Reports

OF MONSTERS AND MEN @ Le Trianon (17/06/15)

Portés par le succès de leur premier disque “My Head Is An Animal” (2012), les Of Monsters And Men étaient depuis l’année dernière bien silencieux quant à l’avenir du groupe, autant au niveau des réseaux sociaux qu’au niveau des concerts. Et pour cause, la formation originaire de Keflavik était en pleine préparation de “Beneath The Skin”, la petite nouveauté sortie le 9 juin, permettant à la troupe de se relancer dans une tournée mondiale. Ainsi, la France a eu la chance d’accueillir l’un des premiers concerts de la ballade européenne, dans un Trianon familier puisqu’ils l’ont déjà foulé en mars 2013. Retour sur une soirée où les humains ont cohabité sans soucis avec les monstres.

En ouverture de ce Trianon complet, partons à la découverte d’HIGHASAKITE. Formation originaire de Norvège et dirigée en partie par la chanteuse Ingrid Helene, l’ambiance démarre sur les chapeaux de roue avec une indie pop planante. Un genre très appréciable et magnifiquement interprété par les cinq membres sur scène. L’atmosphère se voit dressée par quelques ampoules et lampes qui clignotent au rythme de la musique et la douceur raffinée de la voix de la vocaliste envoûte assez habilement les coeurs dans la salle. En clair, un beau moment passé des deux côtés de la fosse, entre les applaudissements sincères et les sourires de joie. RockUrLife espère très honnêtement avoir la chance de revoir les cinq comparses une nouvelle fois cette année, dans un lieu apte à les recevoir.

 

 

Après un léger déménagement digne d’une publicité pour le fameux magasin de meubles suédois (car oui, cela en faisait des lampes à ranger après le set des Norvégiens), il est enfin temps de laisser place à l’attraction phare de la soirée et d’apporter un peu de culture islandaise dans nos vies de citoyen lambda. Mais ce soir, point de Björk ou de Sigur Ros : c’est bien le rôle d’OF MONSTERS AND MEN de nous divertir et de nous cultiver, tout en nous offrant le plus beau spectacle possible. Une tâche pouvant apporter des boutons à de nombreux combos de la sphère actuelle, mais pas à la bande de Nanna Bryndís Hilmarsdóttir & Ragnar Þórhallsson, bien au contraire ! D’autant plus que les amis nous ont réservé quelques surprises, allant bien au delà du quintette habituel. Et lorsque la montre affiche 20h45, la lumière finit par tomber une dernière fois avant d’ouvrir la voie aux musiciens. A peine installés, les instrumentistes débutent avec le duo “Thousand Eyes” / “Human”, extraits du nouvel album “Beneath The Skin“. Une indie pop légère, amenée par quelques instruments électriques, mais surtout par une équipe composée d’une dizaine de musiciens. Un orchestre symphonique transcendant et pourtant si logique qui apportent quelque chose de nouveau et de collaboratif, l’audience pouvant elle-aussi être assimilée comme membre. Après ces deux nouveautés en amuses bouche, place au plat de résistance. Au programme : d’autres innovations telles que “Empire”, “I Of The Storm” ou encore “Crystals” mais surtout des classiques qui font l’unanimité des claquements de mains, à l’instar de “King And Lionheart”, “Mountain Sound” ou “Lakehouse”. Cette dernière est, d’ailleurs, le titre que le groupe préfère jouer en live, selon les dires du chanteur dans un anglais impeccable. Toutes les chansons interprétées ont la chance de bénéficier de l’aide de cuivres et de percussions pour, au final, pleinement fonctionner en concert et une véritable mise en scène se dégage tout au long du set, entre illuminations du backdrop “OMAM” et un jeu de lumières valorisant. En revanche, malgré toutes les bonnes tentatives de la bande à conquérir le coeur de l’audience avec ses récentes pépites, l’apogée du spectacle restera l’enchaînement “Little Talks” / “Six Weeks”, avant le timide rappel mettant en avant le tube “Silhouettes”, composé pour la bande-son du second volet de “Hunger Games”.

 

 

Avoir la chance de voir une formation en début de tournée a ses avantages et ses inconvénients. Cela permet tout d’abord de profiter de musiciens en pleine forme et de ne pas être spoilé du contenu du concert sur la Toile. Mais du côté des musiciens, cela signifie un set qui a besoin de se rôder, surtout lorsque de nouvelles mélodies sont ajoutées à la performance. Pour résumer, les Islandais de OMAM nous ont prouvé que de la bonne volonté était présente dans leur jeu, malgré quelques coquilles bien loin d’être nombreuses. La magie des morceaux folk se marient habilement avec l’indie pop des pistes de “Beneath The Skin” et le changement se digère positivement. Laissons donc juste le temps aux amis de façonner ce qui sera plus tard un show digne de ce nom et au public le temps de mieux connaitre ce second album riche en savoir et en saveurs.

Setlist :

Thousand Eyes
Human
King And Lionheart
Slow And Steady
Empire
Hunger
Wolves Without Teeth
Mountain Sound
I Of The Storm
Black Water
Crystals
Lakehouse
Little Talks
Six Weeks
—-
Dirty Paws
Silhouettes
We Sink