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MAIN SQUARE FESTIVAL 2024 – Jour 1 (04/07/24)

© Jérôme Pouille

En vingt ans, le Main Square Festival s’est affirmé comme un rendez-vous estival majeur dans l’Hexagone. Proposant une nouvelle fois une programmation faisant la part belle aux artistes de la scène rock, RockUrLife prend la direction d’Arras du 4 au 7 juillet pour vous raconter ces quatre jours de musique.

Bianca Costa (Green Room)

Comme rien n’est plus agréable que de combattre ses préjugés, notre journée débute par la prestation solaire de la Franco-Brésilienne Bianca Costa. Les nombreux maillots du Brésil accueillent avec enthousiasme sa pop métissée de rythmes caribéens. Si elle récolte ses premières acclamations avec son déhanché, la jeune femme touche véritablement les cœurs par son attitude. Alors qu’elle nous confie les doutes émaillant son parcours, elle peut être rassurée par l’accueil du public. Celui-ci se montre particulièrement réactif et manifeste son approbation en sautant à l’unisson. Une adhésion qui lui va visiblement droit au cœur, s’amusant des acclamations émanant de la Green Room.

En plus de deux danseuses, la jeune femme est accompagnée d’un DJ et d’un guitariste. Ce dernier est particulièrement mis en valeur sur les morceaux moins pop. On appréciera notamment sa dextérité à l’occasion du duo avec la pop star SIA (“l’interprète de “Chandelier“”). Sans être clients de ce style de musique, la jeune femme aura su nous faire passer un bon moment, conclu en faisant monter des fans sur scène. Une agréable surprise pour lancer notre aventure arrageoise.

© Jérôme Pouille


Louis Tomlinson (Main Stage)

Le passage bien pensé entre les deux scènes du festival nous amène sur la Main Stage. Aux cris nourris accueillant les roadies, on devine qu’une large partie de l’assistance attend ce moment depuis des mois (voire des années pour les fans des One Direction). S’il ne jouit pas de la même notoriété qu’Harry Styles, Louis Tomlinson se démarque par des sonorités plus rock. Le trentenaire ne cesse d’envoyer des signaux aux amateurs du genre, avec des compositions lorgnant vers le soft rock de The Script. Cette orientation se prolonge dans son jeu de scène, relativement sobre.

Quelques sourires et signes de main complices ponctuent son set, centré essentiellement sur son interprétation. L’auditoire se montre beaucoup plus vocal, saluant particulièrement les reprises de son ancien groupe (“Drag Me Down”, “Night Changes”). Mais force est de constater que ses livraisons solo peuvent séduire au-delà de ses fans originels. On retiendra notamment la power ballade “Walls” ou la bombinette rock “Out Of My System”. Cerise sur le gâteau, il nous surprendra avec une reprise de “7” de Catfish And The Bottlemen, malheureusement peu connue. Mis en confiance, le jeune homme quitte la scène en s’offrant un bain de foule, laissant de nombreuses larmes dans son sillage.

© Jérôme Pouille


Sean Paul (Main Stage)

Proposant un ultime crochet latino après le sweggae de Patrice et la pop de Bianca Costa, c’est désormais l’icône Sean Paul qui provoque l’attroupement d’une foule de curieux. L’artiste est accompagné d’un DJ et de musiciens live. De quoi présager du meilleur ? Autant le dire tout de suite, il y a deux façons d’aborder le show. Si l’on s’attache à la performance live, on ne pourra que tiquer devant la très large part laissée au playback, ou de la qualité du son laissant franchement à désirer. On reste également songeur quant à l’utilité du MC présent à ses côtés, qui ne relaie absolument pas le Jamaïcain. Pourtant, si l’animation se résume trop souvent à balancer les mains en l’air, on finit par se laisser porter par l’incalculable quantité de tubes déroulés.

C’est d’ailleurs le parti pris d’une grande partie de la foule, pas dupe de la qualité mais déterminée à s’amuser. Bien que les limitations de flow soient réelles, le Jamaïcain de cinquante-et-un ans s’investit pleinement pour faire en sorte de mettre l’ambiance, bien aidé par de talentueuses danseuses. Ce show revêt un caractère spécial pour l’ex-chanteur à tresses, puisque c’est le premier auquel assiste son plus jeune enfant, qu’il fera monter sur scène pour saluer l’audience. Il pourra constater que son père a réussi l’exploit de transcender les générations, s’époumonant sur les “Get Busy”, “Rockabye” et autres “Temperature”. Un moment finalement assez agréable malgré une prestation vocale en-dedans.

© Jérôme Pouille


Placebo (Main Stage)

Au regard de la programmation très hétéroclite de la journée, on pouvait se montrer raisonnablement prudent sur l’accueil réservé au rock froid de Placebo. D’autant que, fidèle à ses habitudes, le duo ne se repose pas sur ses tubes et accorde une large place à ses récentes compositions. Une attitude certes respectable, mais pouvant compliquer l’adhésion de festivaliers s’attendant à l’immédiateté de “The Bitter End”. De plus, les anciens titres joués ce soir ne sont pas spécialement les plus mainstream (“Nancy Boy”, “Slave To The Wage”, “Bionic”). Quitte à piocher dans Black Market Music (2000), on serait tenté d’opter pour un “Special K”, en lieu et place de “Taste In Men”, pour obtenir l’adhésion du public.

Mais l’ambition du groupe est ailleurs. Il cherche avant tout à instaurer une ambiance, une immersion à laquelle participe la demande initiale de bannir les smartphones. Les morceaux s’enchaînent donc en dessinant progressivement une belle intensité (“Surrounded By Spies”, “Went Missing”, “Soulmates”). Finalement, les chansons les plus abordables sont à chercher du côté du dernier album et ses très efficaces “Beautiful James”, “Try Better Next Time” ou encore “Sad White Reggae . On y retrouve également la poignante ballade “Happy Birthday In The Sky”, que le chanteur dédie à son frère. Brian Molko communique très peu, mais évoque sa présence lors de la première édition, il y a vingt ans. Il présente également la formation comme étant “Eu-ro-pé-enne“, clin d’œil au contexte politique britannique actuel.

Côté public, l’ambiance ne décolle véritablement que sur les quelques classiques “Every You Every Me” ou “The Bitter End”. Le groupe tire sa révérence sur “Running Up That Hill”, très représentative de la performance du soir : classe, intense et sans concession. Cette première tête d’affiche aura donc délivré une prestation très qualitative, mais qui a peut-être laissé sur le côté un public en quête de davantage d’échanges et de chaleur.

© Jérôme Pouille


Fin d’une première journée aux allures de mise en bouche estivale avec Bianca Costa et Sean Paul. Côté guitares, nous retiendrons les sets de Louis Tomlinson et surtout Placebo. Demain, ce sont notamment Bring Me The Horizon et Nothing But Thieves qui sont au menu.

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