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PERIPHERY @ Élysée Montmartre (02/02/24)

Mastodontes de la scène metal progressif, les Américains de Periphery ont investi l’Elysée Montmartre en ce doux début de février. Cependant, il a fallu délaisser la douceur quelques heures pour laisser place à un set titanesque et ravageur.

Crooked Royals

Polaris, Monuments, Northlane. Le CV de premières parties effectuées par CROOKED ROYALS est plus qu’alléchant. Ainsi, ce soir, le quintette néo-zélandais foule en premier l’illustre scène de Pigalle.

Premier constat lorsque le groupe entame son set : quelque chose cloche au niveau du mix du son. Ce qui donne l’impression d’entendre les deux chanteurs différemment des instruments, comme s’ils étaient plutôt en session karaoké dans un bar. Très dommage, d’autant que l’énergie déployée par le groupe est au rendez-vous (même si le public ne répond pas vraiment présent aux injonctions de circle pit). Les compositions sont pourtant efficaces elles aussi.

Ça en djent

21h, l’Élysée Montmartre est à nouveau plongé dans le noir. C’est sur un extrait du morceau “Zagreus”, extrait de Periphery V: Djent Is Not A Genre (2023), que PERIPHERY arrive.

Oui, le djent, ce fameux son si reconnaissable dont certaines formations de metal progressif aiment (ab)user, n’est pas un genre, comme le clame le titre de l’album. Mais, comme le fait remarquer le chanteur Spencer Sotelo, ce soir, Periphery va jouer beaucoup de djent. Heureusement, d’ailleurs, que le mix a été revu entre les deux groupes, les guitares sont puissantes. À tel point que l’on entendrait presque les cordes claquer, presque jusqu’à avoir l’impression qu’elles pourraient venir nous fouetter le visage. En parallèle, la batterie tape dur et le chant de Sotelo, tantôt clair tantôt hurlé, vient lier le tout tel un chef d’orchestre.

Court, oui, mais intense

Même si c’est en promotion de ce nouveau disque que la formation tourne en ce moment, les Américains n’en joueront finalement qu’assez peu de morceaux. Le reste de la setlist a de quoi contenter les fans les plus aguerris comme les nouveaux, passant en revue la majorité des sorties du groupe.

Seul bémol, le fait que ce set ne dure finalement qu’une petite heure et quart. Mais l’intensité de la musique compense aisément, surtout la prestation de Spencer Sotelo dont les screams, parfois au point d’avoir la voix un peu cassée, ont quelque chose de très grisant.

À cela s’ajoute un auditoire tout simplement survolté qui, cette fois, répond présent aux injonctions du groupe lorsqu’il s’agit de lancer des circle pits ou de séparer la salle en deux. C’est d’ailleurs sur la dernière de la soirée, “Blood Eagle”, la plus violente du set ce soir-là, que se forme un trou béant d’une taille impressionnante (avant que le chaos ne reparte de plus belle).

À la fin de cette dernière, on se rend compte qu’on n’a pas vu le temps passer. Les lumières de la salle se rallument. Certains ont l’air un peu hagard, peut-être justement sortis des moshpits, d’autres ont encore l’éclat des projecteurs dans les yeux. Tous en tout cas ne risquent pas d’oublier cette soirée, dantesque et lourde comme nous les aimons.

Periphery Setlist Élysée Montmartre, Paris, France, The European Wildfire Tour 2024

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Corentin Vilsalmon
J'aime la musique, j'aime écrire, pourquoi ne pas allier les deux ?