En cette fin/début de mois, Muse était de passage à Paris pour le “Drones World Tour”, avec une légendaire semaine de concerts à Bercy. Nous étions présents le 29 février.
C’est donc dans la toute nouvelle AccorHotels Arena que nous mettons les pieds. Accueil aux petits oignons avec hôte-sse-s aux grands sourires, petite galère pour trouver notre place dans cet immense labyrinthe, et nous voilà prêts à entamer la soirée. Au milieu de la fosse de l’immense salle trône une scène à 360°, toute en longueur. Le show s’annonce déjà dantesque.
Pour ouvrir le spectacle, c’est le groupe américain PHANTOGRAM qui entre sur ladite scène. Le duo, avec ses deux musiciens additionnels, s’accapare très vite le grand espace et n’hésite pas à bouger d’un côte à l’autre de la structure. Côté musique, c’est un mélange de rock et d’électro qui nous est proposé, le tout emmené par la très belle voix de la chanteuse, donnant un aspect aérien au tout. Dommage que l’acoustique légendairement mauvaise de Bercy nous empêche de vraiment profiter de la performance. Les lumières, en revanche, sont assez bien travaillées. Pas de quoi emballer le public outre mesure, mais la salle semble attentive et se prête finalement au jeu.
Un petit entracte, et une voix off se déclenche dans l’Arena : “Bienvenue sur le “Drones Tour”. Le spectacle que vous allez voir contient des projections vidéo à grande échelle […]”. La tension monte, comme lorsque l’on s’apprête à monder dans un grand huit. Et le voyage démarre immédiatement. Les lumières s’éteignent, et sur l’outro éponyme du dernier album “Drones“, ce sont de véritables drones, en forme de bulles, illuminées, qui descendent du plafond. MUSE entre alors en scène dans une ambiance de folie, enchaînant les deux singles explosifs “Psycho” et “Dead Inside”.
Les effets visuels sont si nombreux qu’il serait difficile de tous les décrire. Effets de lumières, projections sur toiles tendues, allées et venues de drones… Chaque morceau possède sa propre chorégraphie et de quoi nous en mettre plein la vue de bout en bout. L’utilisation d’une scène à 360° est vraiment justifiée et bien faite. Bellamy et Wolstenholme se déplacent un peu partout, allant flatter tour à tour différentes parties de l’assemblée, grâce aux différents micros placés de part et d’autre. Mention spéciale aux projections sur “The Handler”, donnant l’illusion que les musiciens sont contrôlés comme des pantins grâce à des fils accrochés aux mains d’un robot géant.
Côté setlist, la formation garde sur chaque date une base solide qui ne bouge pas, mais certains morceaux, plus ou moins surprenants, apparaissent sur une date ou sur l’autre. Nous sommes donc gratifiés, ce soir, de l’énergique “Plug In Baby”, de “Citizen Erased”, ou encore des plus récentes “Supremacy” et “Undisclosed Desires”, entre autres. La priorité est bien sûr globalement donnée au dernier disque, mais sur deux heures de concert, on a quand même le temps d’apprécier pas mal d’époques différentes. C’est finalement sur un grandiose “Knights Of Cydonia”, grand classique, que s’achève le set. On n’aurait pu imaginer meilleur choix.
Un spectacle tout a fait magistral, donc. Seul reproche que l’on pourrait formuler, le combo est si professionnel qu’on pourrait presque le trouver TROP professionnel. Chaque mouvement ou presque est calculé à l’avance, et les musiciens échangent finalement assez peu avec l’audience, hormis les classiques “merci beaucoup Paris” et compagnie. La conséquence est que l’ambiance explosive lancée au début du concert, qui pouvait potentiellement durer même sur les morceaux plus “calmes”, retombe à certains moments. Mais rien qui ne puisse gâcher le spectacle, rassurez-vous. On ne saurait que trop vous conseiller d’aller voir Muse en concert, ne serait-ce qu’une fois dans votre vie.
Setlist :
(Drones)
Psycho
Dead Inside
Plug In Baby
Supremacy
The 2nd Law: Isolated System
The Handler
Stockholm Syndrome
Supermassive Black Hole
Prelude
Starlight
Citizen Erased
Munich Jam
Madness
Undisclosed Desires
[JFK]
Reapers
Time Is Running Out
Uprising
The Globalist
(Drones)
—-
Mercy
Man With A Harmonica (Intro)
Knights Of Cydonia