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PARKWAY DRIVE @ Zénith (27/09/22)

Annoncé depuis 2020 puis reporté à maintes reprises, Parkway Drive est finalement de passage à Paris en ce mardi 27 septembre 2022. Pour son premier Zénith Paris – La Villette, les Australiens sont accompagnés pour l’occasion des Anglais de While She Sleeps et des Américains de Lorna Shore.

Entrée deathcore

Ce sont les deathcoreux américains de LORNA SHORE qui ont la lourde tâche d’ouvrir en premier cette soirée. Autant le dire de suite, Lorna Shore, on aime ou on n’aime pas. La raison ? La voix singulière de son frontman Will Ramos. Incroyable pour les uns, insupportable pour les autres et ce dès “To The Hellfire”.

Car sur scène, c’est bien lui qui attire toute l’attention, éclipsant totalement ses acolytes. Musicalement, le son de Lorna Shore peut se résumer à un mélange de chant guttural, à la fois aigu et grave à la Dani Filth (Cradle Of Filth), avec des claviers épiques à la Dimmu Borgir ainsi que d’autres touches de metal moderne. Le tout sur fond de double pédale à gogo signée Michael Yager, à l’origine le bassiste de la formation, remplaçant temporairement sur cette tournée le batteur Austin Archey souffrant d’une hernie discale.

En seulement une demi heure, le groupe n’a le temps que de jouer cinq titres. Parmi eux, les trois premiers singles du nouvel album Pain Remains prévu pour le 14 octobre via Century Media Records (“Sun //Eater”, “Cursed To Die” et “Into The Earth”).

Même si Lorna Shore divise, côté scène comme côté public, tout le monde semble néanmoins apprécier le moment. Notamment grâce au chanteur qui ne cessera de demander d’ouvrir des circle pits ou du crowd surfing pour le bonheur de la fosse, qui prend cela comme un échauffement pour les hostilités à venir.

While She Sleeps met tout le monde d’accord

On passe au niveau supérieur avec les Britanniques de WHILE SHE SLEEPS. Alors que la majorité des gradins du Zénith restait précédemment assise, les premières notes de “SLEEP SOCIETY” changent immédiatement la donne. Ce qui n’est pas étonnant puisqu’une bonne partie est clairement venue pour WSS. L’engouement pour cette fête coupable (vous l’avez ?) est tel que la fosse se réveille et est en très grande forme. Et ce pour le plus grand bonheur du frontman Loz qui n’arrêtera pas d’haranguer l’assemblée et ira même, à plusieurs reprises, littéralement marcher sur l’auditoire, avant de crowd surfer vers la scène. Il demandera également au public de sauter comme un seul homme sur “YOU ARE ALL YOU NEED”, de former le plus gros circle pit de la soirée sur “EYE TO EYE”, de faire un maximum de crowd surf pour faire céder la barrière séparant le public et la scène et même que les spectateurs s’assoient avant de sauter à l’unisson sur le pont du dixième et dernier titre de la soirée, “SYSTEMATIC”. Inutile de dire que les fans français s’en donnent à cœur joie !

Sur scène, mis à part deux rangées d’amplis avec le logo du groupe de chaque extrémité et la bannière estampillée SLEEP SOCIETY en guise de backdrop, il faut avouer qu’on ne voit pas grand chose. La faute à trop de fumée et à des couleurs trop vives. Dommage. Mais le principal, c’est que le son soit bon et que les spectateurs passent un super moment. Mission accomplie !

Parkway Drive presque parfait

Initialement annoncé le 15 avril, puis au 27 novembre 2020 avant d’être reporté au 7 avril 2021; inutile de dire que LE moment est enfin arrivé. Et PARKWAY DRIVE a même eu le temps de faire un break et sortir son nouvel album Darker Still (2022), disque ayant donné le nom à cette tournée Darker Still Tour 2022.

20h50 pétante, Parkway a vu les choses en grand pour son premier Zénith. avec une entrée théâtrale qui en met d’emblée pleins les mirettes. Alors que l’écran géant “s’ouvre” au fur et à mesure sur l’intro, les musiciens sont escortés par une mini armée masquée et encapuchonnée, torches allumées en main. Ces derniers entament “Glitch” et voilà le frontman Winston McCall qui arrive sur la première détonation de la soirée !

Les hostilités démarrent au quart de tour dans le pit, et ce jusqu’à la fin du concert. Il faut dire que les fans attendent ce moment depuis bien longtemps. Il est venu le temps de tout oublier le temps d’une soirée et le seul mot d’ordre est : se défouler et exorciser tout le négatif. Le tout dans la bienveillance envers son prochain. Un message partagé par le groupe lui-même puisque le chanteur évoquera ce même sujet ainsi que l’entraide avant d’entamer “Ground Zero”. Tel est le sujet du morceau d’ouverture de Darker Still : être plus ouvert d’esprit, partager avec ses amis et famille, demander de l’aide en cas de besoin. Un discours fort qui touche en plein cœur.

Mais les Australiens ne s’attendaient pas autant de ferveur et de l’esprit de passion des fans français. Autre moment fort du set : lorsque le Zénith entier entonne l’air du final “Wild Eyes” et ce, avant même que le groupe ne le commence, laissant les musiciens sans voix ! Et que dire du seul moment d’accalmie du show avec la ballade “Darker Still” sur lequel la salle est illuminée par les lumières des briquets et téléphones. Sublime.

Même si le concert fut excellent, avec un son plutôt correct pour un Zénith, il faut avouer qu’il manquait certaines choses pour que tout soit véritablement parfait.

Si Parkway Drive est connu pour ses shows pyrotechniques, il y a moins d’effets que d’habitude, à part des flammes sur “Glitch”, “Dedicated”, “Wild Eyes” et autres étincelles et détonations sur “The Void”.

Même constat sur “Crushed”, pourtant l’un des temps forts habituels du show. Il y a certes davantage de pyrotechnies qu’au dernier concert à l’Olympia, mais étrangement, le Zénith n’aura pas droit aux structures enflammées associées au premier morceau du rappel. A la place, les Français auront droit aux flammes sur scène, mais aussi de chaque extrémité !

Pour combler ce manque en pyrotechnie, le groupe ajoute d’autres éléments par ci par là, comme un string quartet pour sublimer “Shadowboxing” et “Darker Still” ou encore ce qui sera l’un des moments amusants de la soirée lorsque le prénom du guitariste Jeff Ling est projeté un peu partout sur scène pendant son quart d’heure de gloire, son solo sur “The Void”.

Coté setlist, pour une tournée censée promouvoir Darker Still, ce dernier n’aura droit qu’à quatre morceaux sur les quinze. Soit le même nombre de titres joués que pour les deux derniers disques de Parkway, Reverence (2018) et IRE (2015). Mais une setlist équilibrée quand même qui ravit les fans, sauf peut être ceux des débuts. Mais il en faut bien pour tout le monde, vu la fanbase toujours grandissante de Parkway Drive !

Malgré tout, les fans français n’ont vu que du feu pendant une heure et demi (et c’est la cas de le dire !) et tous sont unanimes : c’est un concert qui fait du bien et qui s’inscrit assurément parmi les meilleurs de 2022 !

Parkway Drive Setlist Le Zénith, Paris, France, Europe 2022
Anthony Bé
Fondateur - Rédacteur en chef du webzine RockUrLife