PAPA ROACH @ Hard Rock Café (23/10/14)

Papa Roach était en conférence de presse le 23 octobre dernier au Hard Rock Café de Paris, lieu idéal pour le groupe américain de présenter son nouvel album intitulé tout sobrement “F.E.A.R.” qui sortira le 27 janvier prochain. Pour son huitième album studio, Papa Roach a pu s’offrir une collaboration avec les pères et fils, Kevin et Kane Churko, producteur ayant travaillé avec In This Moment ou encore Ozzy Osbourne. Le résultat de cette collaboration inédite est véritablement étonnant. Les riffs puissants s’enchainent sur les batteries puissantes de Tony Palermo. La patte Churko est totalement présente dans le son, mais aussi dans la capacité à intégrer de manière totalement naturelle, de nouveaux éléments chez le groupe californien, comme du rap, des orchestrations, des musiques électroniques, et cerise sur le gâteau, des featuring de Maria Brink (In This Moment) et le rappeur Royce Da 5’9″.
 

Retour au Hard Rock Café où le chanteur Jacoby Shaddix explique le titre de ce prochain opus, “F.E.A.R.”.

Jacoby Shaddix (chant) : La peur est une chose dont nous faisons face au quotidien. Je l’affronte tous les jours et je me lève avec ce que j’appelle “la peur de la mort imminente”. J’ignore pourquoi, ma vie est belle, mais c’est comme si mon esprit me jouait des tours, et je vois comment la peur se manifeste sur bon nombre de personnes autour de moi et je vois à quel point elle touche leur évolution, comment elle a touché ma propre évolution. J’ai vu mon propre père ne pas prendre contact avec moi durant quinze ans, de peur que je ne le rejette. Je pense que si nous faisons face à nos peurs, et que nous les dépassons, peu importe le résultat, que vous échouez ou que vous réussissez, vous réalisez que tout ce que le fait d’affronter cette peur ne va pas vous détruire. Ce n’est pas une bonne chose, le fait d’être paralysé par la peur. Aujourd’hui, j’ai choisi de tout affronter et de m’élever. Cela sonne un peu cliché, mais c’est seulement la réalité. J’ai transformé mes plus grands échecs en choses, qui me donnent la chance de pouvoir aider autrui. J’ai abandonné la boisson, la drogue, et désormais je peux aider quelqu’un d’autre qui lutte contre ces mêmes démons. Cette situation compromise dans laquelle j’étais, m’adonnant à d’autres femmes dans la vie, et le fait d’être totalement honnête envers ma femme à propos de ces choses-là, donc, elle m’a pardonné, et nous avons affronté cela ensemble. Nous avons affronté ces malheurs ensemble, et c’est ce qui qui nous rend encore plus fort. Si vous n’êtes pas honnête envers les gens de votre entourage, il n’y a aucune issue, aucune réalité, aucune vérité. Et je sais de quoi je parle, c’est vraiment ce que j’ai traversé auparavant dans ma vie.

Kevin et Kane Churko ont beaucoup contribué au son de l’album, mais ils ont aussi su accompagner Papa Roach durant toute la production de l’album.

Jerry Horton (guitare) : Kevin et Kane Churko ont ce son qui est très massif.

Jacoby : Oui, massif, fantastique ! (rires)

Jerry : C’est lourd, très direct. Je pense que nous avions en tête, l’optique de faire un disque lourd. Evidemment, cela n’a pas été le cas, pas totalement, mais le son est…

Jacoby : Punchy !

Jerry : Et c’est la raison principale. C’est un grand producteur. Lui et son fils, tous deux, sont de grands producteurs, de bons compositeurs. Nous nous sommes éclatés en faisant cet album.

Jacoby : Je voudrais aussi ajouter que le fait de bosser avec Kevin était super. Lorsque vous êtes un artiste et que vous entrez tout juste en studio, vous devez vous mettre complètement à nu devant cette personne et être honnête avec. Je n’étais pas à poil devant eux, au sens propre, mais juste émotionnellement. Lorsque j’ai pu apprendre à le connaitre durant les quatre/cinq premiers jours en studio, il y a juste un niveau de confiance qui se construit, que j’ai construit avec lui et je pense que je me suis senti à l’aise, juste de vraiment m’exposer, ce que je traversais et il m’a aidé à sortir ces choses hors de moi, pour les mettre sur le disque. Nous avons fait les cinq premiers morceaux avec Kevin, puis, nous avons continué à travailler avec son fils Kane, pour les sept derniers titres de l’album. C’était un tout autre processus pour moi, car je ne ressentais pas ce niveau de confiance avec lui. C’est qui ce gamin ? Il est jeune et est âgé de 27 ans, j’en ai 38. Putain, qu’est-ce que ce gamin connait du rock n’roll que je connais déjà. Mais ce gamin possède un putain de talent, c’est un super ingénieur de son et j’ai juste eu foi et je me suis dit : “OK, concentrons-nous sur le processus”, comme je le répétais sans cesse aux gars. C’était un peu bizarre, le fait d’aller en studio sans musique et on s’était dit “OK, composons cet album”. Puis la musique n’a cessé d’arriver et elle s’est révélée elle-même : “OK, Papa Roach est sur la bonne voie”; tout s’est bien passé même si c’était étrange, le son et les chansons que nous avons créé étaient juste puissants. Donc je suis content d’avoir pris cette décision. Je veux dire, le processus, travailler avec ces gars était différent, d’habitude, nous enregistrons d’abord la batterie. A ton tour Tony.

