L’Olympia prend une allure islandaise avec Of Monsters And Men et en première partie le chanteur Asgeir Trausti. Tout deux venus de cette île nordique, le style est différent, folk pour la tête d’affiche, électro et acoustique pour le trio d’ouverture. Bienvenue dans un autre monde fait de charmants Monstres et d’Hommes.
La quintette inde/folk islandais affiche complet pour cette unique date parisienne. Deux synthés et trois guitares sur scène, c’est un artiste peu connu du public français qui ouvre cette soirée à l’Olympia, ASGEIR TRAUSTI. Une entrée sur scène aux sonorités électro sur fond mélancolique, “Higher” et “Going Home” ou “Heimförin”, version originale de ce second titre, s’affichent dans ce registre. Accompagné de deux autres musiciens, le chanteur islandais se présente timidement au public, il explique alors être reconnaissant d’avoir accompagné Of Monsters And Men durant leur tournée. Changement de registre, Asgeir Trausti présente alors deux morceaux s’apparentant plus à des ballades folk, “Summer Guest (Sumargestur)” et “On That Day” montre un artiste dont la voix et le charisme se rapproche de Jeff Buckley version islandaise. Mélangeant le registre électro et folk, le public s’est rapproché de la scène, cette fois-ci piano et synthé se rencontrent avec “Lupin Intrigue (Hljomskalinn)” toujours sur ce fond mélancolique. En revanche, “King And Cross (Leyndarmal)”, dernier titre du chanteur islandais s’affiche plutôt dans un registre pop électro 90’s plus enjouée et rythmée par la guitare électrique sur les couplets et par le synthé sur le refrain. Originellement chantés en islandais, Asgeir Trausti aura présenté ce soir-là des textes entièrement dans la langue de Shakespeare.
Un grand drap blanc est alors levé du bas de la scène vers le plafond avant que tout ne soit installé pour l’arrivée d’OF MONSTERS AND MEN. Vingt-cinq minutes d’attente durant lesquelles, le public ne voit que des ombres s’agiter et faisant des essais lumières. Lorsque ces dernières s’éteignent, c’est sur un fond de chanson traditionnelle islandaise que l’on voit les silhouettes du groupe entrer sur scène. Le début de “Dirty Paws” sera joué derrière le drap, les ombres toujours visibles, celui-ci ne sera lâché que quelques secondes après laissant apparaître la quintette sur scène accompagnée de Ragnhildur Gunnarsdottir, pianiste, accordéoniste et trompettiste, et Steingrimur Karl Teague, pianiste. Des ballons translucides accrochés, quelques cordons qui descendent du plafond, un décor de scène qui a son petit effet nuit celtique. Clin d’oeil à leur patrie, un drapeau islandais a été accroché sur le devant de la batterie. Sur l’avant de la scène les deux chanteurs charismatiques d’Of Monsters And Men, elle, Nanna Bryndis Hilmarsdottir, lui, Ragnar Porhallsson, animent l’audience dès leur apparition en enchaînant les titres pop folk. Une ambiance qui ne désemplit pas avec les “la la la” puis “hey hey” de “From Finner” ou lorsque le batteur Arnar Rosenkranz Hilmarsson se lève et aidé du chanteur, fait taper la salle des mains en ryhtme pour “Slow And Steady”. Après une brève présentation de la part de la chanteuse, “Hi Paris! We are Of Monsters And Men”, c’est Ragnar Porhallsson qui annonce “Mountain Sound”, dernier single de la formation très énergique, que le public a déjà bien en tête, rythmé tout du long par des “Hey!”. Le combo islandais alterne entre morceaux punchy inde folk rock et ballades folk avec “Your Bones” et “Love Love Love” où sur ce dernier Nanna Bryndis Hilmarsdottir chante seule présentant auparavant le morceau : “the next song is about love and it’s called in French “Amour, Amour, Amour””. Retour à la rythmique endiablée qui plus est aux percussions avec “King And Lionheart” puis “Beneath My Bed”, titre qui n’a pas encore été enregistré en studio et qui parle de de l’ancien voisin de Ragnar Porhallsson, qu’il voyait comme une grenouille, petite allusion aux français. “Lakehouse”, sans doute point culminant de la soirée et qui la résume assez bien, bercée elle aussi par un refrain entêtant, c’est sur des “la la la” en chœur qu’une pluie de confettis est propulsée par deux canons posés aux extrémités de la scène. Tant attendu, “Little Talks”, sans nul doute la chanson la plus connue d’Of Monsters And Men retentit et est reprise par toute l’audience avec “don’t listen to a word I say, hey!”. “Six Week” achève ce premier set avant le rappel, le morceau est rythmé par une foule hystérique qui tape dans ses mains mais aussi avec les deux musiciennes, Nana Bryndis Hilmarsdottir et Ragnhildur Gunnarsdottir, qui se mettent à tourner autour d’une caisse sur laquelle elles tapent ensemble de plus en plus frénétiquement.
Un aller-retour dans les coulisses et Of Monsters And Men revient sous les applaudissements de l’Olympia avec une reprise du groupe Yeah Yeah Yeahs, “Skeletons” et termine cette soirée en beauté avec “Yellow Lights”. D’abord très posées ressemblant à une berceuse, les percussions deviennent alors de plus en plus rapide, la chanteuse Nana Bryndis Hilmarsdottir danse sur scène tout en allant voir le public de chaque côté, les incitant à chanter avec eux “la la la la”. Descendue de la scène, elle continue de danser tout en entrainant l’audience derrière les barrières avant de remonter sur scène pour taper frénétiquement sur une caisse face au batteur.
Une représentation surprenante made in Iceland qui se conclut sur un salut du groupe réunit au centre de la scène. Le guitariste Brynjar Leifsson prend une photo du public français avec de rejoindre les autres en coulisses. Les lumières se rallument. Monstrueux en toute simplicité, ce soir, l’Olympia a rêvé devant Of Monsters And Men.
Setlist :
Dirty Paws
From Finner
Slow And Steady
Mountain Sound
Your Bones
Love Love Love
King And Lionheart
Beneath My Bed
Lakehouse
Little Talks
Six Weeks
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Skeletons
Yellow Light
Crédit photos : Virginie Schmidt