À l’occasion de sa tournée Small World Tour, organisée pour promouvoir l’album du même nom, Metronomy était de passage au Zénith de Paris. Retour sur un show irrésistiblement festif.
C’est au collectif français QUINZEQUINZE d’ouvrir le bal ce soir. Le quintette joue en particulier des morceaux de son EP, Vārua, sorti en début d’année. Malheureusement, le Zénith est très peu rempli lorsque la formation démarre son set. L’horaire de passage jouant certainement compte-tenu du fait qu’il y a deux premières parties programmées.
Avec ses morceaux audacieux incluant, entre autres, samples de ruisseaux, performances vocales peu courantes et des rythmes et mélodies exotiques, la mayonnaise prend. Cependant, malgré les différentes injonctions du chanteur à danser, la salle reste assez stoïque en dehors des applaudissements chaleureux qui ponctuent chaque fin de morceaux ou la fin du set.
À 20h10 c’est PONGO, qui s’avance sur scène, accompagnée de sa DJ. Dans les gradins et la fosse, le public commence à affluer. L’artiste angolaise, dont l’album Sakidila sort tout juste, entame sans perdre de temps un show à cent à l’heure. La jeune femme, très communicative, s’adresse à plusieurs reprises à l’auditoire, à la fois en français et en anglais.
Rapidement, son flow ciselé, son énergie communicative et son style de kuduro hyperactif conquièrent l’assemblée. À chaque chanson jouée, on sent le public même s’enflammer un peu plus. Jusqu’au final, le tube “Wegue Wegue” popularisé par le jeu FIFA, qui prépare de la plus belle façon pour le plat de résistance.
C’est bon d’être de retour
Difficile de croire que le concert n’est pas complet ce soir. En dehors des rideaux et bâches qui masquent certaines places sur les côtés et au fond des gradins, le Zénith semble plein à craquer.
METRONOMY arrive sur scène sous les acclamations du public et entame son show sans attendre. Après de nombreuses dates reportées puis annulées, c’est avec joie que le public accueille les Britanniques. Même s’il aura fallu attendre plusieurs chansons avant que Joseph Mount ne s’adresse à la salle, le frontman se montre vite communicatif. Juste avant d’entonner la bien nommée “It’s Good To Be Back”, le chanteur rappelle à quel point il aime Paris et que cela faisait des années qu’ils attendaient de se produire à nouveau dans la capitale.
À cela le public répond comme il se doit. Applaudissements, hourras et surtout un enthousiasme à toute épreuve pendant toute la durée du concert. Les visages des musiciens s’illuminent, en particulier le bassiste Olugbenga Adelekan, qui n’a de cesse d’inciter la foule à taper dans ses mains. Le plaisir est partagé.
Il y a des moments plus exaltants que d’autres. Preuve en est l’explosion de joie lorsque le groupe entame ses plus grands tubes. “The Bay”, “The Look (qui aurait gagné à l’applaudimètre) ou encore “Love Letters”. Idem lorsque le quintette joue certains de ses titres un peu moins populaires mais tout aussi efficaces. Le résultat est le même : le Zénith suit la cadence. L’occasion de revisiter tout le répertoire de Metronomy, du tout premier album à l’acclamé Nights Out (2008), sans oublier bien sûr le petit dernier, Small World, qui donne son nom à la tournée.
Everybody’s dancin’
Le très bel arrière-plan, ainsi que les tubes fluorescents qui le surplombent, ajoutent une touche onirique particulière à la prestation de la formation. Parfois simplement éclairés par un simple rayon de lumière, parfois tous enveloppés dans des nappes de couleurs variées, le show fait dans la simplicité mais n’échoue pas dans l’efficacité.
Cette configuration trouve tout son sens lors des interludes instrumentaux que joue Metronomy. L’enchaînement “Boy Racers” / “The End Of You Too”, bien que moins pop que les succès du groupe, font danser le public, qui en redemande. Le tout sous des lumières vaporeuses qui rappellent le dancefloor de discothèques.
Puis, en pleine moitié de set, Joseph Mount annonce, en français s’il vous plaît, que le quintette a préparé quelque chose de spécial pour cette date parisienne. Une reprise, et pas de n’importe qui : “Too Young”, de Phoenix. Si certains reconnaissent le morceau, il semblerait que toute la salle ne soit pas familière avec cet extrait du premier album des Parisiens. Mais ce n’est pas cela qui aurait entravé la fête.
Une fête qui se termine avec un extrait cathartique du premier disque de la formation, “You Could Easily Have Me”. Morceau un peu plus rock que pop mais qui n’a pas refroidit les ardeurs du Zénith. Les applaudissement et hourras qui suivent montrent bien que la soirée était mémorable et que les spectateurs en auraient volontiers redemandé.