Les Américains se font plutôt rares sur le territoire français et le trio que présente l’affiche, alléchant. Difficile de manquer une soirée thrash de cette envergure.
Les festivités débutent tôt du côté du Trabendo mais le public est déjà assez nombreux pour accueillir comme il se doit FLOTSAM & JETSAM. Profitant du retrait de Meshiaak, les Américains ont l’occasion de proposer un solide set. Paru en janvier dernier, leur nouvel album “The End Of Chaos” se dévoile au travers de trois titres. “Prisoner Of Time” lance justement les hostilités, “Demolition Man” et surtout “Recover” amorce la fin.
Le reste du set pioche dans divers albums tels que “Suffer The Masses” issu de “When The Storm Comes Down” (1990) ou “No Place For Disgrace” (1988) et le titre éponyme en guise de final. Eric “A.K.” Knutson est plutôt en voix et ses comparses également. Malgré un son inégal d’un bout à l’autre de la prestation, l’accueil compense ces petits soucis.
Place ensuite à DESTRUCTION. Sans nouveauté depuis 2016, le trio travaille actuellement sur son quinzième album. Trio ? Plus maintenant ! Révélé il y a quelques mois, la formation frontée par le colosse Schmier accueille, en effet, dans ses rangs un second guitariste. Ce n’est pas la première fois d’ailleurs que le groupe évolue à deux guitares, mais le dernier quatuor de Destruction date de la fin des années 90.
Fraîchement recruté, Randy Black (batterie) et Damir Eskic (guitare) ont donc pour mission d’insuffler un vent de fraîcheur au sein du groupe. Et cette mission est amplement remplie. Damir apporte un réel plus et une énergie certaine aux côtés de Mike Sifringer. Schmier ne semble lui pas au top de sa forme. Vocalement, le géant laisse à désirer malgré l’appui et l’activité de l’audience. Mention spéciale à “The Butcher Strikes Back”, “Thrash Till Death” et “Bestial Invasion”.
Trois ans après son dernier passage dans la capitale, OVERKILL est de retour au Trabendo ! Quoi de neuf ? Deux nouveaux albums dont “The Wings Of War” sorti en février dernier, et un nouveau batteur en la personne de Jason Bittner. “Last Man Standing” et “Electric Rattlesnake” démarrent forts mais “Hello From the Gutter” replongent l’auditoire vers la fin des années 90 avec groove. Difficile de faire mieux pour une entrée en matière !
Toujours aussi charismatique, Bobby “Blitz” Ellsworth fait des émules. Le bougre est en forme, tout comme l’énervé D. D. Verni qui maltraite sa quatre cordes. Les tauliers sont au rendez-vous. Côté dynamique, les Américains n’y vont pas par quatre chemins. Ça envoie sans arrêt. Même si certains morceaux sont davantage mid-tempo comme “Bastard Nation”, difficile de décrocher. Et c’est bien là le paradoxe de cette prestation. Autant il est appréciable de s’en prendre plein la gueule et de voir les musiciens bastonner leurs instruments respectifs, autant l’autoroute toute tracée ne présente pas vraiment de surprise.
Des plus anciens aux plus récents, Overkill propose un mix de ce qu’il fait de mieux. Le public, lui, apprécie également. Passé le duo “Rotten To The Core” / “Feel The Fire”, le rappel guette. “Ironbound” amorce une fin en boulet de canon avec “Welcome To The Garden State” mêlé à “Fuck You”.
Quatre-vingt intenses minutes, peut-être trop ? Curieux. Une prestation en roue libre mais qui reste maîtrisée. Le seul bémol à noter est que ce concert s’annonçait comme une véritable messe du thrash et les trois sets furent bien trop inégaux pour emporter le prix du jury.