Hormis leur set au Hellfest, cela faisait quatre ans que les membres de Metallica n’avaient pas joué à Paris ! Pour l’occasion, ce n’est pas un mais deux concerts qu’ils proposent au public français. Deux dates, donc deux setlists complètement différentes. Et même si aucun des concerts n’affiche sold out, le choix des premières parties est audacieux. Ce soir, ce sont Architects et Mammoth WVH. Le show sera-t-il à la hauteur des attentes des fans ?
18h. C’est MAMMOTH WVH qui a la lourde tâche d’inaugurer les festivités. Ce groupe américain rock n’est autre que la formation emmenée par un certain Wolfgang Van Halen, le fils du regretté guitariste Eddie Van Halen. Sur scène, rien à redire : le jeu est carré, même si on devine que la liberté de mouvement est plutôt restreinte en raison de la scénographie de Metallica. Niveau son, ce dernier est plutôt brouillon et le restera tout au long de la soirée.
En une demi heure, Mammoth WVH propose une setlist axée principalement sur des morceaux du premier album Mammoth WVH (2021), avec également deux titres tirés de son successeur Mammoth II (sortie le 4 août) dont le nouveau single “Like A Pastime” révélé quelques semaines plus tôt. Les non familiers à Mammoth WVH trouveront ces trente-cinq minutes longues et répétitives, la faute sans doute aux compositions linéaires du groupe. Mais peut-être aussi en raison d’un décalage musical avec le headliner ? A revoir dans une salle à taille humaine dans de meilleures conditions !
Breakdowns & circle pits
Certains sceptiques ont douté du choix d’avoir mis ARCHITECTS en première partie de Metallica. Mais dès les premières notes de “Black Lungs”, les Anglais mettent le feu au Stade De France. Enfin une partie, la date n’étant pas complète. Qu’importe, durant une heure, ils vont démontrer que le metalcore peut plaire aux fans de thrash metal ! Et ce malgré un son vraiment mauvais, qui empêche parfois de distinguer les morceaux.
On voit des moshpits se créer et des mains se lever dans la fosse, pour le plus grand plaisir du groupe. Avec le sourire jusqu’aux oreilles, le chanteur Sam Carter exprime à plusieurs reprises sa joie d’ouvrir pour un groupe aussi légendaire. Lui et ses comparses donnent absolument tout et occupent bien la scène qui forme un cercle autour d’un snake pit. À la fin de “Mortal After All”, le frontman dit en plaisantant à moitié que le breakdown était si puissant qu’il lui a vrillé les oreilles à cause de son boîtier qui était au maximum. Mais pas de quoi gâcher la fête !
Architects termine sur “Animals” sous les applaudissements de tout le stade. Il semblerait que les Britanniques aient rallié de nouvelles personnes à la cause du metalcore !
Un son déplorable…
Avec un petit quart d’heure de retard, le désormais traditionnel titre d’AC/DC “It’s A Long Way To The Top (If You Wanna Rock’N’Roll)” suivi du thème de Le Bon, La Brute et Le Truand d’Ennio Morricone sont diffusés. L’excitation est palpable. Les membres de METALLICA montent enfin sur scène sous les cris des fans. Des moshpits se forment dès “Creeping Death” et l’ambiance restera électrique tout du long.
Avant de jouer un premier titre issu du nouvel album, 72 Seasons, James Hetfield prend la parole pour la première fois de la soirée. Malheureusement, le son étant toujours aussi mauvais que pendant les premières parties, la plupart de ses mots sont inaudibles dans les gradins. Qu’importe, l’éponyme “72 Seasons” est tout aussi bien accueilli que les morceaux plus anciens. Avec “If Darkness Has A Son”, il n’y a pas à dire, ce nouveau disque sonne terriblement bien en live !
Comme à leur habitude, James, Kirk, Lars et Robert semblent hyper à l’aise sur cette scène en forme de cercle. Ils prennent le temps de s’arrêter partout pour que les fans dans la fosse et le Snake Pit puissent en profiter. Même Lars Ulrich change de batterie quatre fois durant le set pour explorer chaque coin de la scène.
Côté setlist, on comprend vite qu’il fallait assister aux deux concerts pour être entièrement satisfait. Sur le papier, le principe est intéressant et permet d’avoir un concert long de quatre heures, malheureusement le prix des places a empêché beaucoup de fans de faire les deux dates, voire d’en faire une tout court.
Même si 72 Seasons reçoit un très bel accueil, ce sont évidemment les chansons plus anciennes qui font le bonheur du public. “Whenever I May Roam” fait crier et sauter tout le stade, un circle pit se créera même dans le Snake Pit pendant “Moth Into Flames”.
…mais un show mémorable !
Ou peut-être est-ce tout simplement le jeu de lumières que permet la tombée de la nuit. Jusqu’ici, la mise en scène restait sobre et centrée sur le groupe, mais au bout d’une heure de set, on observe mieux le changement d’ambiance entre chaque titre. L’exemple le plus frappant étant pendant l’intro de “One”, où des images du clip sont diffusées sur les écran géants tandis que jaillissent des flammes de la scène en faisant le même bruit qu’une mitraillette.
Au bout de deux heures, The Four Horsemen entament “Enter Sandman”. L’euphorie gagne le Stade De France et les membres du groupe ne montrent aucun signe de fatigue. Euphorie prolongée lors des traditionnels jetés de baguettes et mediators, où les quatre compères ne cessent de sourire jusqu’à leur retour en coulisses.
Aussi admiré que détesté, Metallica continue et continuera de diviser. Mais ce soir, ils nous ont prouvé qu’ils étaient à la hauteur de leur légende en proposant un show puissant.