C’est un sacré risque qu’a pris OrageRock de miser sur le Bataclan ce soir, mais ils ont eu raison. Un plateau d’exception exclusivement hardcore, ce sont Confession, Miss May I, The Ghost Inside et Parkway Drive qui se succèderont tour à tour. Même si l’étage est fermé la fosse se remplit très rapidement. Des panneaux Macbeth aux quatre coins de la salle ajouté à un petit stand Keep A Breast, tout semble réuni pour passer une excellente soirée dans une ambiance “skater hardcore”.
Confession, groupe australien vient ouvrir le bal. Emmené par son frontman Michael Crafter (I Killed The Prom Queen/Bury Your Dead), la température montre très rapidement. Alors qu’il est pourtant sensé être difficile d’ouvrir, ils semblent s’en sortir à merveille. Effectivement, c’est pas moins de trois ou quatre circle pits qu’ils arriveront à mettre en place pendant leur demi-heure de jeu. Les mosheurs actifs dès le début, parti comme ça on se demande comment est-ce que l’on va tenir jusqu’à la fin de soirée. Une rapide allusion à la Tour Eiffel, balayant en vitesse quelques clichés français, les gars ont l’air d’être sympas et vraiment contents d’être là. On nous offre une petite reprise de “Break Stuff”, c’est toujours avec plaisir qu’on se refait un petit Limp Bizkit. Avec des parties très lourdes rythmées par des chants claires assez rares, c’est une belle entrée en matière.
S’ensuit Miss May I. Troisième passage en à peine un an pour les coreux de l’Ohio, ils se donc déjà forgé un sacré public. Ils font leur arrivée avec le nouveau single “Relentless Chaos” repris par un Bataclan qui est assurément motivé. Un circle pit aussitôt demandé, le ton est donné. Habitués jusqu’ici au Batofar, leur show prend une toute autre dimension ce soir. Ayant évolué d’une part entre temps, l’espace à présent disponible leur permet en plus une expression scénique plus conséquente. Nous auront droit à une nouvelle chanson répondant au nom de “Hey Mister”. On notera que le temps de jeu a été limité pour un groupe qui a eu l’opportunité d’assurer un show en headline lors de sa dernière venue mais il reste tout de même deux autres formations. En tous cas, ce soir était à coup sûr leur meilleure prestation française. Le clou maintenant bien enfoncé, c’est impatient qu’on se prépare pour The Ghost Inside.
Afin de s’hydrater un peu, ce soir ce n’est pas au bar qu’on trouvera le plus du monde mais au petit stand qui est collé à la table de merch. Un panneau Jägermeister a rapidement été repéré par les plus observateurs. Des shots servis dans des tubes à essais sont distribués à volonté, nous voilà aux anges. Petite animation afin de couper la soirée en deux, ce soir nous avons droit à la finale de l’élection de Miss Metal. Ce sont donc trois modèles qui nous sont présentés par Vincent, la nouvelle voix d’AqME et actuel chanteur des Butcher’s Rodeo. Résultats au dBmètre, l’une d’entre elle se fera au passage honteusement huer.
L’histoire de quelques minutes et nous voilà de nouveau replongé dans le noir. The Ghost Inside en est à son deuxième Bataclan en six mois, de passage dans le cadre de l’Eastpack Antidote Tour, ils reviennent avec un bon nombre d’adeptes. Ils nous le font savoir très rapidement savoir, ils sont définitivement toujours aussi puissants, voir même un peu plus. Ayant pris en confiance, c’est sans dessus dessous qu’ils laisseront la salle parisienne. A leur tour, ils renouvèleront les circle pits auxquels le public se fait une joie d’y participer. On retiendra une nouvelle chanson qui figurera sur leur prochain album dont Jonathan rappellera leur signature du coté de chez Epitaph qui promet d’envoyer du lourd. C’est sans surprise qu’on finira par se prendre cette méchante claque sur “Unspoken”, connue et chantée de tous.
Parkway Drive n’est pas revenu en France depuis maintenant deux ans, c’était à l’occasion du Never Say Die Festival à l’Elysée Montmartre. L’excellent “Deep Blue” n’a pas encore trouvé son successeur mais ça ne saurait tarder. Le changement de plateau est particulièrement long avec, ajouté à cela, une fatigue qui commence à monter du coté du public. Après s’être défoulé face aux trois excellentes premières parties, le challenge s’annonce compliqué pour les pionniers du metalcore. Quoi que, pas tant que ça au final. Ils débarquent en commençant par “Unrest” et c’est déjà la folie. Au bout de deux chansons ils constateront même en rigolant la chaleur de la salle. Piochant majoritairement dans leurs deux derniers opus nous aurons droit à une nouvelle chanson. Winston McCall étant déjà tout à fait irréprochable vocalement, les chœurs repris par le public sur des chansons comme “Home Is For The Heartless” nous mène à un rendu excellent. Prenant le temps de discuter un peu au public parisien plus que prenant, le set touche à sa fin. En rappel, c’est “Carrion” qui vient nous achever permettant une dernière fois de retourner le Bataclan.
Une soirée que l’on attendait depuis longtemps. Quatre groupes d’exception et un public remonté. Tous aussi surprenant les uns que les autres, c’est avec joie qu’on retrouvera l’intégralité du line up au Groezrock en fin de mois.
Setlist :
Unrest
Boneyards
Idols And Anchors
Anasasis (Xenophontis)
Sleepwalker
Karma
Dead Man’s Chest
New Song
Deliver Me
Home Is For The Heartless
Breaking Point
Romance Is Dead
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Carrion
Crédit photos : Jennifer Wagner