Quatre. Décennie. Le southern rock investit La Machine Du Moulin Rouge, quasi un an jour pour jour après une belle réussite au Trabendo.
Devant un parterre encore très clairsemé, ce sont les Allemands de KING SAVAGE qui attaquent la soirée. Le jeune quintette -la vingtaine- évolue dans un registre hard rock des plus classique. Stop, un avertissement est nécessaire. Il y a le hard rock classique et le hard rock classique ultra cliché et sans aucune saveur. Bien qu’ils s’emploient à y mettre de l’énergie, l’ensemble est relativement brouillon. D’emblée, le seul qui se détache sur scène est le guitariste soliste, encore aurait-il fallu qu’on entende correctement ses envolées. Le bassiste assure plutôt même si le volume de son instrument couvrait la guitare rythmique de son compère. Le frontman, lui, s’en sort relativement. Sa voix n’apporte rien d’extraordinaire et les variations sont peu nombreuses. Celle-ci est même souvent couverte par les médiums, autant dire que ça n’aide pas. Malgré tout, le public encourage le groupe et sort sous de respectueux applaudissements.
Formé dans les années 70, MOLLY HATCHET fait office de figure incontournable du southern rock américain. A l’occasion de cet anniversaire, le groupe -du moins sa formation actuelle- reprend du service et sillonne les routes européennes. La salle n’est malheureusement pas pleine ce soir, mais l’ambiance reste relativement bonne et chaleureuse tout au long du concert. Alors qu’une intro résonne, les lumières elles s’éteignent. Jusque là il n’y a aucun soucis. Or la bande s’arrête et il semblerait qu’un soucis technique retarde l’échéance d’une poignée de minute. Tout semble alors réglé et “Whiskey Man” démarre avec ses quelques notes d’harmonica. “Gator Country” arrive par la suite et la foule réagit davantage encore à ce superbe titre. La section rythmique est solide et calée, les claviers ressortent idéalement du lot. Le chant de Phil McCormack est plutôt OK, bien que le bonhomme soit à la limite, il tient son rôle sans sourciller. On ne peut malheureusement pas en dire autant du vétéran à la six cordes, le bien nommé Bobby Ingram.
En plus d’être sous mixé, Bobby semble avoir quelques soucis techniques. Shawn Beamer improvise même un solo de batterie, beaucoup trop long, afin de palier et résoudre ce qui ne va pas côté guitare. Côté rythme, ce n’est pas évident. Quoiqu’il en soit, le show continue et “Devil’s Canyon” adouci les choeurs des rockeurs présents ce soir. “Fall Of The Peacemakers” est également un moment intense. Au travers de ses huit minutes, on plonge dans ces histoires, ces envolées musicales dont seul le southern rock a le secret. Côté épopée rock, la reprise de “Dreams I’ll Never See” des Allman Brothers en est le parfait exemple. Mais tout comme sur “Free Bird”, qui lance le rappel, la guitare de Bobby n’y est pas. Tant de soli, tant de frustration (pour lui et pour nous).
Drôle de manière de conclure avec “Flirtin’ With Disaster”, qui définit grossièrement le sentiment général qu’est le nôtre en sortant de cette rock n’roll party. Désastre est un bien grand mot, nous sommes bien d’accord, mais on pouvait espérer tellement mieux de cette soirée qu’à part une énorme frustration, difficile de décrire plus justement ces lives. Néanmoins, pour finir sur une note positive, une grande partie du public, elle, est conquise et ressort le sourire aux lèvres, oui et tant pis.
Setlist :
Whiskey Man
Bounty Hunter
Gator Country
It’s All Over Now
Devil’s Canyon
Beatin’ The Odds
One Man’s Pleasure
Fall Of The Peacemakers
Jukin’ City
Dreams I’ll Never See
—-
Free Bird
Flirtin’ With Disaster