Nightwish était de retour ce samedi 10 novembre à l’AccorHotels Arena de Paris pour fêter ses vingt ans de carrière avec le “Decades: World Tour”. Une longue carrière certes, mais force est de constater que les Finlandais sont toujours aussi passionnés.
Il est 19h20 lorsque l’AccorHotels Arena se plonge dans le noir. Ni la fosse, ni les gradins sont encore remplis. Au vu des cris enthousiastes, les rockeurs présents sont déjà prêts à tout donner. La lumière revient et BEAST IN BLACK, groupe heavy metal formé en 2015, arrive sur scène prêt à chauffer l’Arena. Le quintette n’hésite pas à se déplacer sur scène, à interagir avec le public. Le chanteur Yannis Papadopoulos impressionne par sa voix extrêmement puissante et précise, aussi bien dans les graves que dans les aigus. Cependant, le quintette a sorti, lors de ses quarante-cinq minutes de set, tous les clichés imaginables pour un show de ce style. Il est même parfois possible d’entendre des sonorités qui rappellent celles des années 80. Du déjà-vu donc mais cela n’enlève en rien le plaisir de voir la jeune formation sur scène. Pleine de talent, elle manque juste un peu de maturité : en voulant bien faire, les musiciens en font peut-être trop. Pourtant, nul doute qu’ils vont faire parler d’eux. La salle, qui est maintenant pleine à craquer ou presque, est conquise et bouillonne pour Nightwish. Le job est donc fait et bien fait !
Après un entracte de trente minutes, la lumière s’éteint à nouveau. L’excitation se fait tellement ressentir que le sol de l’Arena en tremble. La foule est déjà à fond. Alors qu’une multitude de portables sont sortis afin de pouvoir filmer l’entrée du groupe sur scène, une vidéo commence. Celle-ci annonce qu’un voyage dans le temps avec NIGHTWISH est prévu. Le décor est planté, la pression monte. Après un compte à rebours crié par les fans, le concert commence d’une façon des plus surprenantes. La salle, qui s’attendait sûrement à une entrée explosive, a le droit à tout le contraire : Troy Donockley arrive et joue “Swanheart”, un morceau joué en version instrumentale, calme et doux. Mais pas d’inquiétude, l’explosion musicale arrive juste après, accompagnée de flammes dont la chaleur se fait ressentir dans toute la salle. Une déflagration d’énergie qui va durer pendant les deux heures du show. Le spectacle est assuré. Nightwish a décidé, pour ses vingt ans de carrière, de sortir de sa zone de confort et d’emmener ses fans dans son histoire. Floor Jansen (chant) a donc une pression : celle d’être à la hauteur des anciennes chanteuses du sextette. Des morceaux rarement joués comme “Slaying The Dreamer” et “Devil & The Deep Dark Ocean” sont au programme de la soirée. Comme les fans pouvaient s’en douter, la frontwoman a relevé le pari aisément. Avec une voix impressionnante et maîtrisée du début jusqu’à la fin, elle n’hésite pas à monter très haut dans les aigus avec une voix toujours claire et précise.
Le point négatif ? Dans un décor plutôt simple, qui se constitue d’un peu de fumée et d’un écran pour transporter dans l’univers des chansons, Nightwish est plutôt statique. Certes ses membres se donnent complètement et n’hésitent pas à communiquer avec les fans, mais ne se déplacent que très peu sur scène, restant dans leur périmètre. Un show très cadré qui peut parfois manquer d’improvisation. Cela dit, ce n’est pas très étonnant. Un tel spectacle demande beaucoup de précision et de préparation pour qu’il soit réussi. Un encadrement qui n’empêche en rien à la puissance partagée durant le set. Les Finlandais n’hésitent pas à faire monter la pression et l’AccorHotels Arena est à leurs pieds. Tout le monde lève le poing, saute, crie et chante. Fait surprenant dans ce contexte, aucun mosh pit est à dénombrer. Entre flammes et feux d’artifice, le show se termine sur “Ghost Love Score” avec la même intensité qu’au début. Le public en redemande !
Les Finlandais ont séduit Paris en ne pouvant pas faire plus rock. Ils sont définitivement un groupe à voir en live si on aime le metal symphonique. Ce n’est pas étonnant qu’en présentant des shows à ce niveau, Nightwish ait toujours une place aussi importante sur la scène musicale après vingt ans de carrière. De longues années qui devraient continuer !
Setlist :
Dark Chest Of Wonders
Wish I Had An Angel
10th Man Down
Come Cover Me
Gethsemane
Élan
Sacrament Of Wilderness
Dead Boy’s Poem
Elvenjig
Elvenpath
I Want My Tears Back
Last Ride Of The Day
The Carpenter
The Kinslayer
Devil & the Deep Dark Ocean
Nemo
Slaying The Dreamer
The Greatest Show On Earth
Ghost Love Score