C’est un Backstage complet qui accueille la première date parisienne de PVRIS, nouveau phénomène américain électro rock signé chez Rise Records et que l’on annonce déjà comme le prochain Paramore. Comparaison un peu facile faite avec à peu près tous les groupes émergeants ayant une chanteuse, mais relativement pertinente dans le cas actuel car Lynn Gunn et Hayley Williams partagent cette énergie qui en font des chanteuses à caractère ne se perdant pas dans le mielleux comme d’autres le font, malheureusement. L’engouement autour de ce jeune groupe va t-il se justifier sur scène ou tomber à plat comme souvent (cf Echosmith) ?
Arrivé trop tard pour nous délecter du set de VIOLETTA SPRING, les hostilités commencent avec LOST MY NAME, formation française pop rock présentant également une chanteuse. Celle-ci d’ailleurs nous fait profiter d’une belle énergie et d’un allant qui va enthousiasmer une bonne partie de l’assemblée. Si les chansons du groupe souffrent parfois de claviers un peu trop présents et d’une sonorité un peu kitsch, on ne peut pas nier que le set est carré, les chansons efficaces et que la formation sait s’y prendre avec son public. Dans un concert aussi marqué, voir la fosse reprendre les paroles du refrain de la première partie est un fait rare et qui est clairement à mettre aux crédits de Lost My Name et de sa chanteuse Meryem qui excelle dans son rôle de frontwoman. Le tout sans fausse note, en gardant l’énergie intacte du début à la fin d’un set complètement maîtrisé. Bravo !
Après un long changement de scène, les PVRIS entrent enfin en scène pour la plus grande joie de la salle qui est noire de monde. Il règne une chaleur ambiante étouffante, mais ça n’empêche pas les gens de se compresser dans cette fosse afin d’être au plus près des Américains. L’imposant batteur lance le beat de “Smoke”, titre d’ouverture de l’album “White Noise” et la fosse accompagne une Lynn tout sourire devant l’enthousiasme du public parisien. La chanteuse Lyndsey “Lynn Gunn” Gunnulfsen est très énergique et communicative avec la foule, sans que cela sonne écrit à l’avance (cf Echosmith). Vocalement la prestation est irréprochable alors que les musiciens qui l’entourent dégagent une assurance et un charisme qui soulignent à merveille la puissance que dégage la bande sur scène. Les arrogants sinters de “Mirrors” mettent le feu à la fosse, alors que la voix de Lynn se pose à merveille sur le beat incendiaire de ce tube en puissance. PVRIS semble surpris de la réaction d’un auditoire, certes déjà acquis à la cause, mais qui se donne comme si le combo était déjà culte. Ca saute dans tous les sens, connait tous les refrains par coeur et communique énormément avec le groupe. Si Lynn est évidemment le centre de toutes les attentions, la présence scénique de son guitariste/clavieriste sur la gauche de la scène est également à noter. Doté d’un charisme certain, Alex Babinski n’hésite pas à haranguer la fosse avec les paroles des chansons. Que dire de “Fire” ? La guerre annoncée a eu lieu et, plutôt deux fois qu’une. Le chant plein de hargne de Lynn est retrouvé et le Backstage est véritablement enflammé sur ce qui est l’un des meilleurs refrains de cet opus. Le son du Backstage ne supporte pas la secousse et la façade sautera deux fois, heureusement sans conséquence sur l’ambiance et la prestation générale. Un “Eyelids” en acoustique pour faire redescendre tout ce petit monde, et le groupe sollicite de nouveau les cordes vocales de la salle en enchaînant “Holy” et “White Noise”. Le temps pour la formation de remercier le public et de dresser un bilan sur le fait que PVRIS joue à Paris et que c’était plutôt inattendu et soudain pour eux, que le groupe dégaine les smartphones pour des selfies avec le public qui appuient vraiment cette proximité qui émane de l’ambiance. L’apanage des futurs grands, PVRIS a largement contribué à consolider, mais aussi agrandir sa fan base française ce soir. Et lorsque l’on voit l’investissement des fans dans un groupe comme Paramore, on peut se permettre d’envisager de bonnes choses pour PVRIS. C’est d’ailleurs à l’annonce du tube “My House” que la fosse brandit des affiches préparées pour l’occasion, ce qui a le mérite de laisser les membres pantois face à un tel engouement. La fosse rebondit une dernière fois en s’époumonant sur les “it’s my house, It’s my soul” et PVRIS quitte la scène après 40 petites minutes de set.
Avec un seul disque on ne s’attendait pas à trois heures de set, mais on reste un peu sur notre faim, d’autant que l’excellente “Let Them In” nous a été sucrée et qu’on en aurait bien repris une part. Mais qu’importe ! PVRIS a offert une prestation d’une excellente facture ce soir, tant sur le plan musical que sur leur proximité avec l’audience. Le combo peut espérer à voir très grand pour la suite de leur carrière, à condition de bien gérer la pression qui va s’abattre sur eux. Mais c’est le prix à payer lorsque l’on est talentueux et que l’on a aucune honte à l’être.
Setlist :
Smoke
St. Patrick
Mirrors
Fire
Ghosts
Eyelids
Holy
White Noise
My House