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PROTEST THE HERO @ Divan Du Monde (17/01/14)

Après avoir sorti la bombe “Volition”, il était obligatoire pour les canadiens de Protest The Hero de faire un saut à Paris. En compagnie des anglais de TesseracT et de The Safety Fire, les canadiens ont emmené dans leurs valises leurs compatriotes d’Intervals. Direction le Divan Du Monde pour assister à ce show qui risque de marquer les esprits.

Ayant eu quelques difficultés pour entrer, on manque le début du set d’INTERVALS. Le groupe exerce un metal progressif instrumental. Il y a eu du changement depuis les quelques vidéos du groupe que nous avons visionné sur le net. En effet maintenant il y a un chanteur, qui peut se féliciter d’avoir une très belle voix; un chant pur et prenant qui séduit le public. Les titres se veulent très mélodiques avec des solos de guitare de haut niveau. C’est captivant même pour un novice, qui ne connaît pas tellement cette formation. Le combo a sans doute un bel avenir devant lui tant leurs compositions sont recherchées et travaillées. Vingt petites minutes intenses et savoureuses qui lancent bien le concert.

C’est au tour des anglais de THE SAFETY FIRE de monter sur les planches. The Safety Fire joue un metal djent aux refrains pop rock voire même hard rock, un mélange des genres du meilleur effet. Le groupe est plutôt agréable à écouter et les anglais s’en donnent à cœur joie sur scène. Les morceaux s’enchaînent bien, sans trop de temps morts. Pas besoin d’artifices ici, tout se fait dans la musique et elle est de qualité. Les premiers pogos font leur apparition dans le pit, le concert se lance vraiment. Le frontman Sean McWeeney en profite d’ailleurs pour slammer dans le public. The Safety Fire est une jeune pousse de la scène metal djent européenne, tout comme Intervals, ils ont les cartes en main pour faire de grandes choses. Ils possèdent déjà une solide fanbase qui s’est montrée présente ce soir, en réagissant aux différents morceaux joués. Le groupe termine son set avec “Old Souls”. Un bon show d’une demi-heure assez “rentre-dedans” et très agréable. À revoir et surtout à réécouter d’urgence !

Première grande attraction de la soirée, TESSERACT, qui a pris la bonne habitude de venir nous voir une fois par an. Les anglais ont sorti un album l’année dernière qui a beaucoup fait parler de lui. Un changement de chanteur, un son plus calme, plus planant qui a su faire mouche parmi les fans. TesseracT attaque son set avec “Of Matter”, un long morceau envoûtant découpé en trois parties : “Proxy – Retrospect – Resist”. Que l’on aime ou pas, il faut dire que ça prend aux tripes immédiatement. Le nouveau chanteur Ashe O’Hara a une des plus belles voix de la scène metal, tous styles confondus. Il s’agit là de l’élément qui essentiellement fait la force du nouveau TesseracT, ce frontman qui utilise à la perfection ce don vocal. Heureusement, le set n’est pas uniquement axé sur le dernier album, on a droit à “Deception” et “Impossible” issus de “One”. On ne peut que saluer la performance technique qui semble tellement facile pour les musiciens. Le set a été presque parfait et a sans doute ravi les amateurs du groupe. TesseracT est devenu une valeur sure sur scène. Des shows plus magiques les uns que les autres, qui nous font vivre un moment uniques et qui restent en mémoire.

Il est temps de passer au plat de résistance avec PROTEST THE HERO. Difficile de qualifier les canadiens. Metalcore ? Modern heavy metal ? Thrashcore ?  Entrée sur scène sur les chapeaux de roues, ça envoie immédiatement avec “Underbite”, tiré justement de “Volition” paru en 2013. On est parti pour une grosse heure de bon son qui risque de faire mal. Le groupe ne perd pas de temps et enchaîne les titres trois par trois. Le public est déchaîné, ça bouge dans tous les sens. Rody Walker (chant) est plutôt en forme et vocalement très bon, décidément c’est la soirée des frontman qui assurent derrière le micro ! Il a aussi un talent pour faire des sketchs et raconte des anecdotes entre les morceaux : comment il s’est blessé au doigt, l’histoire d’un type bizarre, une distraction qui se veut tout de même assez drôle. Arif Mirabdolbaghi (basse), lui aussi de bonne humeur, gardera le sourire tout au long du set. La façon dont les musiciens jouent de leurs instruments est hallucinante. Ils bougent leurs doigts dans tous les sens sans hésiter, ça coule tout seul, et pour les non-initiés, c’est de la magie. On ne peut qu’être en admiration devant eux. Le chanteur n’est pas en reste, il maîtrise son sujet. Il est capable de passer d’une voix claire très heavy à des passages très gutturaux pour ajouter un peu de brutalité. Les canadiens vont piocher dans la plupart de leurs essais pour nous proposer des morceaux variés comme “Clarity”, “Bury The Hatchet” ou encore “C’est La Vie”. Plus d’une heure de show pour nous finir avec le très énergique “Blindfolds Asile”. Protest The Hero a montré ce soir qu’il fallait compter sur eux à l’avenir. Ils n’ont plus grand chose à prouver et savent faire plaisir à leurs fans en se donnant à fond sur scène.

Setlist :

Underbite
Hair-Trigger
Sequoia Throne
Clarity
The Dissentience
Heretics & Killers
Bury The Hatchet
Mist
Bloodmeat
C’est La Vie
Sex Tapes
Tilting Against Windmills
—-
Blindfolds Aside