Presque un an après la sortie de leur dernier album “Native”, qui a su réévaluer le statut du groupe, OneRepublic vient retourner Paris par le biais de trois concerts au Trianon, déjà déclarés “complet” depuis pas mal de mois.
Il est 16 heures et l’on peut déjà apercevoir pas mal de fans devant la salle. Il est vrai que les passages de OneRepublic dans la capitale sont assez rares et qu’il faut savoir sauter sur l’occasion avant qu’il ne soit trop tard. Ouverture de la salle aux alentours de 19h sous des cris de fans ne voulant pas se faire dépasser, les balcons sont pris d’assaut. Permettant une belle vue en plongée sur la piste et son prolongement, c’est assez étonnant de se retrouver avec une fosse sous-évaluée et des étages surexploités. Tandis que la majorité prend son temps pour s’installer, JAMES WALSH débarque sobrement sur scène. Première partie acoustique présentée en avant d’une bâche géante cachant l’arrière réservée au headline, il n’y a que lui, sa guitare et son talon de chaussure en guise de grosse caisse pour préparer l’audience au passage de la tête d’affiche. Et pour répondre à la tâche qui incombe au chanteur de Starsailor, quoi de mieux que de faire quelques reprises de titres incontournables comme “Kids” de MGMT, “Here Comes The Sun” des Beatles ou même “Four To The Floor” de son groupe originel, le tout parsemé de compositions personnelles et d’une voix proche de celle de Brian Molko. Conquis, le public applaudit à chaque fin de morceau et rend la performance de l’artiste émouvante.
20h30, le grand spectacle commence et ce, d’une façon originale qui fait monter l’impatience chez l’audience. En effet, sous la surprise générale, les deux premiers titres “Don’t Look Down” et “Light It Up” sont réalisés par ONEREPUBLIC derrière une bâche géante, les ombres des musiciens étant visibles grâce à un gigantesque spot. Comme une sorte de jeu d’ombres chinoises, Ryan Tedder (chant) s’amuse à bouger un peu partout avant la lever de rideau signifiant le véritable début du spectacle, lever qui ouvre sur une belle scène amovible. Très colorée avec des stroboscopes et des lumières plus ou moins puissantes, le côté radiofriendly populaire des américains se personnifie par cet ensemble qui correspond parfaitement à l’image de marque qu’ils défendent depuis leur début. Sans intermittence, les singles s’enchainent vite, entre un “All The Right Moves” enchanteur et un “Stop And Stare” où la voix du chanteur ne nasille pas d’un poil et sans qu’une partie des artistes ne se déconcentre. Brent Kutzle (basse/cello) et Zach Filkins, en avant, accordent malgré tout quelques sourires en réaction des actes des fans avec des drapeaux et des messages mais sans communiquer réellement. Avant tout présent pour défendre “Native“, la soirée aura principalement un goût de nouveauté, avec de nombreuses prestations héritières de ce dernier effort. En furie face à cette explosion de sens créée par ce vision relativement complète et piqués par la curiosité, les fans se laissent totalement border par ces morceaux taillés pour le live, comme le montre “What You Wanted” et ses “ouh ouh” post refrain qui sont repris en chœurs ou le “I wanna die with you” de “Something I Need”. Cependant, on remarque très vite aussi l’effort du combo à ne pas oublier les fans de la première heure. Une interprétation plutôt intimiste de “Apologize” légèrement modifié à “We Found Love” de Rihanna, pour la beauté du geste, vient vite écarter les mauvaises langues. Comme entracte à ce spectacle, un court set acoustique est proposé, permettant la présentation des membres en parallèle aux prestations de “Preacher” et “Come Home”. En opposition au côté statique de la formation, Ryan Tedder, lui, jouit de sa mobilité avec des allers/retours sur scène vers le public, pour le plaisir des premiers rangs avec qui il communique sans arrêt. Reprise des hostilités pop éléctriques avec “Counting Stars” sur lequel un projet fan est réalisé à l’aide de bracelets lumineux représentant les étoiles qui, aux yeux des membres et de la salle, a donné une belle perspective et un effet réussi. “Good Life” et son sample de M83, “Marching On” et “I Lived” alimentent au fur et à mesure le set, liant de plus en plus le groupe avec la salle qui, à priori, en demande toujours plus… Et ce ne sont pas les musiciens qui vont se dégonfler et fuir cette demande ! Bien plus en forme lors de leur retour sur scène, le rappel est magnifié par l’apparition de James Walsh pour une reprise de Starsailor, “Good Soul”, en bonne et due forme et en cohésion avec l’atmosphère générale, avant de clore le concert par “If I Lose Myself” aux penchants techno, permettant aux américains de tambouriner en rythme et de partir sous une apothéose de confettis.
Il n’y a pas à dire, OneRepublic est scéniquement un groupe impressionnant et communique une certaine vague positive. Bien que non communicatif en soi, les membres affirment quand même leur présence et démontrent une stature musicale à toute épreuve. Il est peut être dommage que le groupe est mis autant en avant son dernier album “Native”, effaçant d’une façon ou d’une autre les anciens titres qui ont fait leur renommée actuelle, mais cette nouvelle image correspond parfaitement à l’idée que l’on a d’eux. A consommer sans modération.
Setlist :
Don’t Look Down
Light It Up
Secrets
All The Right Moves
What You Wanted
Stop And Stare
Something I Need
Apologize / We Found Love
Preacher
Come Home
Counting Stars
Can’t Stop
Au Revoir
Marchin On
Good Life
I Lived
—-
Feel Again
Good Souls
Life In Color
If I Lose Myself