Récemment élu nouveau meilleur groupe 2015 par les lecteurs du magazine anglais “Kerrang!”, PVRIS (Paris), malgré ses quatre années d’existence, est un groupe qu’on ne présente plus sur la scène rock. Pour son second passage dans la capitale, la bande originaire du Massachusetts a rassemblé de nombreux fans ce mardi 12 avril à La Machine Du Moulin Rouge.
Les fans devront attendre un bon moment pour apprécier le headliner, et pour cause deux groupes, appréciés par le public, se succéderont en première partie, soit près de 2h de set, installation comprise. THE EARL GREY dans un premier temps, groupe parisien formé en 2009, assure une performance d’environ trente minutes face à une salle pleine. Titre après titre, le quatuor déploie une belle énergie et terminera son show sous les applaudissements de l’auditoire, visiblement conquis.
Vient ensuite le tour du trio BONES. Les mélodies rock et la voix cassée de la chanteuse séduiront l’audience, qui se prendra au jeu. On tombe facilement sous le charme des chansons telles que “Fat” aux refrains entêtants et la vocaliste finira même son set littéralement déchaînée, en enchaînant danses et pauses lassives. Le groupe partira rapidement sans même remercier son public, geste en total cohésion avec l’attitude provocatrice et rock n’roll.
Il est 22h30 lorsque les lumières commencent à baisser : le public s’éveille, siffle, crie, on s’attend à voir entrer le trio américain (quatuor sur scène). Fausse alerte, il faudra attendre dix minutes interminables pour voir enfin les lumières s’éteindre complètement. Des lumières bleues illuminent le mur où est affiché un immense miroir, emblème de l’album “White Noise” (2014). PVRIS fait son entrée sous les ovations et entame directement “Smoke”. La voix se fait mal entendre, la frontwoman Lynn Gunn tripote son oreillette à plusieurs reprises, erreur sans aucun doute de l’ingé son mais petit à petit, le son et la voix deviennent plus clairs. Avant “Holy”, la chanteuse prend soin de demander à chacun de ranger son portable afin de partager entièrement cette chanson avec le public, chose que ce dernier exécutera facilement; “Je vois encore un portable”, ajoute-t-elle avec le sourire en pointant du doigt un jeune homme de la fosse. Même chose pour la “Ghost” : chaque personne dans la salle doit allumer le mode torche de son téléphone portable. En quelques secondes, la salle s’illumine telle une constellation d’étoiles.
En milieu de set, le batteur Justin Nace et le bassiste/claviériste Brian MacDonald prennent congé pour laisser la scène à Lynn et le guitariste Alex Babinski. Après cette petite pause guitare-voix de dix minutes, les tubes reprennent et s’enchaînent. La formation termine son set sur le hit “My House” devant un public déchaîné qui saute au rythme de la chanson. La soirée s’achèvera à 23h10, soit au total quarante-cinquante minutes de show.
C’est le genre de groupe affichant une notoriété soudaine que l’on attend souvent au tournant, et pourtant PVRIS détient un assez bon jeu de scène. On retiendra un jeune trio dynamique et une chanteuse très tactile avec ses fans qu’elle ne cessera de remercier. On notera également la performance vocale de la Lynn Gunn qui a assuré un concert d’une rare justesse vocale du début jusqu’à la fin.
Setlist :
Smoke
Mirrors
St. Patrick
White Noise
Fire
Only Love
Ghosts
Holy
Eyelids
Let Them In
—-
You And I
My House