MOONSPELL @ Le Trabendo (31/03/15)

C’est quasiment un co-headlining qui nous est proposé en ce mardi soir au Trabendo. Les Portugais de Moonspell débarquent en effet dans la capitale accompagnés des Grecs de SepticFlesh pour une belle affiche 100% Europe du Sud qui sent le soleil. Ce qui n’est pas le cas de la musique proposée par les deux formations !

Depuis sa reformation en 2007, SEPTICFLESH peut se targuer d’avoir sorti rien de moins que trois chefs d’oeuvre : “Communion” (2008), “The Great Mass” (2011), et le dernier né “Titan” (2014). Trois albums qui seront mis à l’honneur et occuperont à eux trois la setlist de ce soir et rempliront l’heure de show allouée aux Grecs. Tous les classiques seront de sortie pour un concert d’une grosse puissance, comme à chaque fois avec le groupe. Le son sera un peu timoré en début de set, et notamment au niveau de la batterie, mais il évoluera au fur et à mesure du show pour finir par littéralement nous arriver en pleine face et nous écraser par sa force. En parlant batterie, Kerim Lechner, remplaçant de Fotis Bernardo, ayant récemment quitté le groupe, qui même si’il a un CV intéressant, devra encore faire ses preuves avec SepticFlesh et la grandeur de son death metal symphonique. Il semblait en effet manquer de puissance et ne pas encore être totalement à l’aise. De plus, la musique du combo est tellement riche sur CD avec les orchestrations et le champ clair si particulier de Sotiris Vayenas qui ne prend que très rarement part aux concerts, qu’il est toujours frustrant de voir ces parties restituées en live par des pistes. Malgré tout ça, nous aurons encore une fois eu droit à une belle claque et resterons sur notre faim, une heure étant trop peu pour un tel groupe qui, on l’espère, repassera très rapidement en tête d’affiche. En tout cas, Seth Siro Anton a déclaré que la bande allait revenir et rapidement rentrer en studio afin d’enregistrer le successeur de “Titan”. Affaire à suivre !

MOONSPELL a récemment sorti “Extinct” dont l’artwork n’est autre que l’oeuvre de Seth Siro Anton avec son style si reconnaissable, comme il est de coutume depuis “Night Eternal” (2008). Et c’est donc logiquement que ce nouvel opus occupera la moitié de la setlist du jour. Le chant clair si particulier de Fernando Ribeiro, avec son côté très grave et gothique, peut rendre difficile l’approche du son et d’un concert de Moonspell. Mais ce qui est évident, c’est que le chanteur maîtrise parfaitement sa voix et restitue toutes ses parties de fort belle manière en live. Les Portugais ont largement évolué depuis leur début et il est amusant d’observer les différences dans le public parmi les fans de la première heure et ceux des derniers efforts de la formation. En tout cas, cette dernière semble décidée à contenter tout le monde puisque l’autre moitié de la setlist, à part un morceau de “Alpha Noir” (2012) et un titre de “Night Eternal”, sera constituée des deux premiers efforts du quintette, “Wolfheart” (1995) et “Irreligious” (1996). La date est sold out depuis des semaines et le public semble plus que ravi et le fait savoir à un groupe qui déroule son set sans accrocs et avec une mise en scène soignée : jeux de lumières, jets de fumées, clavier customisé et beau backdrop. Cependant, et même si le combo décide de remercier ses fans français en lui offrant une petite surprise en rappel avec “La Baphomette” composition intégralement en français, la fin de set sera la même que celle qui nous est servie depuis des années avec notamment “Vampiria”, “Alma Mater” et “Full Moon Madness” pour clôturer le concert et le rappel. Alors certes les fans des débuts semblent comblés, mais cela ne ferait pas mal de varier un peu les fins de set et de faire preuve d’un peu plus d’originalité. De plus, il est dommage que trop d’albums aient été mis de côté avec cette setlist, même si cela aura peut être évité l’effet best of d’un groupe à la discographie non négligeable.

Si Moonspell a délivré un concert de belle facture, bien plus intéressant que celui qu’il avait donné dans cette même salle en compagnie de Pain en 2012, la véritable claque aura été prise avec SepticFlesh qui aura encore une fois montré toute l’étendue de son talent et la richesse de son oeuvre et que nous espérons bien revoir rapidement en tête d’affiche, statut qu’il mérite.

Setlist :

Breathe (Until We Are No More)
Extinct
Night Eternal
Opium
Awake
The Last Of Us
Medusalem
…of Dream And Drama (Midnight Ride)
Funeral Bloom
Malignia
Em Nome Do Medo
The Future Is Dark
Vampiria
Ataegina
Alma Mater
—-
La Baphomette
Full Moon Madness