Moins d’un mois après une Maroquinerie sold out, Pete Doherty And The Puta Madres a récidivé, défendant son album éponyme dans une salle pleine à craquer. Tout y était. La dégaine déjantée de Pete Doherty, la belle gueule de Jack Jones et un rappel sur “Fuck Forever” des Libertines à faire trembler les murs du Bataclan !
Le rock mourra que Pete Doherty sera encore Gibson à la main avec une énième formation de punk anglais. Ce soir, on comprend mieux pourquoi.
Première partie : Brown Jeane et Dan Lyons
Il est 20h et la salle commence à se remplir doucement. Tous les âges sont confondus, dissimulés entre quelques drapeaux anglais et gavroches à la Kate Moss. Le premier rang semble déjà bouillant d’impatience. Il écoute attentivement la performance de la seconde première partie, DAN LYONS, l’ancien batteur de Fat White Family, désormais lancé en solo.
Son rock, qualifié de “quintessence du rock surréaliste britannique”, nous donne l’impression de retrouver sur scène la voix de John Lennon avec les guitares du Velvet Underground. Le sextette joue un set de trente minutes. Des titres comme “Spécial People”, “Home” et “Seaside Politics” trouvent les applaudissements du public. Dan Lyons, plutôt introverti pendant tout le concert, retrouve le sourire avant l’arrivée de Pete Doherty en saluant “le public très chaleureux de Paris”.
Pete Doherty, coincé entre le mythe et la rupture
Pour les plus fidèles, on se souvient encore des images de Pete Doherty dans la même salle trois ans plus tôt, seulement quelques jours après la réouverture du Bataclan. C’était un Pete Doherty déchaîné qui avait repris la Marseillaise au violon, brandissant un drapeau “Fuck forever terrorism.”
Ce mercredi 15 mai, le rockeur, qui vient tout juste de fêter ses quarante ans, a légèrement (beaucoup) moins de jus mais il tient la route. L’entrée de scène de PETER DOHERTY AND THE PUTA MADRES est suivie d’un tonnerre d’applaudissements… et du chien de Pete qui le suit sur scène ! Est-il sous l’emprise de la drogue ? Est-il ivre ? Finalement, who cares? Le groupe britannique ouvre le bal avec “All At Sea”, une chanson des Libertines. Et ce ne sera pas la seule.
À plusieurs reprises, Pete Doherty s’assoie, manque de tomber de la scène mais quelque chose nous dit qu’il maitrise absolument tout cela. Le tout, sous le regard bienveillant et complice de son acolyte guitariste Jack Jones, qui multiplie les appels au public.
Les Puta Madres défleurent sur scène les ballades du dernier album comme “Someone Else To Be” ou “Paradise Is Under Your Nose” dont l’émotion traverse la salle, des barrières de sécurité jusqu’au bar. À peine le temps de quitter un sourire béat que Jack Jones balance la sauce sur le bruyant “Who’s Been Having You Over”. Pete Doherty quitte sa veste et improvise deux trois pas de danse qu’on lui pardonne.
Un final qui donne envie de “Fuck forever” la terre entière
Ce gamin échappe à peu de personnes. Placé au premier rang et déchaîné depuis la première minute du concert, ce mini Pete Doherty, avec les mêmes bretelles et le jean skinny, finit sur scène sur “Fuck Forever”. Un moment tant inoubliable pour cet enfant d’à peine dix ans que pour nous, tant sa complicité avec le chanteur est un spectacle à elle toute seule.
Les Puta Madres concluent une heure et demi de concert sur ce tube des Babyshambles, gonflé de rébellion et d’immaturité. Ce dernier ressuscite soudainement cette envie adolescente de tout casser et de provoquer la terre entière. S’ensuit “Albion”. D’ailleurs, Pete Doherty le dit lui-même : “He will never grow up!”