Les Prophets Of Rage reviennent tout casser à l’Olympia !
Tout comme en 2017, NOVA TWINS ouvre le bal. Le duo composé d’Amy Love (chant/guitare) et Georgia South (basse) offre une performance dynamique ce soir. Les titres “Bassline Bitch” ou “Undertaker” convainquent le public clairsemé qui se montre encourageant.
En effet, un concert en plein mois d’août n’est pas la garantie de remplir une salle. Qu’importe pour Nova Twins : les jeunes femmes jouent comme si c’était leur dernier set. Amy Love, avec sa gestuelle agressive et sa voix éraillée apporte de l’énergie au duo. Difficile de ne pas voir l’influence de Zach De La Rocha dans son flow et ses attitudes. Georgia South, quant à elle, est là pour la base rythmique groovy. Leur mélange de rock/hip hop aux multiples influences est d’une efficacité radicale.
Après une demi heure de set dynamique, les jeunes femmes quittent la scène sous les applaudissements de l’assemblée. La configuration de l’Olympia est définitivement plus adaptée au duo que celle du Zénith en 2017.
DJ Lord débarque sur scène et nous envoie un mix pop/rock/hip hop/rap bienvenu. Enfin, pendant les dix premières minutes. Ensuite, on ne peut que s’interroger sur l’intérêt de ce set : avec ses allures de blind test où aucune chanson ne dépasse trente secondes (hormis Enter Sandman de Metallica), l’auditoire est perplexe et ne rentre pas du tout dans l’ambiance. C’est long, dispensable et on se surprend à regarder sa montre en se demandant quand le groupe complet va arriver sur scène.
Take The Power Back!
Le supergroupe débute les hostilités sur “Prophets Of Rage”, titre emblématique de Public Enemy. Sur scène : la quasi intégralité de Rage Against The Machine agrémentée de B-Real de Cypress Hill et Chuck D de Public Enemy.
Le rouleau compresseur PROPHETS OF RAGE est lancé pour plus d’une heure et demi, sans temps mort ni arrêt des pogos. C’est du sérieux et c’est du lourd.
Le rythme est frénétique et agressif, chaque chanson est un point dans la figure des fans. Malgré tout, la communication et la bonne humeur sont présentes. La formation n’oublie pas non plus les sujets engagés qui constituent sa raison d’être. On notera une parenthèse de douceur et de nostalgie avec l’interprétation de “Cochise” d’Audioslave, chantée par une grande partie de la salle.
Côté groupe, Chuck D et B-Real s’imposent comme deux frontmen capables de retourner la salle en un claquement de doigts. La section rythmique n’est pas en reste, Tim Commerford et Brad Wilk faisant le boulot de manière impeccable. Personne ne tente de se mettre en avant. On a la sensation d’un groupe d’amis, pas d’un supergroupe dans lequel chacun a un ego surdimensionné. Ce ressenti de plaisir pris sur scène par les Américains est communicatif.
Et que dire de Tom Morello ? Le guitariste apporte de la folie et beaucoup de malice dans son jeu, sans oublier une technique incroyable.
RATM vs Cypress Hill vs Public Enemy
Côté setlist peu de surprise. On est quasiment sur les mêmes chansons qu’au Zénith en 2017. Dommage. Les morceaux cultes des trois formations sont très bien représentés. Les fans deviennent fous dès les premières mesures des titres de RATM, soulignant l’accueil moins chaleureux des titres originaux des Prophets. Il sont peu révolutionnaires mais efficaces.
Le medley hip hop est très bien reçu par l’audience, preuve qu’on peut autant attirer de fans de rap que de fans de metal.
Autant y couper tout de suite : on ne parle pas du “fantôme” Zach De La Rocha, des interprétations de Chuck-D ou B-Real des titres de RATM, ou du bon vieux temps de quand tout ce monde tournait sur les scènes du monde entier.
On est là pour écouter les Prophets nous proposer une réinterprétation de tous ces morceaux cultes, pas cultiver une nostalgie quelconque. Pour un néophyte, la formation américaine fait le job et permet à un public plus jeune de redécouvrir des morceaux contestataires rock. La comparaison est obligatoire mais il faut passer outre afin de pouvoir pleinement profiter de sa soirée. Ce que l’on fait sans difficulté.
“Killing In The Name” achève la soirée sur une note des plus violentes et énergiques, faisant remuer tous les spectateurs. Ou pas… surprise ! Le groupe nous demande si on veut encore une chanson. Beuglements et hurlements des fans. Et c’est parti pour “Bombtrack” qui nous laisse transpirants et exténués.
Prophets Of Rage n’est pas là pour attiser une quelconque nostalgie ou regarder en arrière. Les prophètes sont là pour jouer des morceaux engagés et se créer une véritable identité musicale reconnue. Espérons que le public saura le comprendre, et le groupe évoluer en conséquence.