Après le concert intimiste à la Salle Wagram en novembre dernier, Pink nous revenait en ce début avril pour un évènement d’une toute autre ampleur, puisque c’est à Bercy que la pop rockeuse avait donné rendez-vous à ses nombreux fans de l’Hexagone pour l’unique date française de sa tournée “The Truth About Love”. Un évènement bien évidemment complet auquel nous avons eu la chance d’assister.
Il est 20h exactement lorsque les lumières s’éteignent pour faire accueil au quatuor américain WALK THE MOON, venu chauffer les milliers de spectateurs présents et trépignant d’impatience. Le public est on ne peut plus mélangé, entre jeunes fans, familles au complet et couples de tous âges, avec parmi eux, un certain nombre de jeunes femmes ayant opté pour un look proche de celui de la chanteuse rose de leur cœur. Tout ce monde réserve un accueil plutôt chaleureux à la jeune formation de l’Ohio, qui s’est vue offrir la chance d’ouvrir pour la demoiselle. Avec un son indie/pop rock ultra dynamique, frais et pétillant, les quatre garçons font mouche, notamment avec leurs tubes “Anna Sun” et “Next In Line”, qui remportent l’enthousiasme de l’audience, prête à taper dans les mains chaque fois que les complices la sollicitent, en particulier dans la fosse. Bondissant sur place, les complices font preuve d’une énergie contagieuse, profitant de tout l’espace scénique qui leur est offert pour propager leurs bonnes ondes à travers l’immense salle. Leader du groupe, le charismatique Nicholas Petricca se démarque en particulier par son impressionnante capacité à cumuler synthé, percussions et chant, le tout en s’agitant et sans perdre son souffle, assurant une performance vocale des plus convaincantes, soutenue par ses trois complices aux chœurs. Avec six morceaux tous plus efficaces les uns que les autres et une bonne communication, essentiellement dans notre langue, le quatuor signe une jolie prestation et un premier contact avec le public français des plus réussis.
Alors que l’horloge tourne et que le public se fait de plus en plus impatient, on voit soudain apparaître sur les écrans un drôle de personnage grimé en clown, parcourant les gradins à la recherche de spectateurs à perturber pour divertir l’assemblée. On découvrira rapidement que l’individu est plus important qu’il n’y parait lorsqu’il rejoindra la scène aux alentours de 21h, se lançant dans la présentation du spectacle. Faisant mine de rechercher un volontaire à faire monter sur scène pour prendre part au show, il donne ses indications aux cameras parcourant le public pour finalement s’arrêter sur le visage de… PINK, qui s’était dissimulée dans l’audience. Alors que la foule hurle son étonnement et sa joie, la belle fait une entrée en scène surprenante en se faisant éjecter depuis une trappe sous la scène pour rejoindre ses danseurs en l’air, accrochés à un gigantesque trapèze. Se balançant la tête à l’envers et enchainant les figures acrobatiques avec précision, elle entame alors son tube “Raise Your Glass”, ses performances vocales nullement perturbées par ses mouvements. Accompagnant la chanteuse se déploie sur scène une véritable troupe, constituée de danseurs, musiciens, choristes, et bien sûr le fameux clown/narrateur, que l’on retrouvera à plusieurs reprises pendant le concert. C’est le début d’un véritable show à l’américaine, où rien n’est laissé au hasard et tout est fait pour que le spectateur ne s’ennuie pas une seule minute. Et il faut bien avouer que cela fonctionne complètement, car entre la performance magistrale de Pink, les chorégraphies de ses danseurs, le décor, les écrans géants et les lasers/jeux de lumière, tout le monde est captivé, ne sachant plus vraiment où donner de la tête. Revenue au sol, la jeune maman enchaine les tubes avec “Walk Of Shame”, “Just