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MARK LANEGAN @ Alhambra (15/11/13)

A peine un an après son concert complet au Trabendo, et une journée après le passage de ses ex-compagnons les Queens Of The Stone Age, Mark Lanegan revient à Paris. Cette fois c’est l’Alhambra qui accueille le fauve, et pour l’occasion se fait toute feutrée.

Pour ouvrir, deux musiciens du groupe de Mark, dont le londonien Duke Garwood ; les deux compères avaient déjà collaboré cette année à un album acoustique “Black Pudding”.

D’abord le bassiste Fred Lyenn Jacques aka LYENN, tout seul à la guitare électro-acoustique, plutôt beau gosse, le Belge se présente comme “l’apéritif de ce soir” et plante de lents arpèges sur une voix plaintive que l’on pourrait rapprocher de celle de Jeff Buckley, mais en beaucoup moins magnétique. Le public, très sage, est surpris lorsqu’il termine son set d’une vingtaine de minutes en hurlant dans le micro.

Après une très courte pause de deux minutes à peine, voici DUKE GARWOOD : les yeux fermés et la ride du lion pincé, il tricote du blues de champs de coton…brodé d’une voix chaude. La salle est toujours extrêmement attentive, et une petite demi-heure plus tard, le musicien part en embrassant sa main.

20h45 : pile à l’heure prévue, le grand MARK LANEGAN fait son entrée devant la rangée de filles qui occupent le premier rang. Il porte une paire de lunettes à montures noires. Comme souvent, il commence par faire un signe de la main en direction des lumières qui l’éclairent un peu trop à son goût. Ce sont d’ailleurs les paroles de “When Your Number Isn’t Up” avec lequel il démarre le concert : “turn out the lights”! La toile de fond est sobre et austère, à l’image du monsieur : un simple rideau noir, des amplis, une chaise. L’une de ses mains tatouées agrippe le micro, l’autre en empoigne le pied. Il ne lâchera sa position que pour de grandes gorgées d’eau, dont il repose à chaque fois tranquillement la bouteille sur une chaise. Sa chaussure gauche calée sur le trépied, il s’essuie de temps en temps la joue sur sa manche de chemise. Fred le fidèle bassiste est au fond, Duke aussi. Il prend la guitare ou le saxophone au gré des titres majoritairement extraits du dernier disque en date, “Imitations“. A l’image de cet opus, le set est acoustique, très loin de ses précédentes prestations dans la capitale, qui furent particulièrement rock. Ici, point de batterie, à peine quelques maracas ou tambourin, mais une mini section à cordes avec violon et violoncelle en parachève la mélancolie. Sur le devant de la scène, Jeff Fielder à la guitare tient la baraque. Ses arpèges et la voix rauque et profonde de Mark dominent l’ensemble. Le taciturne frontman parle un peu plus qu’à l’accoutumée; il présente ses musiciens dès le troisième titre et remercie son public à deux reprises. Voici qu’il claque des doigts sur les “Pretty Colors” de Frank Sinatra, ou qu’il lance, l’air de rien, un “Satellite Of Love” (Lou Reed) très applaudi. Sobrement, les artistes sortent de scène à 21h53, mais sont de retour juste une minute après pour deux nouveaux morceaux. Seul avec son guitariste pour “Halo Of Ashes” de son ex-groupe The Screaming Trees, Mark se laisse quasiment tomber sur la chaise pendant le long solo. Assis en retrait, il vibre complètement au son torrentiel de la guitare et reste là à sourire. Ainsi se termine une heure et quart pile de concert. Mark quitte la scène tandis que Fielder se fait son porte-parole : dans dix minutes environ il sera possible de le rencontrer et, pourquoi pas, de lui faire signer une des belles affiches sérigraphiées.

Un soir acoustique très soft, et peut être même un peu trop. Mais la présence et la voix de Lanegan ne déméritent pas, et d’intenses moments sont toujours à la clef, comme ce “Satellite Of Love” fort à propos.

Setlist :

When Your Number Isn’t Up
The Cherry Tree Carol
One Way Street
The Gravedigger’s Song
Phantasmagoria Blues
War Memorial
Mescalito
Cold Molly
Driver
Pentacostal
Pretty Colors
Mack The Knife
You Only Live Twice
Solitaire
Satellite Of Love
One Hundred Days
Mirrored
On Jesus’ Program
—-
Bombed
Halo Of Ashes