La diva punk allemande Nina Hagen, réputée pour ses prises de positions bien trempées dans les années 80, revient pour une mini-tournée de six dates suite à ses annulations en début d’année à cause d’une infection dentaire.
Ce soir, la première partie est assurée par les PUNGLE LIONS qui ont le challenge d’ouvrir devant les “vieux” fans de la célèbre berlinoise déjantée. La salle se remplie timidement mais sûrement, avant que le premier titre ne démarre sur un beat reggae inattendu. La formation propose un mélange reggae/ska/hip hop/punk mais s’axe sur le côté reggae/hip hop sur la quasi totalité des titres, avant de terminer avec un morceau plus rock davantage adapté pour l’occasion. Le combo aura une attitude pro jusqu’au bout de son set et le chanteur essayera à plusieurs reprises de faire participer le public qui se manifestera, à force d’insistance.
L’assemblée attend avec impatience NINA HAGEN, icône du mouvement punk, pendant qu’on lui installe un pupitre avec deux livres à ses cotés, un tabouret, une petite malle et une guitare électro-acoustique. Configuration tout à fait étonnante étant donné que peu de monde savait quel genre de show elle pouvait nous réserver du haut de ses soixante ans. Dès son apparition, on la reconnait immédiatement. Extravagante, entière, excessive et imprévisible. Physiquement, elle n’a presque pas changé, avec un maquillage et une tenue extravagante très colorée, on n’est pas déçu. Par contre, sa voix est différente. Légèrement éraillée, grave, beaucoup moins puissante qu’avant, mais son timbre si caractéristique est toujours là. Par contre, le registre musical est violemment remanié, plutôt orienté blues avec des écarts dans le rock ou le gospel, ce qui nous éloigne beaucoup de ce que l’on pouvait attendre. On assiste aussi à énormément de reprises, comme Bob Dylan, Woody Guthrie, The Doors ou même de Lenny Kravitz. L’audience est assez mitigée, certains apprécient et reconnaissent les compositions, tandis que d’autres restent dubitatifs et attendent les classiques peu nombreux de la Berlinoise.
Concert particulier : Nina s’adapte avec l’évolution de sa voix qui ne lui permet plus de chanter ses anciennes chansons. Elle s’est donc orientée vers le blues, lui permettant de véhiculer les mêmes messages d’une manière différente, avec d’autres émotions, ce qui est plutôt intelligent.