Après La Cigale en mai dernier, Panic! At The Disco était de retour à Paris ce samedi 12 novembre, à la Salle Pleyel. Dans le cadre de leur tournée européenne pour le dernier album “Death Of A Bachelor”, les Américains, emmenés par le flamboyant chanteur Brendon Urie, ont livré une performance à couper le souffle.
C’est dans une Salle Pleyel pleine à craquer qu’on pénètre pour assister à la prestation de TIGERTOWN, jeune groupe australien propulsé en première partie. Mise en confiance par la réception chaleureuse de la fosse, la chanteuse Charlie égrène avec assurance les titres du dernier EP du groupe, “Papernote”. En l’espace de quelques minutes, notre impatience s’évanouit tandis que les déhanchés se font plus énergiques sur scène comme dans le public, notamment sur le très réussi “What You Do”, aux refrains aériens. On émerge du set grisé par cette électro pop efficace mais trop consensuelle pour vraiment nous marquer.
Enfin, au bout d’une bonne demi-heure, l’étincelle qu’il fallait à la salle pour s’enflammer arrive sur scène, en la personne de Brendon Urie, le leader de PANIC! AT THE DISCO. Reconnu pour sa voix hors pair et ses talents de multi instrumentiste – il a enregistré individuellement la majorité des instruments du dernier opus- le chanteur est accueilli par un auditoire qui sait déjà que son enthousiasme ne retombera pas de sitôt. Son émoi est à peine passé que résonnent les accents rockabilly de “Don’t Threaten Me With A Good Time”, titre de “Death Of A Bachelor” qui annonce d’emblée sa couleur éclectique, à l’image de la personnalité exubérante du chanteur. Au bout de quelques minutes, les spectateurs des gradins se sont déjà levés pour chanter les refrains des populaires “Vegas Lights” et de la très rock “The Ballad Of Mona Lisa”, issus des derniers disques.
La fosse pogote de son côté gentiment, séduite par le jeu de scène complice de Brendon Urie, assez avare en dialogues avec elle mais beaucoup moins en back flips qui électrisent ses fans. Il prendra finalement la parole pour déclarer son amour de la France, déclaration à la résonance particulière un an après les attentats du 13 novembre. Et quelle meilleure idée que de chanter juste après “Girls/Girls/Boys”, au message d’amour poignant, pour rendre hommage aux victimes. Avec deux drapeaux LGBT et français dans chaque main, lancés entre temps par les fans, le frontman fait littéralement vibrer la salle au son de sa voix, d’une pureté incroyable dans les aigus. S’il y a une chose qui se démarque de tout le reste depuis le début de la soirée, c’est bien le chant puissant et lyrique du vocaliste qui semble au septième ciel. On exulte lorsqu’il traverse en un clin d’oeil tous les octaves pour atteindre son climax.
Mais c’est sur un air bien connu que le chanteur de P!ATD donne le meilleur de lui même, un air exceptionnel qui a définitivement inscrit dans l’histoire Freddie Mercury, “Bohemian Rhapsody”, dont la reprise impeccable aurait ému le légendaire showman. Les musiciens qui l’accompagnent ne sont pas en reste : du gospel au swing, le trombone, le saxophone et la trompette nous transportent, sur les très inspirés “Crazy = Genius”, “Death Of A Bachelor” ou “Hallelujah”, à l’époque de Benny Goodman et de Frank Sinatra, que le groupe cite parmi ses principales influences aux côtés de… Queen. Le discret mais charismatique bassiste, Dallon Weekes, est également loin de se faire éclipser par son chanteur, grâce à son talent et sa présence sur scène.
On sort de ce concert époustouflé par la prestation de Brendon Urie et de sa troupe. Heureux d’avoir expérimenté la version live du dernier album, nous vient déjà l’espoir de revoir très vite Panic! At The Disco en France !
Setlist :
Don’t Threaten Me With A Good Time
Vegas Lights
The Ballad Of Mona Lisa
Hallelujah
Time To Dance
Emperor’s New Clothes
Girls/Girls/Boys
Ready To Go (Get Me Out Of My Mind)
Nine In The Afternoon
Crazy = Genius
Miss Jackson
Golden Days
Bohemian Rhapsody
Death Of A Bachelor
LA Devotee
—-
I Write Sins Not Tragedies
This Is Gospel
Victorious