Suivant la sortie du gargantuesque Immutable, Meshuggah a pris la route pour défendre cet album. La formation suédoise était donc de passage à l’Olympia pour une soirée bouillonnante.
Pour cette dernière date de la tournée européenne des piliers du thrash metal, la mythique salle de l’Olympia affichait quasiment complet. Avant même que les hostilités ne commencent, le public semblait déjà prêt à en découdre. La suite de la soirée ne leur donnera pas tort.
Ardeur et zèle
Mené par son chanteur et fondateur Manuel Gagneux, c’est ZEAL & ARDOR qui se charge de chauffer la salle avant la tête d’affiche. Autant le dire clairement : le contrat a été rempli avec beaucoup de zèle. Aussi bien de la part du groupe que du public. Accueillie comme une tête d’affiche, la formation helvético-américaine fait s’embraser la fosse de l’Olympia dès les premiers morceaux. Moshpits et walls of death éclatent au milieu de la foule.
Avec un set constitué en majorité de morceaux du dernier album self-titled, Zeal & Ardor joue devant un auditoire conquis pendant une heure, assénant riffs, breaks de batterie mais aussi moments chantés proches de la soul.
Pendant l’entracte, l’audience continue d’être chauffée à bloc. Notamment grâce à un remix 8-bits du “Chop Suey!” de System Of A Down diffusé par la salle. Puis, alors que retentit “Careless Whisper” de George Michael (choix étonnant), les lumières s’éteignent. Une longue intro pré-enregistrée résonne dans l’Olympia.
Massif sur tous les plans
Après plusieurs minutes passées dans le noir, la lumière fut. Le son aussi. MESHUGGAH siffle le coup d’envoi avec “Broken Cog”. Le son est massif, puissant, presque écrasant. De même, la section rythmique, en particulier la batterie, est très bien mise en avant. Chaque coup de baguette sur un tom ou une cymbale, chaque kick de grosse caisse, entraîne comme un raz-de-marée de vibrations. Un son peut-être poussé à l’extrême, au point d’avoir sûrement provoqué de nombreux acouphènes chez l’auditoire.
Visuellement, le show est tout aussi impressionnant. Comme sur les tournées précédentes, des piliers lumineux se dressent derrière chaque membre du quintette (hors batterie). Chacun de ces piliers est surmonté d’un panneau reprenant l’iconographie du dernier album de la formation, Immutable, avec ses silhouettes entourées de flammes.
Même sans cela, le set aurait été spectaculaire tant la gestion des projecteurs est aux petits oignons. On ne voit pas si souvent un concert où la lumière est calée à la milliseconde près sur le rythme des instruments. C’est le cas avec Meshuggah et il y a de quoi rester pantois.
Le public au rendez-vous
Et comme il l’avait montré lors de la première partie, le public répond présent. Les moshpits éclatent de part et d’autres de la fosse, en particulier à quelques rangs de la barrière. Et pendant l’heure et demie que durera le concert, la fosse de l’Olympia n’arrêtera pas de sauter, s’entrechoquer et de hocher la tête en rythme. Une assemblée si remuante qu’elle donne l’impression d’être constamment en ébullition.
Les titres du nouvel album sont accueillis comme ils se doivent tandis que des morceaux plus vieux, qui résonnent sûrement le plus avec de nombreux fans, sont acclamés avec joie. C’est le cas avec “Born In Dissonnance”, “Pravus”, “Straws Pulled At Random” ou encore l’incendiaire final de ce concert, “Future Breed Machine”.
Avec plus de trente ans d’activité, Meshuggah prouve encore et toujours qu’il est un pilier du genre. En dehors du son peut-être trop poussé au maximum, la prestation intense et sans fioriture a le mérite de pleinement satisfaire les habitués mais aussi convertir les moins assidus.