Venu promouvoir son dernier effort “Native“, le quintette pop rock était de passage, dans la capitale, en ce samedi 20 avril au Trianon, lequel affichait complet pour l’occasion. Environ trois ans que les fans français n’avaient pas eu l’opportunité de voir la bande de Ryan Tedder se produire, il aurait été dommage de manquer ça !
Le jeune britannique JOSH KUMRA se charge d’ouvrir la soirée, dès 19h30. Seul avec sa guitare acoustique, sous la lumière des spots orangés, on aurait presque l’impression d’assister à un concert intimiste dans les profondeurs d’un petit pub londonien. En fait, le garçon nous explique qu’il est normalement accompagné de plusieurs musiciens, restés en rade avec leur van, qui les a lâchés en route depuis la Belgique. Tenant à honorer le dernier concert de la tournée européenne de OneRepublic, le chanteur s’est donc débrouillé pour faire le chemin restant, quitte à jouer en solo. Et en plus, nous dit-il, c’est son anniversaire. Il n’en faudra pas plus pour attirer l’admiration de nombre de demoiselles dans la salle, tandis que le jeune homme offrira à l’audience cinq compositions pop folk à la fois simples et mélodieuses tirées de son premier album “Good Things Come To Those Who Don’t Wait”, s’aidant pour le rythme d’un cajon, avant que celui-ci ne casse. Décidément. Mais peu importe, car le public lui apporte toute son attention et participe de bon cœur en frappant dans les mains quand nécessaire, ce qui ne fait que renforcer l’ambiance sympathique de la prestation. Doté d’un joli brin de voix, légèrement éraillée, le charismatique jeune artiste, à la présence scénique aussi timide que touchante, remporte un vif succès auprès d’une assemblée essentiellement féminine. On retiendra notamment sa reprise acoustique très personnelle du “Kids” de MGMT. Après avoir annoncé les têtes d’affiche, Josh Kumra nous quitte à 20h exactement.
Le temps de procéder à quelques installations et réglages, et le quintette pop rock à succès, accompagné sur scène par Brian Willett au synthé/piano, fait son entrée une demi-heure plus tard sur le titre “Don’t Look Down”. Acclamée par la foule, la bande enchaîne sans tarder sur “Light It Up”, de multiples spots s’éclairant alors au diapason. S’il ne s’agit pas d’un des morceaux les plus forts de “Native”, et donc peut-être pas le plus adapté en ce début de concert, ONEREPUBLIC corrige néanmoins rapidement le tir en envoyant ensuite le très populaire “Secrets”, qui reçoit un accueil plus qu’enthousiaste, une bonne partie du public des balcons s’étant levé pour se trémousser et chanter en choeur. C’est aussi la première occasion ce soir de voir Brent Kutzle troquer sa basse contre le violoncelle et Zach Filkins sa guitare contre le violon. Il faut dire que la polyvalence des membres du groupe a de quoi impressionner, chacun d’entre eux maitrisant plusieurs instruments, à commencer par son leader, assurant aussi bien à la guitare qu’au piano en fonction des morceaux. On va justement pouvoir s’en apercevoir dès le prochain, l’entêtant “All The Right Moves”, pendant lequel Ryan cesse momentanément d’arpenter la scène pour aller jouer sur un piano lumineux. A part quelques petits glissements lorsqu’il s’agite un peu trop, celui-ci livre par ailleurs une très bonne performance vocale, atteignant les notes les plus hautes avec une facilité déconcertante, comme sur “What You Wanted”. Le show est rythmé par divers petits événements, comme le solo de guitare manouche assuré par Zach Filkins en interlude précédant le très énergique “Counting Stars”, où la projection d’un extrait du film “E.T. L’Extraterrestre” sur le grand écran de fond de scène avant l’incontournable “Apologize”. Bien qu’on n’en saisisse pas forcément le sens, le spectacle est bien là, et c’est finalement ce qui compte le plus. “Apologize” est quant à lui bien évidemment l’un des grands moments du concert, LE morceau attendu par les fans, déclenchant tous les appareils photo et téléphones. Le combo fait bonnement les choses avec Ryan, d’abord seul au piano au centre de la scène, ensuite rejoint par les autres instruments pour finalement faire évoluer le morceau en un surprenant mashup avec le “We Found Love” de Rihanna. Il se trouve que la formation est en fait une grande adepte de ce type de mélange, ce qu’elle nous démontrera dans tout le reste du show, et en particulier vers la fin avec un mix audacieux de “Seven Nation Army” (The White Stripes), “Rolling In The Deep” (Adele), “Roxanne” (The Police) et “Sexy Back” (Justin Timberlake). En attendant, les garçons calment un peu le jeu avec une session acoustique incluant “Come Home” et le très beau “Preacher”, ce qui amène le frontman à nous parler de sa découverte de la musique à travers les chants gospel, et ainsi à se lancer dans une reprise de “I Got A Woman” de Ray Charles, qu’il combinera avec le “Gold Digger” de Kanye West. Puis le leader entame à la guitare acoustique “Good Life”, ensuite rejoint par les autres pour une version full band du morceau, sur lequel viennent aussi se poser les nappes de synthé bien reconnaissables du “Midnight City” des frenchies de M83. Parmi les morceaux du nouvel album, on compte encore “Can’t Stop” et “Life In Color”, mais c’est sur l’ancien “Marchin’ On” que le leader se fait le plaisir d’une petite descente dans le public et conclut avec ses acolytes le show. Mais avec le triomphe que réserve la foule à la formation, celle-ci ne peut se permettre d’en rester là, et nous fait donc le plaisir de revenir pour un rappel comprenant les nouveaux et déjà bien connus des fans “Feel Again” et “If I Lose Myself”. Tout ceci prend fin de la meilleure des façons, avec remerciements chaleureux, applaudissements et déluge de cotillons au programme, vers 22h10.
Une très jolie performance pour les américains de OneRepublic, qui, d’après les dires de Ryan Tedder, étaient au moins aussi ravis de revenir à Paris que les fans de les y recevoir. De quoi espérer un prochain retour plus rapide cette fois ? L’avenir nous le dira.
Setlist :
Don’t Look Down
Light It Up
Secrets
All The Right Moves
What You Wanted
Stop And Stare
Counting Stars
Apologize/ We Found Love
Come Home / Preacher
I Got A Woman / Gold Digger
Good Life
Can’t Stop
Life In Color
Marchin’ On
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Feel Again
Seven Nation Army/ Rolling In The Deep/Roxanne/Sexy Back
If I Lose Myself
Crédit photos : Nicko Guihal