Après leur dernier passage en début d’année, au Divan Du Monde, les américains de Norma Jean reviennent dans notre capitale accompagnés de Darkest Hour, en co-headline, puis de nos petits parisiens de Branson Hollis et des suisses de Coilguns.
C’est en ce doux mois d’août, en pleine période de vacances, que Only Talent Productions décide de faire venir deux bonnes pointures du hardcore et du metal actuel, en tête d’affiche sur le bon vieux Batofar.
Il est donc 19h30 quand la première partie, Coilguns, entre en scène et débute les hostilités… et quelle entrée ! Fortement influencé par la scène postcore/mathcore à la Converge/Dillinger/Every Time I Die, le trio suisse balance la sauce sans tourner autour du pot. Mené par un chanteur/frontman aussi chevelu qu’un Omar Rodríguez-López (The Mars Volta) et aussi perché que le Roi Heenok, le bonhomme sait mettre l’ambiance mais sait aussi comment envoyer du bois. Sans oublier le guitariste qui sait y faire en matière de riffs virevoltants et déstructurés, tout en ayant la particularité de faire un son de basse sur sa guitare à neuf cordes. En bref, le trio réussi avec brio à imposer leur musique aussi lourde que déconstruite et on espère les revoir très bientôt.
Arrive ensuite, aux alentours de 20h10/20h15, les prometteurs Branson Hollis. On les avait vu il y a un moment sur cette même scène du Batofar, pour la première partie de Devil Sold His Soul et ils nous ont convaincu avec un set très propre et plutôt carré. Les choses ont évoluées depuis pour les jeunes parisiens : Un premier album (en préparation), enregistré à Atlanta (US) ainsi que l’arrivée de Florian aux claviers et une nouvelle première partie de choix avec Norma Jean. Et effectivement, l’évolution est bien là. Leur musique gagne en ambiance, en énergie et en prestance. L’alternance des chants est très bien exploitée, les musiciens se donnent à fond et bougent beaucoup plus qu’avant. On découvre leurs nouvelles compos tout en observant l’évolution de ce groupe… c’est vraiment plaisant à voir et à écouter. C’est en toute simplicité et spontanéité que le groupe captive le public et celui-ci, venu en nombre, leur rend la pareille sous de nombreux applaudissements. Objectif donc réussi pour Branson Hollis qui a encore conquis l’auditoire par leur énergie et leur talent. Bravo !
L’impatience gagne le public mais prend fin lorsque les lumières s’éteignent pour accueillir les pionniers du hardcore chaotique, j’ai nommé Norma Jean. Emmené par le charismatique Cory Brandan, le groupe propose un set plutôt complet et bien en jambes avec des morceaux de chaque album, histoire de faire plaisir à un public avide de musique bien bordélique et efficace. Les néophytes prennent leur pieds avec les titres du dernier album “Meridional” et se plaisent à découvrir les précédents essais plus mélodiques (“Robots 3 Humans 0”, “A Small Spark vs A Great Forest”). Mais Norma Jean, c’est avant tout un groupe qui part dans tous les sens et c’est ce que Cory et sa bande savent faire le mieux, surtout quand ils tapent dans les deux premiers opus comme “O’God, The Aftermath” (2005) et “Bless The Martyr And Kiss The Child” (2002) avec “Face:Face” ou encore “Memphis Will Be Laide To Waste” en guise de final bien chaotique qui met tout le monde sur les rotules. Malgré un petit set de 35/40 minutes, le combo de Douglasville était bel et bien présent pour mettre un gros coup de chaleur dans l’antre du Batofar.
Le soleil se couche gentiment quand Darkest Hour investit la scène. Un peu moins connus que leurs compères de Norma Jean, les chevelus de Columbia ont pourtant une poignée de dates en France à leur actif et, donc, quelques fans en poche. Et aussi étonnant soit-il, le public se réveille avec une violence plutôt inattendue, les pogos sont très nombreux, les nuques se brisent à chaque coups de caisse claire et les circles pit s’activent dès que l’occasion se présente. Coté scène, rien de bien surprenant : Le groupe est rodé, les musiciens aussi chevelus que tatoués headbangent à volonté tandis que le chanteur s’impose progressivement dans le set tout en motivant le public. Coté musique, on est clairement dans un style metal bien heavy orienté death mélodique à la scandinave. Leur dernier album, “The Human Violence”, est bien mis en avant avec les singles “Love As A Weapon” ou encore “Savor To Kill”. Mais Darkest Hour ne renie pas les quelques morceaux plus anciens et plus metalcore comme “Demons”, “With A Thousand Words To Say But One” et l’imparable “The Sadness Nation”. Après une standing ovation, le public en redemande avec beaucoup de ferveur et font revenir les tatoués de Washington D.C pour un ultime rappel : “Doomsayer (The Beginning of End”).
Que dire, à part que ce fût une trés bonne soirée qui comble les quelques curieux et grands fans de ces groupes. On notera la découverte de Coilguns, qui promet de belles choses; Branson Hollis et leurs nouvelles compositions plutôt attrayantes dans un live bien foutu; le set efficace et très bon de Norma Jean et enfin, la prestation solide de Darkest Hour. Merci Only Talent, on en redemande des soirées comme ça !