Originaire de Brooklyn, cela faisait longtemps que le duo indie pop n’était pas venu nous faire rêver avec ses mélodies joyeuses. Ainsi, cinq ans après la dernière date parisienne à La Flèche d’Or, c’est dans le cadre d’une courte tournée franco-anglaise visant à promouvoir le dernier disque “New Glow” (2015) que les deux musiciens sont venus briser cette malédiction, avec un concert qui s’avérera coloré, séducteur et convaincant.
Première partie officielle de ce tour, c’est à STAL que revient l’honneur d’ouvrir pour ce show à La Maroquinerie, bien remplie pour l’occasion. Trio français alternatif voyageant entre pop spatiale et rock délicat, c’est sans pression que le groupe se présente sur scène, lumières sombres sur le visage. D’emblée, la formation captive l’assemblée à coups de voix enchanteresses, de guitares minutieuses et de samples conséquents. Un set agréable et musicalement intéressant, surtout lorsque des titres du type “Burning Desire” raisonnent dans l’enceinte et transportent le public dans un univers plein de bonté. De par ce côté épique et mélancolique, la pop de STAL se différencie sans équivoque de celle de Matt And Kim, mais reste néanmoins une belle découverte pour un combo encore en développement.
Changement de plateau par la suite et c’est habillé d’une batterie et deux claviers que la scène s’exhibe à nouveau à l’assemblée. Motivés pour cette dernière date de la tournée, Matt Johnson et Kim Schifino débarquent quelques instants plus tard, sourire aux lèvres et sous des acclamations dignes de ce nom, dans le but de réaliser le premier morceau du set, “It’s Alright”. Une ouverture originale de concert qui sera brusquement interrompue par les deux musiciens, visiblement mal partis, avant d’être finalement reprise et effectuée sans encombre. Malgré ce souci dont s’excusera plusieurs fois le chanteur et dont l’assistance n’en tiendra pas bien évidemment pas rigueur, l’heure est à la bonne humeur et l’énergie positive, le tout produit par la musique et l’attitude de MATT AND KIM. Car loin d’être une formation pop standardisée et sans saveur, le duo américain, de par son image bon enfant, son tempérament électrique et ses titres joyeux, sait pleinement comment jouer de son charme et maintenir l’attention de ses fans. Ainsi, personne ne semble étonné de voir la batteuse monter sur son kit pour danser, sauter et même twerker, à côté d’un chanteur plus réservé mais tout aussi taquin.
La performance parisienne des Américains est, au demeurant, synonyme de “tubes en abondance” et d’événements inattendus : entre les différentes reprises balancés ça et là (dont “Umbrella” de Rihanna), le lâché de ballons et de confettis juste avant “Hoodie On” ou même le parachute (oui) déployé dans la fosse durant “le morceau le plus rapide”, “Cinders”, rien n’est laissé au hasard pour divertir le peuple et rendre cette soirée inoubliable dans tous les sens du terme. Musicalement, c’est tout aussi frénétique avec des mélodies exclusives (“Make A Mess”, “Can You Blame Me”) et des classiques tout aussi explosifs (“Tonight”, “Lessons Learned” ou même “Now” durant lequel un membre de l’auditoire aura la possibilité de rester sur scène, anniversaire oblige). Et même si quelques sorties de piste sont à constater, le public, lui, ne manque pas de manifester physiquement son épanouissement et son ravissement, à travers des mouvements de foule, des slams et pour certains, quelques pas de danse, dans une Maroquinerie qui se transforme peu à peu en sauna. Une caractéristique que ne manque pas de notifier le duo avec différentes interventions telles que “cette soirée est véritablement punk” et promesses de revenir très rapidement. Puis, en achèvement d’une heure et quart d’amusement, Matt And Kim s’autorise en aval de “Daylight” une courte pause, avant de terminer leur chapitre français sur “Hey Now”, largement repris et félicité.
Les concerts de Matt And Kim sont la preuve même qu’il est possible de sortir d’une salle sombre plus en forme qu’à l’arrivée. Avec un set sans prise de tête et persuasif de la part du duo, difficile de ne pas déjà penser à leur prochaine venue en France. Qui sait, peut être avec un nouvel album ?
Setlist :
Intro
It’s Alright
Block After Block
Party Up
Tonight
Make A Mess
Good For Great
Hoodie On
Good Ol Fashion Nightmare/Apache
Lessons Learned
Umbrella
Cameras
Cinders
Let’s Go
Jump
Can You Blame Me
Ten Dollars I Found
Now
Get It
Daylight
—-
Hey Now