Nous voilà arrivés au troisième et dernier jour de cette édition 2013 du Main Square Festival. La fatigue commence à se faire ressentir mais il ne suffit que de regarder la programmation de la journée pour retrouver le sourire ! Jamais deux sans trois, c’est bien une journée ensoleillée qui nous attend à nouveau, accompagné d’une chaleur de plomb.
L’ouverture est assurée par FEINI-X CREW, duo de rappeurs et beatmakers nordiques. Dj Dleek aux platines pour les soutenir, ils tenteront de chauffer la Green Room pendant près d’une demi-heure.
De l’autre côté, CHARLES BRADLEY & HIS EXTRAORDINAIRES se préparent à apporter un peu de soul du côté de la Main Stage. Une carrière tardive, le déclic à l’âge de 62 ans suite à un concert de James Brown, on ressent ses influences mêlées à une soul traditionnelle touchante.
Une belle preuve d’éclectisme de la part du Main Square et ce n’est pas fini. Le DJ LEFT BOY d’origine autrichienne, exilé à New-York prend ensuite le relais. Ferdinand Sarnitz de son vrai nom, n’ayant sorti qu’un EP et une mixtape, vient assurer une heure de show cet après midi. Accompagné d’un groupe de danse Urban Movement ajoutant une animation scénique supplémentaire parvient rapidement à faire bouger les festivaliers.
VOLBEAT prendra la suite pour assurer la partie plus metal du festival. Les danois, créateur du “elvis metal ” et embarqués sur une impressionnante tournée des festivals, sont de retour avec une arme supplémentaire, l’ancien guitariste d’Anthrax, Rob Caggiano. Mariant rockabilly et heavy metal, devenus un classique, ils ont su déplacer leur public constaté par le nombre de T-shirt à leur effigie portés au sein de la Citadelle.
Le phénomène français actuel LA FEMME commence son set en parallèle. Difficiles à cerner, ils font pourtant leur petit buzz de leur côté, notamment avec leur premier album “Psycho Tropical Berlin“. Rajoutés à l’affiche il y a un mois seulement, suite à l’annulation de Modest Mouse, attirant la curiosité de plus d’un d’entre nous, ils parviennent à rameuter un peu de monde. Ayant diverses influences, ils sont difficilement classables, une base pop rock saupoudrée d’une touche électro du moment.
Les PUGGY sont cette année programmés de la Grande Scène. Difficile de passé à coté de ce trio international (un français, un anglais, un suédois), belges d’adoption qui ne cesse d’enchainer les dates depuis quelques années maintenant. Un parfait concentré pop rock complémenté de lignes de voix aussi mélodiques les unes que les autres qui n’est pas sans rappeler un certain esprit Beatles. Habitués des grandes salles après avoir entre autre ouvert pour The Smashing Pumpkins ou Incubus, ils ont une aisance scènique certaine. Ayant rempli plusieurs salles parisiennes, c’est l’occasion cette fois de les découvrir en contexte festival. Une avant de scène prévu pour Nicola Sirkis, Matthew s’en empare assez rapidement et établi un contact vraiment touchant avec son public. Ne cessant de le faire participer, sur un set des plus catchy, il parviendra à faire chantonner les plus motivés.
Dans un autre registre, LOU DOILLON monte du côté de la Green Room. Comme souvent lorsqu’une comédienne se met à la chanson, elle sait générer de l’attention. Un premier album “Places”, produit par Etienne Daho et récompensé d’une Victoire de la Musique en tant qu’artiste féminine de l’année, a très rapidement connu le succès. Née sous une bonne étoile, fille du réalisateur Jacques Doillon et de l’actrice et chanteuse Jane Birkin, son succès reste néanmois tout à fait mérité. Au grain de voix touchant et posée derrière son piano, elle nous joue son répertoire encore restreint l’espace d’une heure de set.
Le premier gros nom de la soirée se prépare ensuite à tomber. Ce sont les gallois de STEREOPHONICS qui arrivent sur scène sur les coups de 19h30. Repérés par Richard Branson il y a de ça quelques années, ils ont fait du chemin depuis. Une ouverture pour The Rolling Stones au Stade de France ainsi qu’au Stade Vélodrome en 2003 comme référence, des morceaux devenus des classiques comme le sont “Maybe Tomorrow” et “Dakota” entre autres, ils viennent jouer ce soir avec une certaine notoriété. Un huitième album paru au cours de l’année, toujours emmené par un Kelly Jones qui se fait très apprécié par la gente féminine, ils équilibrent leur set en piochant un peu partout dans leur discographie en mettant un léger accent sur leur dernier opus, “Graffiti On The Train“.
