C’est à bord de La Machine Du Moulin Rouge que nous sommes priés d’embarquer pour un voyage mouvementé en terres germaniques. À bord, nous avons rendez vous avec Oomph! en wagon de tête, accompagné de ses compatriotes Heldmaschine pour une grosse soirée qui rock dein Leben*!
L’idée de voir se produire un ancien tribute band de Rammstein pourrait de prime abord paraître cliché mais ce sont bel et bien leurs propres compositions que les membres de HELDMASCHINE sont venus défendre. Dès leur entrée en scène, premier constat : leur goût commun pour la mise en scène et le GROS son avec leurs maîtres à penser. Affublés au départ de masques à gaz customisés, les comparses se décoiffent rapidement pour donner ce que l’on pourra qualifier de “concert test pour revenir en tête d’affiche le plus vite possible” (Oui tout ça).
C’est simple : rarement une salle comble n’aura autant vibré à ce point au son d’une première partie. L’efficacité et le panache du quintette forcent l’admiration et nous voilà sautant de bon coeur à la moindre rythmique assénée, embarqués par la générosité de ses artisans. Le chanteur se fendra même d’un slam dans la foule qui répond bien volontiers à l’invitation de revoir Heldmaschine à Paris en headliner. Et ce n’est pas ce sympathique fan gentiment hystérique qui boudera cette requête !
Cet amuse bouche aux allures de bon gros gâteau nous à mis en appétit. L’heure du repas a sonné et ce sont les très attendus membres de OOMPH! qui régalent! Forts de leur treizième album “Ritual”, Dero Goi et sa bande viennent prouver qu’avec une quasi trentaine d’années de carrière au compteur, ils ne sont pas venus faire de la figuration et que les patrons du Neue Deutsche Härte (traduire par le style dance metal) comptent bien le rester !
Leur arrivée, chacun leur tour sous les acclamations nourries des nombreux fans présents, se fait sur une intro assez calme pour mieux libérer la bête sur le très martial “TRRR-FCKN-HTLR” trouvant directement sa place dans une setlist qui puisera ce soir dans toutes les périodes de leur riche discographie.
L’enchaînement avec le méga-tubesque “Labyrinth” donne le ton qui s’appliquera tout le reste de la soirée, à savoir sauter, danser et chanter en yaourt à tue tête.
Si la première partie du set fait la part belle aux années 2000, les Teutons n’en oublient pas pour autant leurs fans de la première heure en gratifiant ces derniers de titres issus du premier album éponyme (ce que la plupart des “anciens” groupes oublient souvent de faire).
Délaissant à ce moment leurs guitares, Andreas Crap et Robert Flux se retrouvent derrière leurs claviers pour une démonstration de leur savoir faire indus aux savoureuses notes new wave qui perdra néanmoins les plus jeunes de l’assemblée niveau enthousiasme.
Relancés immédiatement par d’excellents nouveaux morceaux et des hymnes tels que “Gott Ist Ein Popstar” ou la reprise superbement réappropriée de Bronski Beat “Kleinstadtboy”, l’intensité ne redescend alors jamais pour laisser place au contraire à une certaine euphorie et de beaux échanges entre la salle et le groupe manifestement heureux d’être là (Dero recevra même un petit cadeau de bienvenue en lingerie). Ce dernier, généreux jusqu’au bout, se paiera le plaisir d’un slam avant un rappel ultra efficace sur “Mein Schatz” et son interprétation de Gollum et “Als Wär’s Das Letzte Mal” tout en mélancolie.
Constat sans appel : beaucoup d’étoiles dans les yeux pour une soirée “fantastisch” !
*RockUrLife