À l’occasion de leur tournée européenne, les Américains de Mastodon ont envahi la salle de l’Elysée Montmartre à Paris, pour un show complet. Ils viennent défendre le nouvel album “Emperor Of Sand” et sont accompagnés de Russian Circles et Red Fang.
La soirée commence avec RUSSIAN CIRCLES, un trio guitare, basse, batterie. Les musiciens commencent à jouer, l’intro musicale dure et l’on comprend vite que la formation n’est pas accompagnée d’un chanteur, dommage. Très vite, l’audience parisienne se lasse, il est vrai que l’absence de frontman crée un véritable vide sur scène. Les morceaux deviennent répétitifs et l’absence même de micro sur scène empêche toute communication avec le public qui aurait pu de ce fait être un peu plus stimulé. Néanmoins, le côté positif de ce manque de chanteur est la maîtrise des instruments, les musiciens ne font pas de fausses notes et manifestent beaucoup de technique. Et pour varier un peu le set, chaque instrument est mis en avant à un moment donné. Nous avons donc droit aux traditionnels solo de batterie, solo de basse et bien évidemment un solo de guitare. On reste donc sur notre faim avec Russian Circles, les morceaux proposés ne comblent pas l’absence cruelle d’un chanteur.
C’est au tour de RED FANG de fouler les planches de l’Elysée Montmartre et l’ambiance est tout de suite de retour dans la salle. L’assemblée commence à se laisser aller, on applaudit bien plus volontiers à la fin des morceaux et on bouge. Red Fang sait jouer avec l’auditoire et c’est très appréciable. Sur scène, on alterne entre deux chanteurs, l’un à la voix claire et l’autre un peu plus rocailleuse et quand les deux sont ensemble, ça matche parfaitement, pour le plus grand bonheur de l’audience. Mais malheureusement, pour entendre cette belle performance, il faut tendre un peu l’oreille, quelques problèmes de son, font qu’il est difficile par moment de percevoir la voix de l’un des deux chanteurs, mais majoritairement tout est parfaitement audible, que ce soit les voix, les guitares ou la batterie. Tout est parfait, seul regret, le set est un peu court, sans doute à cause d’un retard pris entre les changements de plateaux.
20h45 pile, MASTODON, de retour à Paris depuis son passage au Download Festival France, c’est sur “The Last Baron” de l’album “Crack The Skye” (2009) que la formation fait son entrée. Étrangement, le public n’est pas très excité, cette entrée en scène laisse un peu indifférent. Pas de panique, au bout de quelques minutes de show, l’Élysée Montmartre se réveille enfin et laisse exploser son énergie, mais c’est à partir de “Ancient Kingdom” que les premiers slams font leurs apparitions, on assiste même à un embouteillage de “slameurs” car il n’y a que deux vigiles dans le pit pour pouvoir réceptionner tout ce monde, il faut donc par moment faire la queue…
Un problème refait malheureusement surface pendant la prestation de Mastodon, les voix sont encore une fois très mal dosées par l’ingénieur son, au point que l’on n’entend presque pas les performances vocales de Brent Hinds, guitariste et chanteur du groupe. Pendant le set, il y en a pour tout le monde, le large catalogue musicale de Mastodon est exploré, des morceaux du nouvel album comme l’excellent “Sultan’s Curse”, mais aussi des anciens tels que “Oblivion” et autres “Ember City”. Bref, c’est Noël avant l’heure. Mais le dernier cadeau se fait entendre lors du rappel, car c’est avec Scott Kelly de Neurosis que Mastodon partage la scène pendant six titres, dans une performance remarquable, avant de terminer le set sur “Diamond In The Witch House”. Le quatuor, peu bavard pendant les concerts, laissera le mot de la fin à Brann Dailor, le batteur, qui exprime ô combien ils aiment être ici avant de s’en aller définitivement.
Une soirée qui aura fait mal aux cervicales mais pas aux oreilles. Malgré quelques problèmes de son qui ont empêché le public d’entendre totalement les performances vocales de Red Fang et Mastodon, le reste du show était de très grande qualité. Mastodon nous a surpris avec la variété de sa setlist, mais surtout avec l’arrivée de Scott Kelly. Le groupe a démontré encore une fois qu’il était capable de faire de grandes choses sur scène.
Setlist :
The Last Baron
Sultan’s Curse
Divinations
Ancient Kingdom
Ember City
Megalodon
Andromeda
Oblivion
Show Yourself
Precious Stones
Roots Remain
Mother Puncher
Steambreather
—-
Scorpion Breath
Crystal Skull
Crack The Skye
Aqua Dementia
Spectrelight
Diamond In The Witch House