Loin de cette ambiance foot qui règne dans la capitale depuis quelques semaines, Garmonbozia Inc. nous offre un plateau 100% metal industruel americano-français en ce 13 juillet 2018. Ministry, la tête d’affiche de ce soir, nous a encore prouvé que non, il n’y a pas de quoi craindre le Vendredi 13 et nous fait passer une excellente soirée !
Les premiers à fouler les planches de l’Elysée Montmartre sont les Français de TREPONEM PAL. Un mois après leur passage au Download Festival France, on peut remarquer que le décor qui était si particulier et atypique à Bretigny-sur-Orge est désormais de la sobriété la plus totale. A quoi bon se démarquer avec un décor insolite lorsque deux poulets gonflables, à l’effigie du président américain qu’on ne citera pas (Donald Trump) ornent la scène parisienne ? Ces deux excentriques poulets présentent une croix gammée barrée sur le ventre ainsi que de petits dessins tels que le visage de Gene Simmons sur l’un d’entre eux.
Lorsque Treponem Pal se présente sur scène, le public arrive encore doucement et la fosse est parsemée. On arrive quand même à distinguer quelques fans de nos frenchies dont deux jeunes enfants à la barrière abordant un T-shirt à leur effigie. L’ambiance monte doucement mais le quatuor n’en démord pas. Le groupe, qui fête cette année ses trente ans de carrière, peine à se faire un nom à l’international bien qu’il soit l’une des formations pionnières du metal industriel français et qu’il aie ce son si particulier mélangeant les sons électro avec quelques touches de dub. Treponem Pal, venu présenter “Rockers’ Vibes”, le dernier album sorti l’année dernière, nous interprète plusieurs morceaux de celui-ci dont son titre phare “Fighter”.
Retirez tout ce qu’on a dit sur le Vendredi 13 parce que le cauchemar SHAÂRGHOT débarque sur scène. Comme le nom l’indique, Shaârghot nous vient directement de Paris et nous propose un son indus’ à l’ensemble un peu brouillon mais qui n’est pas à en déplaire à tous les amateurs de ce genre. A mi-chemin entre le son de Ministry et de Prodigy avec un soupçon de Rammstein, tant par la musique que par la présence scénique, le son ne se veut pas forcément audacieux ou innovant, mais tout de même, les musiciens arrivent à nous proposer des sons tout aussi festifs, sortis tout droit de rave party, à la fois cauchemardesques avec ce chant ultra criant et cette batterie puissante.
Malgré les petits moyens, sur scène, Shaârghot c’est un show. Les cinq membres sont entièrement recouverts de noir de la tête aux pieds, ce qui peut nous rappeler les dites “Gueules Noires”, c’est-à-dire les travailleurs des mines de l’époque. Et là où l’on retrouve une véritable ressemblance avec Rammstein, c’est lorsqu’on voit la relation entre Shaârghot (chant) et Skarskin Omega. Ce dernier est le souffre douleur du frontman à l’instar de Flake Lorenz et Till Lindemann. Le pauvre garçon sera à de nombreuses reprises faussement (enfin on l’espère) battu et couché au sol jusqu’à nous mettre mal à l’aise. On vous a prévenu, avec Shaârghot, ce n’est pas de la rigolade !
Il est enfin l’heure d’accueillir MINISTRY, de passage dans la capitale pour défendre “AmeriKKKant”, sorti cette année chez Nuclear Blast. Le nom de l’album parle de lui-même, évidemment on s’attend à un concert hyper politisé et engagé. Une semaine après le 4th Of July, la fête nationale américaine, on peut dire que ce soir, Ministry fait la fête à Trump et toute la nation. A l’instar du nouvel opus, le set démarre avec “I Know Words”, une chanson qui reprend tout bonnement les dires du président américain : “I know words, I have the best words”… on se passera de traduction. A peine la bande d’Al Jourgensen sur scène, le décor est planté, Donald Trump va s’en prendre plein la gueule ce soir… pardon our French! Les Américains enchaînent avec “Twilight Zone” alors que l’écran géant diffuse le clip de ce même morceau. Et devinez qui est à l’honneur de ce dernier ?
“AmeriKKKant” est largement mis à l’honneur ce soir, car tous les morceaux de celui-ci, à l’exception de “AmeriKKKa” seront joués. Et bien qu’il ne soit sorti quelques mois auparavant, l’audience de Ministry est déjà très familière avec ce disque. Évidemment, sorti cinq ans après son prédécesseur, les fans du groupe originaire de Chicago commençaient à trouver le temps long. Les Américains nous éclatent ce soir et le son de l’Elysée Montmartre leur rend justice. On sortira de la salle sans acouphène.
Sans grande surprise et pour le plaisir du petit fan aux plus grands, Ministry achève la soirée avec l’énorme “Bad Blood”. L’assemblée, en accord avec le groupe, devient carrément incontrôlable. Are we too fucked up to say the end is here too much? A vous de nous le dire !
Setlist :
I Know Words
Twilight Zone
Victims Of A Clown
Punch In The Face
Señor Peligro
LiesLiesLies
We’re Tired Of It
Wargasm
Antifa
Just One Fix
N.W.O
Thieves
So What Play
—-
Bad Blood