Vingt-cinq ans après son premier album La Ouache (1998) et ses classiques intergénérationnels, Matmatah est toujours sur les routes, cette fois en pleine tournée pour faire découvrir à son public son dernier disque Miscellanées Bissextiles (2023). Retour sur son passage au Zénith de Paris.
C’est le groupe BIGGER qui ouvre la soirée. Le frontman Kevin Twomey, originaire de Dublin, et ses quatre acolytes français sont venus fêter le premier anniversaire de leur premier album Les Myosotis. La formation prend plaisir à jouer ensemble, et le communique très bien au Zénith, qui tape des mains en rythme. Quarante minutes d’indie rock, tantôt énergique, tantôt plus posé et mélodique. Le son de Bigger se veut taillé pour le live. L’assistance passe un bon moment et raccompagne chaleureusement la bande dans les coulisses.
Le Zénith est plongé dans le noir, le logo de MATMATAH apparaît sur le rideau du fond de scène. La formation entre simplement sur scène. Démarrage en douceur avec deux titres issus du tout dernier album : “Obscène Anthropocène” et “Le Rhume Des Foins”. Des morceaux comme “La Cerise” et “Au Conditionnel” réveillent les cordes vocales des fans les plus nostalgiques.
Un air de Finistère souffle sur le Zénith ce soir. Drapeau breton sur les épaules et bière à la main, les admirateurs de Matmatah sont suspendus aux lèvres de Stan le chanteur. Léo le guitariste nous gratifie d’un magnifique solo de guitare sur “Hypnagogia”. Tout sourire, chaque membre du groupe prend plaisir à jouer devant son auditoire parisien. Les guitares vrombissent sur la très rock “Nous Y Sommes”, qui ne manque pas de faire danser la salle. Les sonorités celtes caractéristiques de la bande se retrouvent sur “Les demoiselles De Loctudy” entre autres. Mention spéciale pour “Emma”, interprété en acoustique dans un joli moment de communion.
Si côté setlist la part belle est bien évidemment faite au dernier disque, c’est bien l’inévitable “Lambé An Dro” qui retourne la salle. Jolie surprise ce soir avec “Let’s Say It’s Alright”, interprété en sortie de rappel en duo avec Kevin Twomey, le frontman de Bigger, qui l’a écrite et composée. Matmatah a encore des classiques sous le coude “Les Moutons” et “L’Apologie”, entrecoupées d’une reprise du “Heroes” de David Bowie, rendent les parisiens extatiques.
Bien que Stan ne possède plus sa puissance vocale d’antan, et que le Zénith ait par moments semblé un peu calme, Matmatah fait toujours figure de groupe à part dans le paysage du rock français. Entre sonorités caractéristiques et énergie scénique communicative, chaque concert de la bande constitue un vrai bon moment de musique et de partage.
