Les Californiens Maroon 5 terminent la tournée européenne pour l’album “Red Pill Blues” à Paris et comptent bien mettre le feu à l’AccorHotels Arena. Pari réussi ?
Une pop norvégienne un peu fade
La jeune popstar norvégienne SIGRID a la charge de chauffer le public de Maroon 5, venu en masse braver le temps maussade de ce mois de juin. Sigrid propose une pop acidulée, aux accents des années 80 et ce, malgré un look très 90’s. Une voix un peu voilée, qui part facilement dans les aigus, des sons électro pop et une belle énergie pour inciter la salle à danser. Ainsi, la formule est plutôt efficace dans un premier temps, mais la répétition finit par lasser. L’assemblée est coopérative et ne se prive pas de mettre de l’ambiance dès qu’elle est invitée à le faire. Pour le morceau “Dynamite” Sigrid passe derrière le piano, et c’est de manière sobre qu’elle livre un moment émouvant, qui vient casser le rythme très pop de la soirée.
Avant de proposer un dernier titre, Sigrid demande au public s’il est content de voir Maroon 5. C’est une salve de cris stridents, majoritairement féminins, qui permet de jauger l’état d’excitation de l’auditoire. La jeune Norvégienne demande alors à ce que l’Arena devienne un dancefloor géant, mais la sauce ne prend plus.
Une longue attente qui en valait la peine
Il est 21 heures quand le “drame” arrive. L’écran du plafond s’éteint, puis la musique, puis les loges sont plongées dans le noir. Vingt minutes plus tard, l’organisation annonce que la salle subit un problème technique. Le public siffle un peu.
C’est avec quarante-cinq minutes de retard que les Américains de MAROON 5 montent sur scène. Sur les écrans s’affiche une scène de “Retour Vers Le Futur”, avec une multitude de montres. Clin d’œil fortuit pour une salle qui patiente depuis plus d’une heure.
Le show démarre tranquillement. Adam Levine (chant) semble prendre ses marques, les musiciens sont un peu en retrait. C’est avec “This Love” que l’ambiance monte d’un cran. Toute la salle est debout pour chanter avec le groupe. Le frontman fait tomber la veste et gagne en assurance. Il s’offre même le petit plaisir de prendre la guitare pour jouer un solo tout au bout de l’avancée de la scène tel un “guitar hero”. L’audience est conquise. Les musiciens prennent un peu plus leurs aises, ils entament une version aux airs de reggae avant que le batteur Matt Flynn ne se lance dans un solo, court et intéressant.
“Sunday Morning” débute sur quelques fausses notes, mais le chanteur finit par trouver sa voix et occupe de plus en plus l’espace scénique. C’est sur “Maps” que l’osmose est à son comble. Le son se fait plus rock et les échanges avec le public sont plus présents. Adam use de l’avancée de scène pour aller faire chanter la salle, créant ainsi un beau moment de partage.
La partie rock continue avec le premier succès de la formation “Harder To Breathe”. Le titre se termine par un jeu complice entre la guitare et le chant, très plaisant à voir. Adam, visiblement en pleine forme et plus en confiance, prend la parole pour évoquer l’incident technique et salue la patience des spectateurs. Les mots sont appréciés par la salle.
Le concert se poursuit, et il faut admettre que la prestation du groupe est vraiment bonne. Le chant est bien maîtrisé, les musiciens semblent prendre beaucoup de plaisir à jouer. Ils se lancent dans une sorte de jam très funky, emmené par une basse groovy à souhait. Adam prend le temps de présenter chaque musicien lors de ce passage plein de bonne humeur, qui donne une irrésistible envie de bouger.
Par la suite, l’ambiance est à son comble dès les premières notes de “Moves Like Jagger”, l’assemblée est électrique et l’Arena se transforme en véritable dancefloor. Une fin de set réussie !
Maroon 5 revient avec un mash up “Forever Young / Girls Like You” qui fonctionne à merveille. Le morceau d’Alphaville résonne dans une Arena illuminée par les téléphones. Le clip engagé de “Girls Like You” est diffusé pendant le morceau, ce qui permet de faire participer Cardi B.
Les Américains enchaînent ensuite sur une version acoustique de “She Will Be Loved”. Au début de celle-ci, Adam prend le temps de lire les messages de ses fans et dialogue un peu avec eux. Il refuse néanmoins d’enlever son T-shirt, malgré la demande écrite d’une fan. La version guitare/voix est empreinte de douceur et les lumières apportent un côté féerique à ce moment. Enfin, le très dansant “Sugar” conclue et Maroon 5 tire sa révérence, après une heure et demi de set.
Malgré une prestation très critiquée à la mi-temps du Superbowl, les Américains en valent le jeu en live. Maroon 5 a retourné la capitale avec un show bien huilé, mêlant pop et rock à la perfection !