Wiz Khalifa avait assuré la grosse partie rap de l’an dernier mais cette fois-ci nous avons le droit au grand KENDRICK LAMAR. Dans un style musical qui avait tendance à stagner, venu tout droit de Los Angeles, ce dernier a tout boulversé. En activité depuis maintenant une petite dizaine d’années, il est passé à la vitesse supérieure depuis bientôt deux ans et on lui reconnaît plusieurs collaborations avec des artistes de qualité comme Mac Miller, Frank Ocean ou encore Dr. Dre. Un flow des plus efficaces sur un son moderne, son album “Good Kid, M.A.A.D City” sorti l’an dernier est sûrement le meilleur disque hip hop de 2012. De passage dans la capitale fin janvier, on aura l’occasion de le retrouver à la fin de l’été du côté de Rock En Seine et sa prestation d’aujourd’hui nous en rend impatient. Une classe inégalable dans un style dans lequel nous sommes peu habitué au Main Square, c’est une grosse claque qui est donné avant le passage d’Archive.
Les britanniques de ARCHIVE sont de retour dans nos contrées pour une bonne heure et quart de set. Après avoir ouvert pour Muse au Stade De France, rempli les salles les plus prestigieuses et joué dans les plus gros festival du pays, il ne manquait plus que le festival nordique à leur CV. Piochant dans le rock, l’électro ou encore le trip hop, leur réputation n’est plus à refaire. Des compositions prenantes et planantes, ils sont réputés pour transporter leur auditoire. Les plus grands titres comme “Again” et “Fuck U” y passeront mais il manque malgré tout un petit quelque chose sur cette date. On se dirige alors pour la toute dernière fois du festival du côté de la Green Room.
WAX TAILOR, Jean-Christophe Le Saoût de son vrai nom, vient présenter son dernier album “Dusty Rainbow In The Dark” ce soir. En tournée à travers toute l’Europe et les Etats-Unis et accompagné de sa petite bande, à notre tour de voir ce que ça donne. Dans un esprit toujours aussi cool et détendu, derrière ses platines, il est est toujours soutenu par la charmante Charlotte Savary et son petit crew de rappeurs. D’une gentillesse incroyable, il prend de temps à autre le micro afin de remercier tant son public que ses musiciens. Lui aussi de passage aux Eurockéennes De Belfort dans le week-end, il apporte une petite touche à laquelle nous n’avions pas encore eu le droit du week-end.
La nuit commence à tomber sur Arras et quelques festivaliers prennent le chemin du retour alors qu’INDOCHINE fait son arrivée sur scène. Mythe du rock français, déjà venus en 2006, ils reviennent cette année avec un douzième album studio à présenter ! “Black City Parade” placé numéro un des ventes à sortie en 2012, un clip de “College Boy” censuré, ça continue de buzzer alors qu’ils n’ont plus rien a prouver. Issu du courant new wave des années 80, ils ont toujours su se renouveler jusqu’ici. Des premiers tubes comme le sont “3 Nuits Par Semaine” jusqu’aux plus récents comme “J’ai Demandé A La Lune” ou encore “Alice & June”, ils sont tous devenus des classiques et leur passage au Main Square saura satisfaire toutes les tranches d’âge. Un rappel clôturé par l’indémodable “L’Aventurier” et on voit l’édition 2013 toucher à sa fin.
Encore une sacrée réussite avec trois jours à la programmation toujours pointilleuse et diversifiée. Allant de la crème de la crème du pop punk au meilleur du rock, en passant par de l’électro et une touche de hip hop, le Main Square est un festival éclectique de qualité. Ayant fait déplacer près de 100 000 festivaliers, soit 25 000 de plus que l’an dernier, il se rapproche de son record d’affluence obtenu en 2010 (105 000 festivaliers). Le soleil au rendez-vous sur trois jours, entre découvertes et têtes d’affiches, quelle meilleure façon de commencer l’été ? Ce dernier jour en est encore la preuve, la dépression post-festival peut à présent commencer et nous voilà partis pour attendre un an l’édition suivante.
Crédit photos : Olivier Gestin