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ONE OK ROCK @ Olympia (21/12/15)

Lundi dernier, l’Olympia affichait sold out pour un concert très largement attendu, tant pour les fans de rock américain que pour ceux de pop rock japonais. Un choc des cultures ? Pas vraiment.

Malgré une entrée plutôt sombre à cause d’un problème technique, qui maintiendra WE CAME AS ROMANS dans l’obscurité durant la moitié d’une chanson, les garçons ne se dégonflent pas, bien déterminés à mettre le feu. Kyle Pavone n’attend pas de se faire prier pour s’élancer dans le public, et debout sur leurs mains, entonne des airs repris chaleureusement en choeur par les fans. Le public est incandescent, et l’ambiance toujours plus explosive à chaque nouvelle chanson. Sur la très populaire “The World I Used To Know”, Taka et Toru de One Ok Rock les rejoignent sur scène, puis c’est au tour de Tomoya et Ryota quelques minutes plus tard. La formation se fond en remerciements, avant d’ajouter “ces gars sont devenus nos meilleurs amis, dans le monde entier, merci infiniment de partager cette scène avec nous”. La communion sera parachevée sur “Pray For Me”, lors de laquelle l’assemblée criera les “pray for me”, en réponse aux “who will?”. La prestation s’achèvera magnifiquement sur “Hope”. Le sextette est, ce soir, venu apporter la lumière à son audience, un espoir qui lui permet de communier avec les autres, et de prier pour des lendemains meilleurs, emplis de musique positive.

 

 

Les lumières s’éteignent de nouveau pour ONE OK ROCK. Les premières notes de “Take Me To The Top” plongent l’Olympia dans une hystérie totale, et l’on devine que la température n’est pas prête de retomber. La soirée est placée sous le signe du partage, ainsi, la formation rendra la pareille à We Came As Romans en lui faisant intervenir à ses côtés pour “Stuck In The Middle”, et Andrew Glass reprendra même la basse de Ryota le temps du morceau. Mais le don n’est pas unilatéral, et lors de “Clock Strikes”, les poings levées dans la salle sont remplacées par des mains formant des coeurs, tandis que chacun reprend les paroles, et fait résonner les vocalises du refrain jusqu’au moindre recoin de l’Olympia.

L’émotion est à son comble, et lorsque les Japonais jouent “Last Dance”, l’on comprend toute l’ampleur que peuvent prendre leurs compositions en live. Les morceaux prennent vie, saisissent, possèdent, comme s’ils animaient les fans de l’intérieur. Le duel guitare-basse ne sera qu’un exemple de plus de la magie que les musiciens peuvent offrir, et du temps qu’ils figent. Taka profite d’un répit acoustique pour s’exprimer : “Nous sommes ici aujourd’hui car nous croyons à la musique, et que nous ne voulons pas laisser tomber. On vous aime sérieusement, les gars”.

C’est à ce moment que l’on comprend que la chanson suivante, “Heartache” est chantée en hommage aux récents événements. Les mains se baissent, fouillent dans les poches et les sacs, et des coeurs en origami parsèment la foule. La complicité entre le groupe et ses fans est toujours plus forte, et sur “The Beginning”, pris par l’émotion forte de l’auditoire, le petit chanteur s’élance à son tour dans la foule comme pour montrer qu’il n’y a plus de barrières existantes. “Mighty Long Fall” sera un autre exemple de la force du quatuor pour embraser l’Olympia, car malgré les échecs essuyés par le frontman lors de ses tentatives de wall of death afin de métaphoriquement parfaire l’osmose, l’audience est en effervescence totale.

 

 

 

Seul le rappel fera un peu retomber la fièvre, pour davantage faire monter l’émotion : arborant un drapeau tricolore sur lequel est écrit “One Ok Rock pray for Paris”, Taka introduit “Be The Light”, piste en hommage aux victimes de Fukushima mais aujourd’hui transférée à celles des attentats, par les mots suivants : “Nous devons rester forts, garder espoir, et maintenir la paix dans Paris !”. Les larmes coulent sur de nombreux visages alors que le morceau est joué. L’émotion est palpable. OOR joue “The Way Back”, avant d’ajouter “bon allez, on vous offre une dernière chanson !”, la très attendue “No Scared”, alors que des ballons géants tombent de partout. Littéralement, une véritable bouffée d’oxygène.

 

 

Finalement, ce soir aura été une ultime preuve que la musique n’a pas de frontière mais est davantage une grande famille, unie tant dans les difficultés que dans la joie. Ces deux groupes ont apporté de la lumière, nous ont incité à nous-mêmes être la lumière, mais surtout à ne pas oublier de partager, et de s’amuser pour repousser les ténèbres et l’obscurité. Car tout ce qui compte, c’est de garder espoir.

Setlist :

35xxxv (Intro)
Take Me To The Top
Memories
Deeper Deeper
Stuck In The Middle
Clock Strikes
Last Dance
Instrumental with Toru, Ryo and Tomo
Cry Out
Heartache
Decision
Suddenly
The Beginning
Mighty Long Fall
—-
Be The Light
The Way Back
No Scared