l’ambiance est bien là. Après un “Me Vs The World” repris à l’unisson, les frères Leone & Co. quittent la scène sous les applaudissements et les hourras, avant de revenir rapidement pour interpréter le classique “Pandora” en rappel, grand favori des fans.

 

 

C’est donc une bien belle performance que livrent les américains de Madina Lake, avec peut-être pour seuls bémols un set un peu court d’une heure tout juste, et le fait qu’on aurait aimé entendre plus de morceaux issus de “World War III”. Mais ce soir, tous les groupes présents ont largement rempli leur part du marché pour faire de ce concert un vrai bon moment.

 

Setlist :

 

Imagineer
Adalia
Never Take Us Alive
Let’s Get Outta Here
House Of Cards
Now Or Never
One Last Kiss
Howdy Neighbor!
Hey Superstar
Da Limp
Here I Stand
Welcome To Oblivion
They’re Coming For Me
True Love
—-
Pandora

 

Crédit photos : Jennifer Wagner