Samedi dernier, le mythique groupe américain aux deux batteurs se produisait au Bataclan. Retour sur une soirée passée dans l’oeil de ce cyclone doom/punk/grunge que sont les Melvins.
C’est dans un Bataclan assez vide que nous arrivons. Le balcon est fermé, les côtés de la salle aussi. Seule la fosse est accessible (et le bar, aussi), et elle n’est même pas remplie. Pourtant, la venue d’un groupe aussi légendaire aurait du remplir la salle. L’explication réside simplement dans le prix des places : près de 40€.
Quoi qu’il en soit, les quelques personnes présentes semblent apprécier BIG BUSINESS, venus assurer la première partie. La formation, originaire de Seattle, joue dans un style assez proche de celui de la tête d’affiche, si ce n’est un peu moins expérimental. Quelques éléments inattendus résident quand même dans certains morceaux, comme de longues parties instrumentales ou des sortes de cloches ajoutées à la batterie. Le son est un peu sourd, mais rien d’insupportable. On distingue tout de même une voix plutôt jolie que le public a l’air d’aimer.
Court entracte avant que les lumières ne s’éteignent de nouveau. Plongés dans l’obscurité, on n’entend que quelques sons électroniques, entrecoupés d’extraits vocaux. Seules les deux batteries qui trônent au centre de la scène sont éclairées. Les MELVINS arrivent alors, sobrement, avec en tête le leader Buzz Osbourne, sa touffe de cheveux gris et son pull noir parsemé d’yeux. Avant le premier morceau, le set démarre bien évidemment par un solo de batteries. Dale Crover et Coady Willis cognent fort et bien, tantôt en dialogue tantôt à l’unisson. Visuellement, c’est une véritable danse qui s’offre à nous, et c’est aussi eau à voir qu’à entendre. Les deux compères réitéreront d’ailleurs tout au long du spectacle. La guitare et la basse entrent alors en jeu pour le premier titre, “Onions Make The Milk Taste Bad”.
Si Buzz tient le premier rôle en matière vocale, et qu’il est principalement secondé par Jared Warren, les quatre musiciens sont tous chanteurs. Les voix sont assez similaires au niveau technique, mais le mélange des timbres donne un cocktail très intéressant et définitivement taillé pour le live. Le son est toujours un peu sourd, mais c’est mieux que tout à l’heure, et comme ça colle bien avec le style du combo, ça passe. Pour les (rares) mauvais côtés, il faut avouer que le groupe n’échange que très peu, voire pas du tout, avec l’audience. L’assemblée est divisée entre ceux qui pogotent vaguement au milieu, et ceux qui écoutent religieusement malgré le cruel manque du communication. On constate aussi que peu d’efforts ont été fournis de la part des ingés-lumière, puisque les lights n’ont tout simplement pas bougé entre le début et la fin du concert.
Mais dans l’ensemble, c’est une très bonne impression qui ressort de ce concert. Si les morceaux se ressemblent assez, c’est pour mieux créer ce lourd atmosphère propre aux Melvins dans lequel on se laisse volontiers emporter. Un concert idéal pour les amoureux des percussions, mais pas que !
Setlist :
Onions Make The Milk Taste Bad
The Water Glass
Evil New War God
The Bloated Pope
It’s Shoved
At The Stake
Civilized Worm
Sweet Willy Rollbar
Bride Of Crankenstein
A Growing Disgust
We Are Doomed
Youth Of America
The Bit
Your Blessened
A History Of Bad Men