Canada, ô Canada ! Il n’est pas ici question d’Annihilator ou de Rush (ah si seulement…) mais d’un jeune groupe, talentueux et originaire d’Hamilton, dans l’Ontario, accompagné d’une formation que RUL connait déjà bien !
Tandis que le premier groupe devait débuter à 20 heures, celui-ci commencera une dizaine de minutes plus tard car il y a très peu de monde, chose assez surprenante et inquiétante. Bien évidemment, il est tout à fait compréhensible que le public ne soit pas bien curieux envers deux groupes plutôt inconnus, un samedi soir qui plus est, mais de ne voir qu’une trentaine de personnes au début théorique du concert, on aurait presque mal pour les musiciens. Quoiqu’il en soit “the show must go on” et c’est avec détermination que BUFFALO SUMMER monte sur scène. Ce nom parait familier, en effet ! Vu à deux reprises en première partie des Walking Papers, au Nouveau Casino ainsi qu’à la Flèche d’Or, les gallois réinvestissent une salle qu’ils connaissent bien. Durant une quarantaine de minutes, Jonny Williams (guitare), Andrew Hunt (chant), Darren King (basse) et Gareth Hunt (batterie) serviront leur rock n’roll sur un plateau. Duraunt un peu plus d’une demi-heure, la dizaine de titres prévue fera un carton plein. Andrew, et ses faux airs de Cormac Neeson (le chanteur de The Answer), va assurer et n’hésitera pas à encourager, à de nombreuses reprises, un public assez timide. Les compositions restent très classic rock et hard rock et sont plutôt courts globalement. L’imposant Darren King s’adonnera aux chœurs sur de nombreux titres tandis que Jonny aura la tâche de captiver la foule, à l’aide de soli bien exécutés. Un moment fort agréable, malgré le peu de monde, qui ne sera pas passé inaperçu, une fois de plus !
Place maintenant à la tête d’affiche. Formation montante de la scène hard rock canadienne, MONSTER TRUCK s’est fait une importante réputation outre-Atlantique. Ayant déjà ouvert pour Alice In Chains ou bien Slash, comme ce fut le cas en 2012, en première partie des Conspirators, au Canada à Vancouver (et RUL y était, impressionnant n’est-ce pas ? Deux ans avant de les voir débarquer en Europe). Ainsi, leur style ne nous est pas inconnu et le show proposé risque d’être fort intense. Fort heureusement, la salle s’est bien plus remplie et le groupe ne jouera pas devant une petite trentaine de personnes, soulagement. Formé en 2009, les canadiens ont depuis sorti trois supports audio. Deux EPs en 2010 et 2011 et enfin leur premier opus, en 2013, “Furiosity”. Jon Harvey (chant & basse), Jeremy Widerman (guitare & chant), Brandon Bliss (claviers & chant) et Steve Kiely (batterie & chant) sont fins prêts à faire chavirer les cœurs français. Pour leur toute première date sur le sol français, un show intimiste, dans une salle de cette envergure fut parfait. Le quatuor rapidement s’imposer avec un début de set tonitruant. Les temps morts seront inexistants et les morceaux vont s’enchainer sur un rythme époustouflant. La vibe old school se fera ressentir via la voix de Jon, au grain si précieux, mais également au travers des ondes et mélodies insufflées par Brandon. Néanmoins, il aura été difficile d’entendre Brandon, surtout côté droit, l’ampli guitare de Jeremy faisant la loi. En ce qui concerne Brandon, il sera le principal interlocuteur du groupe, parlant un peu français; il avouera d’ailleurs que c’est le rôle qu’il tient au Québec et en France, c’est tout ! La quasi intégralité de “Furiosity” y passera dont “The Lion”, le surpuissant “Power Of The People”, le dansant “Boogie” ou bien encore l’enivrant “For The Sun”. Durant un peu plus d’une heure et vingt minutes, Monster Truck va déverser tout son groove à la Flèche d’Or. Cependant, après un départ en fanfare, la seconde partie du concert sera un peu plus posée et plus lente, rythmiquement, un contraste pas nécessairement à leur avantage. Heureusement, le final sera efficace avec entre autre “Righteouse Smoke” où le public sera mis à contribution vocalement, “Old Train” sans oublier “Call It A Spade”.
Monster Truck vient de réussir là, haut la main, sa toute première date française, devant un parterre plutôt bien fourni de fans d’excellente musique. Comme l’a déclaré Brandon, le groupe est d’ores et déjà impatient de refouler les terres de France, très bientôt espérons-le. Accompagné de Buffalo Summer, la soirée fut rock n’roll avec du bon son, une bonne vibe : que demander de plus ?
