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PAGANFEST 2025 @ Zénith (22/01/25)

De retour après dix années d’absence, le Paganfest s’installe à Paris pour une soirée placée sous le signe du folk metal et des traditions païennes. Ce festival itinérant, réputé pour rassembler des groupes aux sonorités héritées des mythologies anciennes et des cultures folkloriques, présente cette année une affiche éclectique. Au programme : les Italiens d’Elvenking, les Néerlandais de Heidevolk, les Vikings féroïens de Týr, les Finlandais d’Ensiferum, et enfin Alestorm, emblématique groupe pirate écossais.

Elvenking : Une ouverture pleine d’énergie

La soirée, ou plutôt la fin d’après-midi, débute avec ELVENKING, qui monte sur scène peu avant 17h30. Sans surprise, la salle n’est pas encore pleine, mais les plus déterminés sont prêts ! Les Transalpins se font plutôt rares dans l’Hexagone et leur présence au Paganfest est une véritable aubaine pour leurs fans. Avec un nouvel album approchant, deux titres, dont l’inédit “Luna”, sont interprétés. Le huitième disque Pagan Manifesto (2014) occupe une bonne partie du set, avec notamment le titre éponyme ainsi que “Elvenlegions” en clôture. Le chanteur Damnagoras, affublé d’un geai majestueux, captive l’auditoire dans une atmosphère mystique grâce à sa présence et sa voix si caractéristique. Mine de rien, la formation délivre une prestation solide, et il ne fait aucun doute que beaucoup découvrent le groupe ce soir. À noter également l’interprétation de “The Divided Heart”, qui fait office d’incontournable dans leur discographie. Le public est conquis et le terrain idéalement préparé pour les artistes suivants.


Heidevolk : Une touche néerlandaise

Le second groupe à entrer en scène est HEIDEVOLK. Ces représentants du folk metal néerlandais captivent l’assistance avec leur double chant caractéristique. Leur prestation débute avec “Hagalaz” et “Klauwen Vooruit”, issus de l’album Wederkeer (2023). La soirée se poursuit avec des classiques comme “Winter Woede” et “Saksenland”, avec une mention spéciale pour “Krijgsvolk”. Bien que certains titres soient interprétés en anglais, comme “A Wolf In My Heart”, l’énergie du groupe transcende la langue. Les moments forts incluent “Drink Met De Goden”, où l’audience est invitée à chanter à pleins poumons, et une reprise fédératrice de “Vulgaris Magistralis” en guise de conclusion. Heidevolk offre une autre facette du “pagan/folk“, plus dure et plus traditionnelle que les mélodies à foison auxquelles on peut être habitué.

Týr : Les Vikings de la controverse

Les Féroïens de TÝR ont fait parler d’eux avant le concert. Une pétition circulait pour demander l’annulation de leurs concerts en raison de l’implication du chanteur dans des Grindadráp, cette chasse aux mammifères marins traditionnellement pratiquée par les Vikings et encore perpétuée au Danemark et aux Îles Féroé.

Le set commence avec “By The Sword In My Hand”, un titre qui incarne parfaitement l’esprit épique du Paganfest. La voix du chanteur principal semble un peu fragile, mais le renfort des autres musiciens apporte plus de corps à certains passages. Le groupe alterne entre morceaux récents comme “Axes” et classiques tels que “Hail To The Hammer”. “Regin Smiður” débute avec un solo de guitare et des chœurs engageants, un changement de rythme bienvenu. Le chant traditionnel dans la langue maternelle ajoute un supplément d’âme.

Bien que le groupe reste assez statique sur scène, il maintient une bonne énergie dans la salle. La fosse bouge peu, mais à chaque appel du groupe, les mains se lèvent en signe de soutien. Des morceaux comme “Dragons Never Die” et “Hold The Heathen Hammer High” fonctionnent particulièrement bien, même si, dans l’ensemble, cela reste un peu mou. Le guitariste, plus enclin à la communication avec le public, réveille la fosse à chaque invective. Au final, c’est une bonne prestation, qui manquait juste d’un peu plus d’énergie pour vraiment s’imposer.


Ensiferum : Une tempête nordique

Avec ENSIFERUM, le Paganfest reprend des couleurs. Le groupe finlandais ouvre avec “Fatherland”, un titre patriote tiré de son album Winter Storm (2024). Très efficace, le morceau capte d’emblée toute l’attention du Zénith. Sympathique initiative du groupe de parler un peu français, ce qui renforce la connexion avec le public. “Treacherous God” lance les hostilités : le pit s’ouvre pour répondre à une intro très accrocheuse. La voix claire atteint des sommets dans les aigus sur “Winter Storm Of Vigilantes”. Avec “Lai Lai Hei”, la fosse se transforme en une mer agitée avec les fans du groupe à terre pour simuler des rameurs. Lorsque le morceau s’emballe, c’est l’explosion, et ça fait du bien.

Ensiferum a décidé de marquer les esprits. Avant de lancer “Victorious”, le groupe appelle à retourner la fosse. Mission accomplie en l’espace de quelques secondes. La setlist permet aux fans de longue date d’entendre des classiques comme “Twilight Tavern” et “Victory Song”, mêlant riffs incisifs et chœurs épiques. Ce dernier, avec sa longue intro instrumentale, met en avant les qualités techniques des musiciens, tandis que “Two Of Spades” ajoute une touche de punk. Le titre, qui mélange les styles, fait groover le Zénith avant que le groupe ne conclue avec “Iron”. Leur performance, à la fois puissante et immersive, s’impose comme l’un des moments les plus marquants de la soirée.


Alestorm : Une conclusion joyeusement décalée

Enfin, ALESTORM prend le relais pour clore la soirée. Fidèle à son style excentrique, le groupe pirate arrive accompagné de trois gigantesques canards gonflables, devenus sa mascotte emblématique. Avant son entrée, c’est “Bohemian Rhapsody” de Queen qui chauffe le public, une mise en bouche toujours efficace. Le groupe déboule sur scène avec les efficaces “Keelhauled” et “Shipwrecked” avant de déchaîner la foule sur l’irrésistible “Mexico”. Pas de doute, la recette est bien maîtrisée.

Les Écossais lancent gaiement leur hymne pirate “Under Blackened Banners” et ses solos de synthé qui se répondent tels un duel musical. Sur scène, c’est très dynamique et bien rodé. La géniale reprise de “Hangover” fait encore monter d’un cran l’ambiance. “Fannybaws” lance les hostilités pour les rameurs du Zénith avant de passer au loufoque “Zombies Ate My Pirate Ship”. Si la construction des morceaux commence à devenir un peu trop redondante, le bien connu “Nancy The Tavern Wench” remet tout le monde d’accord.

La présence de Patty Gurdy, avec sa vielle à roue et ses vocaux remarquables, ajoute une touche rafraîchissante à des titres comme “Voyage Of The Dead Marauder”. Les hymnes burlesques comme “P.A.R.T.Y.” ou “Drink” font virevolter la fosse, tandis que les morceaux absurdes comme “Shit Boat” et “Fucked With An Anchor” divisent davantage les réactions.

Le Paganfest 2025 à Paris a offert une soirée plutôt réussie grâce à un enchaînement de sets à la fois authentiques et enjoués. Alestorm, avec son humour et son esprit décalé, a permis à la soirée de se terminer en une grande kermesse festive.

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Marion Dupont
Engagée dans la lutte contre le changement climatique le jour, passionnée de Rock et de Metal le soir !