En ce prématurément sombre vendredi 13 novembre, le “How Does It Feel Tour” du duo indie pop MS MR pose ses valises au Trabendo, pile deux ans après un concert remarqué à l’Alhambra de Paris.
Mais avant d’affronter l’indie pop sucrée des Américains, ce sont les Français d’HOLY OYSTERS qui ont pour mission de chauffer un Trabendo à peine à moitié plein. Distillant un savant mélange entre rock psychédélique teinté 70’s et des ambiances électroniques plus contemporaines, les Français proposent des titres efficaces, menés par une voix suave. Le chanteur convie un public un peu réservé à se rapprocher. Une poignée de gens au fond jouent le jeu et, au fil des morceaux, une certaine ambiance semble s’instaurer entre Holy Oysters et son audience. On se surprend même à taper du pied ou à chanter les refrains que l’on découvre ce soir, qu’il s’agisse du tube rétro mais ultra accrocheur “Take Me For A Ride” ou encore le final, ponctué par un majestueux solo de guitare. Holy Oysters, en plus d’être une bonne surprise et d’avoir rempli sa mission de préparer le terrain pour MS MR, est une jeune formation à surveiller.
Une demi-heure plus tard, un écran avec les lettres de MS MR brille en rouge et les Américains investissent la scène avec “Reckless”, tiré du deuxième et nouvel album “How Does It Feel”. D’un duo en studio, la formation passe à un quatuor pour les besoins du live : Max Hershenow (MR) au clavier/chant, un clavier/bassiste, un batteur et bien entendu, la rousse incendiaire Lizzy Plapinger (MS) qui attire tous les regards avec sa tenue une pièce. Et le groupe sait comment faire bouger un Trabendo dont l’affluence a un peu augmenté, que ce soit en l’invitant à claquer des mains en rythme sur “Salty Sweet” ou en lui demandant de chanter sur le refrain de “How Does It Feel”. Le quatuor puise ses chansons dans les deux essais de sa discographie, “Think Of You” issu de “Secondhand Rapture” a des allures de chansons de stade avec son refrain utlra catchy et dansant alors que “Wrong Victory”, extrait du nouvel opus, permet de ralentir le tempo. Puis la chanteuse prend la parole pour dédier la pop ballade “Dark Doo Wop” à l’auditoire parisienne. Cette “love song” comme le dit si bien Lizzy Plapinger, offre un autre visage de MS MR, plus à fleur de peau. Cette légère accalmie permet également à la foule de reprendre ses esprits.
Mais ne vous méprenez pas, derrière, les lettres MS MR brillent et changent de couleur au gré des ambiances survoltées du set. Lizzy Plapinger et Max Hershenow se livrent à une véritable chorégraphie en face à face, mettant dans la poche un public déjà rallié à leur cause. Lizzy Plapinger, ravissante et toute sourire, détend l’atmosphère en parlant entre chaque chanson. Sa voix, sa présence scénique et sa bonne humeur sont communicatives et confèrent une ambiance particulière à la musique des Américains. Mais MS MR n’a pas fini d’enflammer le Trabendo et enchaine les nombreux singles de sa dernière offrande : l’accusateur “Criminals” ou encore l’hyper active et l’orgueilleuse “Painted”. Le quatuor quitte rapidement la scène pour un court rappel, avant de nous gratifier des deux hit en puissance du premier album qui lui a valu son succès : l’ascenseur émotionnel “Bones” puis, le morceau que tout le monde attendait ce soir, “Hurricane”. La foule, tel un volcan, entre en irruption et bouge, saute à l’unisson, consciente qu’il s’agit là de la dernière chance pour s’imprégner de cette pop sucrée et colorée.
Après une heure de set, les couleurs s’assombrissent puis s’éteignent, la voix de Lizzy Plapinger n’est plus qu’un souvenir, lointain mais agréable. Agréable comme cette performance énergique et pleine de bonne humeur qui viendra contraster avec les événements tragiques survenus plus loin, dans une autre salle parisienne.
Setlist :
Reckless
Fantasy
No Guilt In Pleasure
Salty Sweet
Tripolar
Think Of You
How Does It Feel
Wrong Victory
Tunnels
Criminals
Dark Doo Wop
Pieces
Leave Me Alone
Painted
—–
Bones
Hurricane