Like A Pill” ou encore “U + Ur Hand”, arpentant la scène et son avancée en dansant et en gardant un contact perpétuel avec le public des premiers rangs. La performeuse est particulièrement attachée à ses fans et tient à maintenir avec eux une vraie proximité, une affection que ces derniers lui rendent bien, en témoignent les peluches et autres multiples cadeaux qu’ils lui remettront tout au long du spectacle. Quelques instants plus tard, nous retrouvons notre nouvel ami le clown, qui nous entretient sur l’amour et ses plaisirs pendant que danse langoureusement une jeune femme parmi des volutes de fumée. Revoilà alors Pink, de son vrai nom Alecia Moore, émergeant cette fois de l’avant-scène, tournoyant sur elle-même alors qu’elle s’élève dans les airs et entonne “Try”, avant d’atterrir pour se lancer dans une très jolie chorégraphie en duo avec l’un de ses danseurs. Poursuivant dans le registre de la séduction, elle entame alors une reprise du “Wicked Game” de Chris Isaak, effectuant avec trois de ses danseurs une danse très sensuelle et parfaitement maîtrisée, témoignant d’un long travail de préparation. Après un “Trouble” toujours efficace en live, l’artiste s’arrête un instant pour présenter ses musiciens, incitant alors son batteur à se lancer dans un petit solo, avant qu’elle ne nous montre brièvement ses propres talents à la batterie. Et c’est reparti avec “Are We All We Are” et “How Come You’re Not Here”, après quoi la chanteuse déserte une nouvelle fois la scène. Comme l’indiquent les regards se tournant dans tous les sens, le petit jeu de ce soir s’appelle “Mais où va donc réapparaitre Pink cette fois ?”, et, bien sûr, dans quelle tenue ? L’entrée en scène d’une grosse structure ovoïde accrochée à un filin nous confirme alors que la chanteuse n’en a pas fini avec les acrobaties, faisant du morceau “Sober” une autre impressionnante démonstration de sa souplesse et de sa capacité à chanter suspendue la tête à l’envers. Nous la retrouvons ensuite seule au piano pour une interprétation de “The Great Escape”, pendant laquelle le public brandira des affiches distribuées auparavant sur lesquelles on peut lire “We love you. Merci”, ce qui touchera beaucoup la jeune femme. Puis elle rejoint l’avant-scène pour un set acoustique avec son guitariste, enchaînant “Who Knew” et une reprise de “Fire And Rain” de James Taylor à la lumière des portables dans la salle. Après “F**kin Perfect”, la chanteuse revient à des titres plus légers du dernier album comme “Slut Like You” et “Blow Me (One Last Kiss)” pour se lancer dans des chorégraphies de groupe, toujours avec autant d’énergie. Mais, une fois sa troupe présentée, c’est déjà l’heure de nous dire au revoir, l’audience lui réservant un triomphe mérité. Une dernière intervention du clown, et Pink nous revient néanmoins pour un ultime et incontournable “So What”, sur lequel elle ne fait rien de moins que se propulser à travers toute la salle grâce à des filins pour atteindre les gradins les plus éloignés et nous épater une dernière fois. Il est 23h10, et c’est sur un petit film de la préparation du show que la miss nous quitte, cette fois-ci pour de bon.
Il ne fallait rien de moins que le Palais Omnisports de Paris-Bercy pour contenir l’immense performance que nous a offerts ce soir Pink, vraie démonstration de ses talents autant que de son goût pour le show. On pourra vraiment dire qu’elle en met plein la vue, et ce, pour notre plus grand bonheur.
Setlist :
Raise Your Glass
Walk Of Shame
Just Like A Pill
U + Ur Hand
Leave Me Alone (I’m Lonely)
Try
Wicked Game
Just Give Me A Reason
Trouble
Are We All We Are
How Come You’re Not Here
Sober
The Great Escape
Who Knew
Fire and Rain
F**kin’ Perfect
Most Girls / There You Go / You Make Me Sick
Slut Like You
Blow Me (One Last Kiss)
—-
So What