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PORCUPINE TREE @ Zénith (02/11/22)

Après une absence de douze ans, des studios comme des salles de concerts, Porcupine Tree est de retour. Le mythique groupe de rock progressif était de passage au Zénith de Paris pour présenter sur scène son dernier album Closure/Continuation. Un moment de grâce explosif.

Pas de photos… ou presque

Avant même que le concert ne débute, la couleur est annoncée sur l’écran géant qui trône en arrière-plan de la scène. Ce concert est un “événement sans téléphone” et le public est incité (à défaut d’y être obligé) à ne pas filmer ou photographier le show. Sûrement dans une volonté de sanctifier à nouveau la musique live.

Le public saura-t-il respecter cette consigne ? La réponse est qu’à de très rares exceptions la foule joue plutôt bien le jeu. Quelques écrans supplémentaires se lèvent lorsque les Britanniques jouent leurs morceaux emblématiques mais cela reste assez marginal.

Deux sets et match

Alors que l’envoûtante musique d’ambiance s’efface et que les projecteurs se tamisent, PORCUPINE TREE arrive sur scène. D’emblée, le groupe mise sur l’un de ses titres les populaires pour ouvrir le bal, “Blackest Eyes”, tiré de l’album In Absentia (2002). Des touches de vieux morceaux qui feront plaisir aux fans les plus assidus. À ce titre Porcupine jouera des chansons comme “Collapse The Light Into Earth” du même album, ou encore “Halo” (Deadwing, 2005), “Sentimental”, “Sleep Together” et “Fear Of A Blank Planet” du disque du même nom.

Rapidement après le titre d’ouverture, Wilson annonce que le groupe va jouer l’ensemble de son dernier album Closure / Continuation, sous prétexte notamment qu’ils le trouvent “assez bon“. En réalité, sur les dix titres que comptent le disque, seuls sept seront joués ce soir. Ce qui fait tout de même un bon tiers de la setlist.

Après une heure et vingt minutes, la première partie du show se termine. Les membres de la formation s’éclipsent le temps d’une vingtaine de minutes pour revenir attaquer la seconde partie. Un match en deux sets. Sur l’ensemble de la soirée, ce qu’on remarque c’est à quel point les musiciens sont en forme. Gavin Harrison remporte la palme avec ses motifs de batterie iconiques pour les aficionados du genre. Évidemment, Steven Wilson brille aussi, notamment pour sa voix toujours aussi claire et puissante après une si longue absence. Au fond, c’est comme si on ne les avait jamais quittés.

Après déjà deux heures, le moment vient à l’un des joyaux de la couronne du groupe d’être joué. “Anesthetize”, titre fleuve de dix-sept minutes ajoute une épopée prog à ce concert déjà au firmament. Le public se délecte. Un grand moment.

Steven loquace Wilson

Ce sont peut-être les douze années sans tourner pour Porcupine Tree qui sont en cause, mais ce soir-là, Steven Wilson est particulièrement bavard. Il rappelle rapidement que cela faisait douze ans qu’ils n’avaient pas joué à Paris et que ce soir-là, le concert durera trois heures (avec une entracte de vingt minutes). Puis il se lance dans quelques tirades inspirées. Notamment avant “The Sound Of Muzak”, l’un des morceaux phares du groupe, qui dénonçait déjà à l’époque la tendance qu’avait la musique à devenir un simple produit, un contenu commercial et non une œuvre à part entière. Steven Wilson visionnaire ? Totalement, plaisante-t-il, même si on sent qu’il le pense réellement. Mais qui pourrait le contredire ?

Avant de lancer “Trains”, dernier morceau de cette soirée pharaonique, Wilson se lance dans une dernière tirade. S’excusant d’abord de ne pas pouvoir jouer tous les morceaux favoris de la foule tout en se plaignant, ironiquement, de n’avoir aucun succès radiophonique pour clore la soirée et que, contrairement à d’autres groupes (Muse par exemple), ils ne se sentent pas obligés de ressasser les mêmes titres tournée après tournée. D’humeur taquine jusqu’au bout, le frontman tente même de faire croire à la foule que leur dernier titre serait en réalité un medley de plusieurs morceaux rock populaires comme “(Don’t) Fear The Reaper”, “Sweet Child O’ Mine”, etc.

En somme, un concert qui restera dans les mémoires si cette tournée signe bel et bien la fin de Porcupine Tree. En espérant tout de même que ce ne soit pas le cas.

Porcupine Tree Setlist Le Zénith, Paris, France 2022, Closure/Continuation

1 Commentaire

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Corentin Vilsalmon
J'aime la musique, j'aime écrire, pourquoi ne pas allier les deux ?