Tony Palermo (batterie) : Je veux dire, avoir le luxe d’écouter les morceaux avec la voix, les guitares, la basse, tout ce qui est enregistré, j’ai dû assimiler tout cela pendant un moment et enregistrer mes parties de batterie était cool. Car normalement je me dis : OK c’est parti, je vais faire mes parties et je ne sais pas ce que chante Jacoby mais je vais juste deviner”. Et c’était cool, je le referais c’est certain. Je pense que cela a aidé mon jeu, ma performance.

Jacoby : Yeah et les parties de batterie sur ce disque sont superbes. Quand j’écoute un disque, j’aime écouter quand le batteur s’éclate derrière son kit. Et c’est exactement cela sur ce nouvel album. Merci Tony !

Quels ont été les moments les plus forts de cet enregistrement ?

Tobin Esperance (basse) : Je pense que c’était la première fois lorsque nous avons écouté “Gravity”, c’était un moment très intense, il y a beaucoup de phases différentes sur ce titre. C’était donc le fait de réaliser son authenticité et le côté spécial de cette chanson. Un autre moment spécial, c’était en fait, lorsque j’ai écouté la voix sur un morceau appelé… Merde, j’ai un trou de mémoire sur le nom de la chanson. La chanson avec le couplet.

Jacob : La chanson avec le couplet ! (rires), oh “Love Me Till It Hurts” !

(Jacoby commence à chanter)

Tobin : Parfois, nous nous surprenons sur nos performances du genre : “Je n’avais jamais entendu ça venant de toi auparavant”. Vous pouvez écouter que nous nous poussons les uns les autres, en essayant de nous inspirer et nous pousser sur les performances.

Jacoby : J’ai quitté le studio durant quelques semaines, en plein processus d’écriture du nouvel album. Je crois que c’était pour une dizaine de jours, ils m’ont envoyé cinq pistes instrumentales et je ne savais pas à quoi m’attendre, car je n’étais pas en studio, auprès des gars. Ils m’ont donc envoyé ces parties et je me suis dit : “Oh putain ! J’ai hâte de bosser sur ces morceaux”. En tant que musicien, en tant qu’artiste et compositeur, vous pouvez toujours demander plus, dans le sens où, les autres gars jouent de la musique qui déchire, pour moi, cela a rendu les choses que je fais au sein du groupe, plus facile. En choisissant “Warriors” en tant que titre teaser, nous voulions sortir quelque chose qui ferait réagir les gens avant de sortir “Face Everything And Rise”. C’est une chanson très différente de toutes les autres qui sont sur ce disque. Chaque titre que vous écoutez l’album, chaque morceau possède sa propre vie, ses propres espaces, son propre environnement. Donc notre label voulait sortir quelque chose vu que nous allions entamer la tournée promo, juste pour que les gens parlent avant de sortir “Face Everything And Rise”.

Pour les fans les plus impatients, Papa Roach sera de retour en France en mars 2015.

Jacoby : Nous devrions revenir en mars. Nous allons faire le Soundwave en Australie, l’Asie du Sud Est, puis une tournée anglaise. Nous avons parlé d’une date française sur cette tournée mais tout est en train de se faire en ce moment, mais nous avons vraiment travaillé dur durant ces dernières années : le Hellfest, quelques concerts au Trabendo, donc c’est important que nous continuons à revenir, car nous n’étions pas venu depuis quelques années et c’était une erreur.

Et pour terminer, quels sont les paroles préférées de Papa Roach chez les membres de Papa Roach ?

Jerry : Pour moi c’est “the hardest ones to love are the ones of that need it most / “les plus dur à aimer sont ceux qui en ont le plus besoin”  (ndlr : “Carry Me”)

Jacoby : Je n’écoute pas les paroles. (rires)

Tony Palermo : Ma batterie est trop forte.

Jacoby : Yeah c’est une bonne chose mec ! Pour moi sur le nouvel album c’est : “I refuse to believe the apocalypse inside of me / “Je refuse de croire l’apocalypse à l’intérieur de moi” (ndlr : “Falling Apart”) J’aime bien ces paroles.

Tobin : J’aime celles-là aussi ! (rires) J’aime le refrain de “Face Everything And Rise”.

Jacob : Et c’est un bon choix.

Tobin : Chante-le !

(Jacoby commence à chanter)

Jacoby : Oh désolé !

Tracklisting de “F.E.A.R.” :

01. Face Everything And Rise
02. Skeletons
03. Broken As Me
04. Falling Apart
05. Love Me Til It Hurts
06. Never Have To Say Goodbye
07. Gravity
08. War Over Me
09. Devil
10. Warriors