Après avoir enchaîné une tournée d’abord aux Etats-Unis avec Pierce The Veil, Sleeping With Sirens et PVRIS, quelques festivals en Europe, puis le Warped Tour de nouveau en Amérique du Nord, Mallory Knox revenait enfin sur sa terre natale pour le bien nommé “Homecoming Tour”. Entraînant dans leur sillage les Américains de Set It Off et les Anglais de The Xcerts, le combo achevait son périple à la Roundhouse de Londres vendredi dernier. Retour sur un show qui nous a littéralement laissé sans voix.
Au départ pourtant, le concert ne se présente pas sous les meilleurs augures, puisque THE XCERTS monte sur scène comme prévu à 19h15. Or, les portes de la salle ont ouvert il y a moins de quinze minutes (ce qui laisse tout de même relativement peu de temps pour faire rentrer environ trois mille personnes) et nous sommes toujours coincés à l’extérieur. Quand nous entrons enfin, le groupe a déjà joué la moitié de son set. L’immense salle est encore froide et semble vide car la majeure partie des fans attend dehors… Malgré une performance très correcte et un chanteur qui tente tout pour inciter le public à bouger et chanter, il est difficile pour eux de réchauffer l’atmosphère. Mention spéciale tout de même pour l’énergie investie dans le show, et qui se ressent tout particulièrement sur le dernier titre, “There Is Only You”, une merveille en live.
SET IT OFF monte ensuite sur scène avec un set qu’on commence à très bien connaître. Après deux passages en France en février et en mai, un passage au Slam Dunk Festival au Royaume-Uni et au Warped Tour aux Etats-Unis, le moins qu’on puisse dire est qu’ils étaient partout cette année. Même si elle est aujourd’hui un peu plus étoffée que celle des festivals, la setlist n’offre toutefois aucune surprise; le groupe surfe toujours sur la vague de son dernier album, “Duality“. En revanche, on se surprend rapidement à chanter en choeur… Le show est plus que rôdé, catchy à souhait, et on ne peut que se laisser entraîner par le combo qui, comme à son habitude, ne recule devant rien pour faire danser ses fans. Même si on regrette une fois de plus un manque de diversité dans les chansons interprétées, on ne peut nier leur efficacité, et c’est un dancefloor en feu qu’ils laissent derrière eux. La salle est très nettement réchauffée, l’assemblée semble finalement au complet, et un rideau blanc s’abat devant la scène : il ne reste plus qu’à attendre le gros morceau de cette soirée.
Spoiler alert : on n’a pas fait le déplacement pour rien. Tout comme ledit rideau derrière lequel sont apparues cinq silhouettes, ce ne sont pas moins de seize morceaux qui nous tombent dessus sans prévenir. Le ton est tout de suite donné avec “Shout At The Moon” et “Wake Up”; les fans n’ont pas fini de sauter frénétiquement ce soir. Le décor est d’une simplicité, et pourtant d’une force visuelle déconcertante : l’Union Jack en fond, et deux imposants logos MALLORY KNOX lumineux suffisent à créer une ambiance à la fois pesante et hypnotique. Quant au groupe, il est aussi bluffant que la longueur de sa setlist ou la lumière surréaliste qui les enveloppe. Au vu des sourires jusqu’aux oreilles, il est évident que le quintette est ravi d’être de nouveau ‘”chez lui’” et de l’accueil qui lui est réservé. Malgré la fatigue probablement accumulée sur le reste de la tournée, la bande n’en montre rien et envoie tout ce qu’elle a pendant près d’une heure et demie. C’est la quasi-totalité du second album “Asymmetry” qui nous attend, d’abord avec le triplé “Getaway”, “Lonely Hours” et “Dying To Survive”, puis une flopée de singles provenant des deux opus de la formation, “Hello”, “Heart & Desire” et “Ghost In The Mirror”. Le plus étonnant “Glimmer”, seulement présent sur la version deluxe de “Asymmetry”, surprend au beau milieu du set… avant que le groupe ne nous assomme sans préambule avec l’inévitable “Beggars”, tout simplement à couper le souffle. Deux hits de plus, “When Are We Waking Up” et “Death Rattle”, nous amènent tranquillement vers la fin de la première partie du show, qui se conclut presque en douceur sur “Dare You” que Mikey, le chanteur, introduit comme “leur dernière chanson” en nous faisant signe qu’il n’en a pas réellement fini avec nous. Après à peine quelques minutes de calme, le groupe interprète alors sans ciller “She Took Him To The Lake’”, petit bijou de sept minutes parfaitement maîtrisé qui vaut le coup de se déplacer à l’étranger à lui tout seul. MK termine finalement par les classiques “Oceans” et “Lighthouse”, achèvant les fans en provoquant un dernier déchaînement de cris, de chant et de mouvement dans la foule, avant de quitter l’immense scène de la Roundhouse sous les applaudissements.
Si les premières parties de ce concert étaient un plaisir à voir ou à revoir, Mallory Knox nous a carrément soufflé en nous gratifiant d’une performance musicalement et visuellement éblouissante. Le combo n’a plus rien à envier aux plus grands, et son ascension ne fait que commencer !
Setlist :
Shout At The Moon
Wake Up
Getaway
Lonely Hours
Dying To Survive
Hello
Heart & Desire
Ghost In The Mirror
Glimmer
Beggars
When Are We Waking Up?
Death Rattle
Dare You
She Took Him To The Lake
Oceans
Lighthouse