Les Australiens ont le vent en poupe depuis la sortie de leur sixième opus. Après une prestation de très, très, très haute volée au Hellfest 2018, le retour dans l’Hexagone est donc prévu dans la mythique salle de l’Olympia. Le plateau équilibré, qui les accompagne, augure une soirée à haute intensité.
Les prestigieuses portes de l’enceinte ouvertes, le public est déjà bien nombreux à prendre place dans l’arène du soir. Ce sont d’autres messieurs venus de l’hémisphère sud qui s’avancent sur scène. L’introduction à cette soirée se fait en compagnie de THY ART IS MURDER et de son deathcore. Durant une grosse demi-heure, riffs acérés et chant saturé animent les débats. Chris “CJ” McMahon (chant) est très remuant sur scène et installe rapidement un fort lien avec l’audience. Outre son amour pour le PSG et Mbappé, le frontman donne de sa personne à l’image de “The Purest Strain Of Hate” ou encore sur “Holy War”. Malgré le côté très brut de leur musique, les quelques soli apportent ce brin de folie et de mélodie qui, parfois, manquent. “Puppet Master” achève cette mise en bouche sonore.
UN PEU DE DOUCEUR, MAIS PAS TROP
Changement de décor et de style avec l’arrivée imminente de KILLSWITCH ENGAGE. Les Américains, passés l’été dernier du côté de Clisson, avaient également parcouru les routes britanniques en compagnie d’Iron Maiden, rien que ça. Pour ce retour à Paris, Jesse Leach et les siens se mettent rapidement l’assemblée dans la poche. Départ en fanfare avec “Strength Of The Mind”. D’emblée, on sent une partie du public davantage enchanté que par la précédente formation. Le metal/metalcore du combo fait mouche lui aussi entre couplet rentre-dedans et refrain plus mélodique, le rapport est équilibré.
Comme à son habitude Adam Dutkiewicz (guitare) affiche un large sourire et ne cesse de sautiller, alors que ses compères Mike D’Antonio (basse) et Joel Stroetzel (guitare) affichent un peu plus de sérieux. “Disarm The Descent” (2013) est mis en avant avec pas moins de quatre titres, tandis que le reste du set voyage d’un bout à l’autre de leur discographie. Le duo “The New Awakening” / “In Due Time” clôt une prestation maîtrisée, saluée par un public parisien au taquet qui n’a cessé de reprendre et d’accompagner Jesse tout au long du set.
Taille patron
L’Olympia pense avoir tout vu, mais que nenni les amis. Ça va swinguer dur, les vagues vont s’abattre sans répit. La soufflante orgasmique initiée par PARKWAY DRIVE, est libératrice. A notre grand regret, la scénographie complète de la tournée ne concerne pas la capitale. La scène de l’Olympia ne la permet pas, d’une côté dimension, mais également pour des conditions de sécurité. De nombreuses animations pyrotechniques restent dans les cartons.
Plongé dans le noir, le groupe se mêle à la foule pour rejoindre la scène. Tel un cérémonial et sous bonne escorte. La tension monte rapidement et “Wishing Wells” démarre. “Until I’m done” rugit l’Olympia et la marée humaine se réveille. “Attention attention”, oubliez l’accalmie, “Prey” va littéralement libérer les quelques timides. La salle gueule à tout-va, le pit ne s’arrête plus, la température augmente de manière exponentielle.
“Reverence” (2018) est inévitablement au cœur des débats et son comparse “Ire” (2015) aussi. Mais les chœurs sont également à l’ordre du jour. Que ce soit en accompagnant le riff de “Vice Grip” ou lors du duo “Cemetery Bloom” / “The Void”. Impossible d’échapper au plus brut avec “Karma” ou “Dedicated”.
Côté scénographie, les lights et les stroboscopes sont de mise et leur apport n’est certainement pas négligeable. Côté show, l’ensemble est très sobre et travaillé. Un string quartet accompagne la formation sur “Writings On The Wall” et “Shadow Boxing”. Un doux moment qui permet à la foule de reprendre son souffle avant d’entamer le marathon final initié par “Wild Eyes”. Le rappel, lui, achève Paris avec “Crushed” et “Bottom Feeder”, accompagnés de structures enflammées qui ajoutent du piquant sur scène.
Que dire ? A l’image de la claque amicale du Hellfest 2018, l’Olympia a lui aussi cédé face à ce rouleau compresseur. Décrié par une partie du public “metal”, Parkway Drive monte en grade et va vite s’affirmer comme un must et rejoindre Ghost et consorts pour truster les têtes d’affiche de tous les festivals.
A peine deux mois en 2019 et on tient -peut-être- là le meilleur concert de l’année.